Les 1001 vies des urgences
« Je la ferai mourir de rire avant que sa maladie ne la tue. » Dans la chambre 7 au dernier étage de l’hôpital, un jeune interne en stage aux urgences s’est donné pour mission de maintenir en vie la femme « oiseau de feu » comme il l’appelle, jusqu’à ce que son fils, coincé à l’étranger, arrive à ses côtés. Auprès de la patiente, il se transforme alors en conteur qui va chercher l’inspiration auprès des personnages qu’il croise tous les jours : ses patients, ses collègues, les 1 001 vies des urgences. Ces tranches de vie, ce sont celles relatées par le généraliste Baptiste Beaulieu pendant plusieurs années de son internat sur son blog Alors Voilà, récit publié ensuite dans un livre du même titre. Aujourd’hui, Arthur Jugnot a décidé d’adapter ce succès sur les planches dans la pièce "Les 1 001 vies des urgences".
Du rire aux larmes
Après un mois de représentations au festival d’Avignon, la pièce débarque au théâtre des Béliers parisiens jusqu’au 3 novembre. Seul en scène, Axel Auriant déploie une énergie folle pour donner vie à l’interne en médecine mais aussi à ces 1 001 vies qui peuplent le quotidien de l’hôpital, patients comme collègues : Blanche, Frottis ou Chef Viking. Le jeune comédien s’en donne à cœur joie pour tour à tour nous faire rire et nous émouvoir, autant que la patiente de la chambre 7. Il révèle les nombreuses facettes de son talent pour incarner avec brio toute cette galerie de personnages et passer aisément du piano à la guitare en passant par la batterie ou (très brièvement) l’harmonica. La justesse de son interprétation ainsi que la sobriété et les astuces de mise en scène permettent de retrouver toute la poésie et l’humanité qui transpiraient déjà des chroniques de Baptiste Beaulieu.
En ces temps où l’on parle beaucoup des urgences, la pièce est aussi furieusement d’actualité. À travers cette histoire d’amitié entre un jeune interne et sa patiente, 1 001 vies n’édulcore pas le quotidien souvent difficile des urgences mais dépeint des couloirs et des chambres traversés par la mort parfois, mais par la vie toujours, et des personnels hospitaliers au dévouement souvent exemplaire.
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