Daphnée Leportois —
Qu'il s'agisse d'un sticker ou d'un panonceau que l'on ventouse sur son pare-brise arrière, la mention «bébé à bord» ou «famille nombreuse» est un accessoire identitaire et pacificateur.
Ces panonceaux s'avèrent de vrais éléments de langage urbain. |
Blondinrikard Fröberg via Flickr
Les blagues à ce sujet pullulent sur internet, parfois sous forme de tweet railleur, parfois d'une succession de vignettes aux trait et bulles humoristiques. Un petit triangle ou un quadrilatère jaune cerné de noir, trois mots, voire un point d'exclamation, et c'est l'avalanche d'observations moqueuses sur ces conducteurs et conductrices qui voudraient se prémunir des chauffards par ce biais. On comprend la boutade. Pas sûr en effet que la mention «Bébé à bord» à l'arrière de la voiture change grand-chose à la conduite des autres automobilistes, au nombre de queues de poisson comme à l'usage (appuyé) de l'avertisseur sonore.
En tout cas, «côté comportement sur la route, je n'ai pas ressenti de changement fondamental», témoigne Rémy, 33 ans, responsable d'équipe support informatique et père de trois enfants, dont l'arrière de la voiture a été orné un temps d'une girafe avec la formule «Bébé à bord». «Ça ne change rien. On se fait klaxonner autant», abonde Sophie, 38 ans, infirmière, qui a exhibé à l'arrière de sa C3 un panneau rose «princesse à bord» à la naissance de sa fille aînée, puis, sur sa nouvelle voiture, peu avant l'arrivée du deuxième, a collé un «petit rond lilas pâle "bébé à bord"». Certes, cette étiquette, une fois adhérée à l'arrière d'un véhicule motorisé, n'assure pas la sécurité de l'enfant. Elle est pourtant loin d'être inutile et peut même avoir un rôle pacificateur.
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