Alors que le projet de loi bioéthique sera examiné à partir de ce mardi en séance publique à l'Assemblée nationale, l'Académie de médecine a émis samedi des réserves sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, l'une des mesures majeures du texte.
Dans un avis officiel, l'Académie estime que « la conception délibérée d'un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure qui n'est pas sans risques pour le développement psychologique et l'épanouissement de l'enfant ». Cet avis a été adopté par l'Académie mardi 17 septembre, par 69 voix pour, 11 contre et 5 abstentions. Son rapporteur est le Pr Jean-François Mattei, ministre de la Santé dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de 2002 à 2004.
« Pas d'études inquiétantes » sur les enfants en famille monoparentale
Agnès Buzyn s'est montrée très critique sur cette position de l'Académie. « Considérer qu'il y a un lien direct entre défaut de construction de l'enfant et famille monoparentale est faux », a ainsi expliqué la ministre de la Santé dimanche, au micro du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Interrogée sur le fait de savoir si l'avis de l'Académie de médecine était « idéologique » et « politique », elle a ensuite répondu : « Peut-être, en tous les cas peut-être daté ».
Le député médecin LREM Olivier Véran a, de son côté, regretté sur Twitter que la position de l'Académie soit une « position de pur principe ».
L’académie de médecine justifie sa position par la faiblesse estimée des études ne montrant aucun surrisque de trouble du développement de l’enfant, sans pour autant faire la moindre référence à une étude scientifique montrant l’inverseC'est donc une position de pur principe 1/2
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Dans son avis, l'Académie « estime que, de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l'enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ».
« Aujourd'hui, nous avons un quart des familles françaises qui sont des familles monoparentales (1,7 million de familles, selon l'Insee, soit 22 %, ndlr) Ne me dites pas qu'un quart des enfants français qui vivent et qui naissent dans ces familles ont des difficultés de construction », a répliqué Agnès Buzyn. « Les études que nous avons à notre disposition sur les enfants qui sont élevés dans des familles monoparentales ne sont pas des études inquiétantes », a-t-elle poursuivi.
(Avec AFP)
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