Publié le 24/03/20
L’information est passée inaperçue dans le contexte du moment, où tous les regards sont focalisés sur la propagation du Covid-19 à Mayotte. Pourtant, il y a quelques jours, une jeune mahoraise, étudiante à Angers, s’est suicidée. De quoi remettre une fois encore la douloureuse question de l’isolement de nos jeunes en métropole. Entretien avec la psychologue Rozette Yssouf, proche des associations d’étudiants mahorais, et dont le travail s’intéresse particulièrement à leur problématique.
Flash Infos : La semaine dernière, une jeune étudiante mahoraise s’est suicidée en métropole. Cela avait été le cas également l’année dernière. Vous soulevez la problématique de l’isolement. C’est-à-dire ?
Rozette Yssouf : J’ai eu connaissance de cet évènement par le biais des réseaux sociaux, puis j’ai contacté l’association d’étudiants mahorais installée dans la ville en question, et où je m’étais rendue par ailleurs pour mes recherches sur les jeunes de Mayotte. Bien évidemment, je n’ai pas rencontré tous les jeunes, sauf les quelques volontaires au nombre de trois. Je leur ai fait passer des tests psychologiques et des entretiens de recherches pour mieux comprendre leur fonctionnement psychologique. Mais pour en venir à la situation que vous évoquez, il était important pour la professionnelle que je suis et qui s’intéresse à ces questions d’en savoir un peu plus. Et il était relayé l’information que la jeune en question était isolée de sa communauté, malgré le fait qu’elle ne vivait pas seule. En France, chaque année, il y aurait 8.500 personnes qui décèdent par suicide. Notre pays est l’un des plus concernés en Europe. Au niveau national, c’est un fléau et c’est aussi la deuxième cause de mortalité de nos jeunes de 15-29 ans.
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