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dimanche 30 mai 2021

Plusieurs centaines de soignants manifestent en France pour lancer un « SOS international pour la santé »

Le Monde avec AFP Publié le 29 mai 2021

Soixante organisations dans dix pays ont appelé à demander plus de moyens pour le milieu hospitalier, ainsi que la fin des programmes d’austérité et de réduction du nombre de lits.

Une centaine de personnes, dont plusieurs soignants, se sont rassemblées à Saint-Ouen samedi pour protester contre le projet de construction du centre hospitalier qui est censé remplacer les hôpitaux Beaujon et Bichat.

« SOS international pour la santé, défendons l’égalité d’accès à des soins de qualité » : plusieurs centaines de soignants et de salariés des hôpitaux ont manifesté, samedi 29 mai à Paris, dans le cadre d’un mouvement de contestation mené simultanément dans une dizaine de pays, ainsi qu’a pu le constater un journaliste de l’Agence France-Presse.

Les participants, qui brandissaient des slogans tels qu’« Hôpital public en urgence vitale »« Blouse blanche, colère noire », ou encore « Patients sacrifiés, soignants écœurés », se sont rassemblés devant l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, avant de tous se mettre en marche en direction de l’Hôtel de Ville.

Avec la pandémie, « nous sommes tous épuisés, mais ce qui est terrible, c’est que, malgré le Covid, les hôpitaux manquent toujours terriblement de moyens », a souligné le docteur Sophie Crozier, l’une des porte-parole du collectif organisateur.

Plus de soixante organisations dans dix pays

Pour le Dr Crozier, les récentes revalorisations salariales accordées par le gouvernement, « c’est bien, mais c’est un pansement sur une plaie béante depuis longtemps »« De nombreux soignants démissionnent, les lits ferment faute de personnel, et nous ne sommes plus en mesure de prendre en charge correctement les patients », a-t-elle ainsi analysé.

Des manifestations similaires étaient prévues samedi dans d’autres villes françaises – Marseille, Rennes et Saint-Denis de La Réunion notamment –, mais également à l’étranger (à Bruxelles, Milan, ou encore Barcelone). Au total, ce sont plus de soixante collectifs, associations et syndicats qui, dans dix pays différents, avaient appelé à manifester afin de défendre les « services de santé et un accès égalitaire à des soins de qualité pour toutes et tous ».

« Partout sont à l’œuvre des politiques publiques d’austérité budgétaire », avait dénoncé avant la journée d’action Chérine Benzouid, du Collectif inter-hôpitaux. « Sans surprise, les mêmes causes ont produit les mêmes effets dans nos différents pays : une dégradation de l’accès, de la qualité et de la sécurité des soins, une perte de sens des métiers », a-t-elle ajouté.

En France, l’appel est porté par le Collectif inter-hôpitaux, anisi que par le Collectif inter-blocs, l’Inter-urgences et SUD-Santé Sociaux et solidaires. Les organisateurs réclament notamment que davantage de fonds soient investis « dans les moyens matériels et humains », et que « les décisions politiques préservent les systèmes de sécurité sociale et garantissent des financements publics solides, pérennes et adaptés aux besoins ».

Manifestation à Saint-Ouen contre le Grand Paris-Nord

Une centaine de personnes (soignants, militants, riverains) se sont allongées sur le bitume à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) pour s’opposer au futur hôpital Grand Paris-Nord, un « projet socialement et écologiquement aberrant » qui selon ses opposants aboutirait à la suppression de plus de 300 lits.

D’une capacité de 900 lits, le futur campus hospitalo-universitaire Grand Paris-Nord remplacera à l’horizon 2028 les actuels hôpitaux Bichat, à Paris, et Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine). Porté par l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) et l’Université de Paris, pour un coût estimé à 1,3 milliard d’euros, le projet doit être implanté sur le site de l’ancienne usine PSA, sur une superficie de 7,19 hectares.

C’est face à ce site que les opposants se sont réunis samedi en fin de matinée, en vue de s’allonger dans la rue pour un die-in. Cette action était destinée à matérialiser les lits d’hôpitaux qui selon eux seront supprimés dans le cadre du projet Grand Paris-Nord, récemment épinglé par l’Autorité environnementale, par ailleurs.

Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Beaujon et membre du Collectif inter-hôpitaux, a estimé que la construction de l’immense hôpital en question, entraînant la suppression des deux centres hospitaliers existant « dans une zone déjà déficitaire en soins »« aboutirait à mettre en danger la population ». Il a rappelé que, « déjà aujourd’hui, un malade sur deux qui arriv[ait]aux urgences à Beaujon [était] transféré » vers un autre hôpital, faute d’un lit disponibles.

Le Monde avec AFP


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