Psychanalyse, genre, colonialisme : la question identitaire
Elisabeth Roudinesco
Pour l’année 2021, je me propose de reprendre la thématique de 2020. En effet, je n’ai pas pu traiter la question des études dites « postcoloniales » inaugurées essentiellement par des universitaires américains et anglais, souvent originaires du continent indien. Se voulant les héritiers d’Edward Saïd, de Jacques Derrida, de Gilles Deleuze, de Jacques Lacan ou de Michel Foucault – et donc de la pensée française des années 1970 - ils considèrent que les états démocratiques modernes perpétuent le colonialisme du fait même qu’il se réclament de l’émancipation des peuples en refusant la notion de race.
Ces études revendiquent désormais une « identité racisée » qui s’inspire largement des thèses postfreudiennes sur les pathologies narcissiques. Elles sont d’ailleurs contemporaines des études de genre nées en partie des nouvelles classifications de la psychiatrie, qu’elles les contestent ou qu’elles s’y réfèrent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire