Par Pauline Petit 22/12/2020
Scandale ! Le 23 décembre 1951, le clergé brûle un père Noël devant la cathédrale de Dijon. L'Eglise l'accuse de "paganiser" une fête sainte. Voilà un objet d'étude pour Claude Lévi-Strauss. Dans "Le père Noël supplicié", l'ethnologue analyse les rites qui entourent la célébration moderne de Noël.
Hiver 1951, les commerçants décorent leur boutique aux couleurs des fêtes de fin d'année, mettent en vitrine leurs plus belles figurines de Père Noël. Obscène mise en scène selon les autorités catholiques qui, depuis quelques mois, dénoncent une "paganisation" de la fête de la Nativité. Selon eux, ce folklore détourne les esprits de la dimension proprement chrétienne de cette commémoration, au profit d'un mythe dénué de valeur spirituelle dont le père Noël serait le coupable ambassadeur. La polémique culmine la veille du réveillon, à Dijon. Sur le parvis de la cathédrale Saint-Bénigne, le clergé a invité quelque 250 enfants à brûler une effigie du père Noël, après l'avoir pendu aux grilles de l'édifice. Le lendemain, un journaliste du journal France-Soir livre le récit de cette "exécution spectaculaire" :
Elle avait été décidée avec l’accord du clergé qui avait condamné le Père Noël comme usurpateur et hérétique. Il avait été accusé de paganiser la fête de Noël et de s’y être installé comme un coucou en prenant une place de plus en plus grande. (...) Dimanche à trois heures de l’après-midi, le malheureux bonhomme à barbe blanche a payé comme beaucoup d’innocents une faute dont s’étaient rendus coupables ceux qui applaudiront à son exécution. Le feu a embrasé sa barbe et il s’est évanoui dans la fumée.
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