Paris, le jeudi 26 mars 2020 - Difficile de dire, comme dans la population générale, quelle part des soignants a été infectée par le SARS-CoV-2. Mais nul doute qu’en première ligne, les professionnels de santé sont à haut risque d’être contaminés. C’est d’ailleurs la crainte première des personnels hospitaliers et des professionnels de santé libéraux : être infecté et transmettre le virus. Une angoisse renforcée par la pénurie de tests qui touche également les soignants.
D’ailleurs, certains notent que si le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé en début de semaine que toute infection de soignants par le nouveau coronavirus sera reconnue comme maladie professionnelle, il faudrait encore que la pathologie soit dépistée !
Pour l’heure seuls certains hôpitaux ont publié des données : 238 soignants ont ainsi été testés positifs à Strasbourg, 35 à Metz, environ 10 à Nice. À l’AP-HP, un mail révélé mardi 24 mars par Franceinfo faisait état d’une contamination de 490 personnes, dont trois sont actuellement en réanimation. Un chiffre en forte progression : ils étaient 345, soit un tiers de moins, le 20 mars.
Devant l’absence de données consolidées, l’Ordre des médecins a décidé de lancer un recensement des médecins testés positifs, qu’ils soient chez eux, hospitalisés ou dans un état plus grave. « On peut penser que plusieurs dizaines de médecins sont aujourd’hui concernées », explique le président du Conseil de l’Ordre, le docteur Patrick Bouet, qui devrait présenter les premiers résultats de cette enquête dans les jours à venir.
Un essai clinique…menée par la CARMF !
Un tel recensement est également organisé par la CARMF (Caisse autonome de retraites des médecins de France) qui dans un récent communiqué déplore que « les médecins commencent à payer un lourd tribut à la maladie et nos plus anciens tombent les premiers depuis quelques heures ». La CARMF a par ailleurs pris une initiative inattendue elle : « propose de tester l’hydroxycloroquine sur des médecins volontaires malades du coronavirus afin d’avoir sous 10 jours des résultats probants sur cette molécule ».
Cet essai clinique serait « réalisé sur des professionnels disposant des compétences scientifiques pour un usage de la molécule dans les conditions de sécurité nécessaires », a indiqué dans un communiqué le docteur Thierry Lardenois, président de la CARMF.
Pour mener cet essai et « valoriser au mieux cette expérience », la caisse de retraite propose la création, sous l’autorité du ministre, d’une cellule de suivi des médecins concernés qui pourrait faire un bilan sur un nombre significatif de cas. A suivre
Gabriel Poteau
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