04/06/2018
5 MIN
Temps, espace, art, passion, raison… et si la danse était le problème philosophique par excellence ?
Après la musique de Schopenhauer, place à la danse, grâce à la parution du livre de Julia Beauquel, Danser, une philosophie, aux éditions Carnets Nord. C’est l’occasion de revenir sur cet objet qui fascine les philosophes. Considérée comme un art et une performance physique, relevant à la fois du corps et de l’esprit, exprimant les émotions les plus triviales ou les plus subtiles, les attitudes les plus ordinaires ou les plus abstraites, à la portée de tous mais avec une exigence maximale si on est un professionnel, la danse est un défi pour les philosophes, de Platon et Lucien de Samosate à Nelson Goodman et Paul Valéry.
Platon, Valéry, Nietzsche
C’est à Paul Valéry que l’on doit, en 1939, une Philosophie de la danse. Mais, dès 1923, est publié son texte L’âme et la danse. Entre poésie et philosophie, déjà Paul Valéry veut dégager l’essence de la danse. C’est qu’il avait bien senti le problème avec elle : la définir.
Qu’est-ce que la danse ? De l’art, du sport, une activité, une contemplation, une marche, une chorégraphie, l’application d’une idée, l’expression d’un sentiment, l’exploration d’un espace, la suspension du temps, un moment de plaisir ou un instant de grâce ?
Comment trancher ? Qui l’aurait cru... la danse est par excellence le problème philosophique. Car le temps, l’espace, la liberté, la passion, la raison… sont bien des problèmes, mais la danse semble, elle, les rassembler tous.
C’est pourquoi elle fascine les philosophes et perdure comme questionnement. Le pourquoi de la danse, ce sont précisément les problèmes qu’elle traverse, soulève, pose, le pourquoi de la danse, c’est donc son “pourquoi”... Mais peut-on s’en tenir à ça, à une telle tautologie ?
A tous les problèmes que la danse rencontre (temps, espace, liberté, raison, passion, création, etc…), il faut ajouter toutes les interprétations et les réinterprétations dont elle fait l’objet : selon les philosophes (Platon soulignait sa dimension éducative quand Nietzsche pensait qu’une journée sans danse était une journée de perdue), selon ses circonstances (guerrières, festives, de joie ou d’ivresse), les chorégraphes aussi, les spectateurs, et bien sûr les danseurs.
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