par Anaïs Condomines publié le 18 février 2021
Trop jeunes pour avoir accès aux vaccins Pfizer et Moderna, mais trop âgés pour recevoir le vaccin AstraZeneca à son arrivée dans les officines, les 65-74 ans doivent encore attendre pour profiter de l’élargissement de la cible vaccinale.
Question posée par Jean-Luc le 17/02/2021
Elles attendent leur tour. Les personnes se situant actuellement dans la tranche d’âge 65-74 ans ont compris dès le début de la campagne vaccinale qu’elles ne seraient pas concernées par les premières injections Pfizer/BioNTech et Moderna. Conformément aux recommandations des autorités sanitaires, ces deux vaccins ont d’abord été destinés aux résidents d’Ehpad puis, progressivement, aux plus de 75 ans, aux personnels soignants et aides à domicile ainsi qu’aux personnes vulnérables présentant des pathologies.
Une nouvelle étape va être franchie le 25 février, avec l’arrivée du vaccin AstraZeneca en médecine de ville, c’est-à-dire auprès des médecins généralistes et spécialistes volontaires. Elle concernera cette fois-ci et dans un premier temps la tranche d’âge des 50-64 ans (inclus) présentant des comorbidités, puis l’ensemble des 50-64 ans sans comorbidités. En effet, le 2 février, la Haute Autorité de santé (HAS) n’a pas validé son utilisation sur les plus de 65 ans, en l’absence de «données assez robustes» sur cette catégorie de personnes. Cet élargissement de la cible ne concerne donc toujours pas les 65-74 ans. Trop jeunes pour recevoir Pfizer et Moderna, ils sont dans le même temps trop âgés pour bénéficier du vaccin AstraZeneca. Et s’estiment aujourd’hui «les grands oubliés» de la vaccination.
Peu de visibilité
Mercredi midi, lors d’un point presse, le ministère de la Santé a communiqué sur ce point précis, reconnaissant des interrogations légitimes. De fait, le gouvernement ne bénéficie toujours pas d’un calendrier précis concernant cette tranche d’âge, même s’il réitère son «objectif d’arriver le plus vite possible à cette population et leur donner de la visibilité, dès lors que cela est possible, sur l’ouverture de rendez-vous les concernant». Et justifie ainsi sa stratégie assumée : «On priorise parce que le critère de l’âge est majeur dans le risque de développement de formes graves du Covid. Il faut qu’on aille vraiment loin dans la vaccination des plus de 75 ans, qu’on concentre tous nos efforts là-dessus et ensuite on passera évidemment le plus vite possible à la tranche d’âge des 65-74 ans.»
Le ministère apporte toutefois une garantie : «La vaccination des 65-74 ans ne commencera pas une fois que celle des plus de 75 ans sera intégralement terminée.» Comprendre : sa mise en place pourrait démarrer alors que les personnes plus âgées sont en train de recevoir leur seconde injection. «Nous pensons qu’avec la deuxième injection, il va y avoir un chevauchement des deux populations. Nous verrons quand nous en aurons terminé avec les premières injections. A ce moment-là, il y aura un chevauchement et une décision sera prise au plus haut niveau pour élargir la cible vaccinale», poursuit le ministère de la Santé. La visibilité pour l’ouverture de la vaccination aux personnes de plus de 65 ans dépendra donc aussi du taux d’adhésion des plus de 75 ans au vaccin.
Concernant le vaccin à proprement parler, là encore la question n’est pas réglée. «Il faut s’en tenir à ce que dit la HAS», indique le ministère de la Santé. «Les recommandations donnent un certain nombre de vaccins pour les plus de 65 ans : Pfizer, Moderna et potentiellement d’autres vaccins.» Mais en aucun cas, assure-t-on, «cette tranche d’âge ne sera tributaire de l’arrivée sur le marché du vaccin Janssen. Même si nos calendriers d’approvisionnement prévoient potentiellement [son arrivée] au mois d’avril, cela ne veut pas dire qu’on attendra ce moment-là pour vacciner les plus de 65 ans», répète le ministère, qui compte davantage sur les prochains rattrapages d’approvisionnements de Pfizer et Moderna afin de faire évoluer la cible vaccinale.
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