LES PIEDS SUR TERRE
par Sonia Kronlund
LE 10/06/2020
Pauline est infirmière en réanimation à Paris. Thibault est infirmier dans un village de Moselle. Yacine est médecin réanimateur à Avicenne, en Seine Saint Denis. Après la vague, tous trois racontent comment ils ont vécu l'épidémie. Un indice : Pauline a décidé de changer de métier.
Pauline a 27 ans et travaille comme infirmière dans un service de réanimation spécialisé en neurologie dans un hôpital parisien. En l'espace de quelques jours, son service a dû faire face à un afflux considérable de patients, souvent dans des états graves.
Au-delà des masques ou des blouses, on n'avait plus assez de médicaments. En prévision du nombre de malades qui ne faisait qu'augmenter, la seule solution a été à un moment de diviser les doses de sédation ou de réveiller plus rapidement nos patients.
J'avais l'impression qu'il fallait presque, à un moment, qu'on ait un décès pour pouvoir prendre une entrée, car une personne en détresse aiguë attendait dehors dans un camion du SAMU.
Les premières semaines ont été angoissantes : j'avais peur d'être dépassée par tout ce qui allait arriver, de ne pas avoir le temps de faire tout ce que j'avais à faire. J'en ai marre et je ne veux plus de ça.
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