Marie-Jeanne, l’un des modèles de l’expo - DR
Lydie Turco s’imaginait que les réticences seraient nombreuses. Parce qu’en psychiatrie, la vraie souffrance provient de l’image que l’on a de soi. Négative et dégradée. Parce qu’une fois le diagnostic établi, le statut de malade balaie le reste. On les voit comme des fous, « ça leur colle à la peau et ça engloutit tout ». Alors, quand la photographe a proposé aux patients suivis en psychiatrie à l’hôpital Voltaire de Sotteville-lès-Rouen, mais également aux soignants, d’exposer leurs portraits, elle a « pensé que ça allait coincer ». Lydie avait tort. « Ils ont été touchés par la démarche, ils m’ont demandé : Et vous, comment vous nous voyez ? »
« J’ai eu envie d’arracher des sourires »
Cela fait trois ans que Lydie Turco mûrit ce projet. Depuis qu’elle a découvert cet univers pour un documentaire avec une troupe de théâtre de l’Atelier 231, centre national des arts de la rue, à Sotteville-lès-Rouen. « La première chose qui m’a marquée, quand je suis entrée dans l’hôpital, c’est la tristesse qui s’y dégageait. » Elle se rend compte, qu’entre ces murs, la question de l’identité joue le premier rôle. « Alors j’ai eu envie d’arracher des sourires, de toucher quelque chose en eux. »
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