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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 16 avril 2021

Avec "Outsiders/Insiders?", le MACAAL présente à Marrakech les œuvres des artistes singuliers d'Essaouira

Laurent Filippi  publié le 

Afrique

Inclassables et hétéroclites, ces autodidactes ont créé une iconographie à la plasticité particulière.

Essaouira est une petite ville portuaire aux carrefours des civilisations arabe, juive, berbère et subsaharienne aux influences multiples dans lesquelles les artistes puisent leur inspiration. Avec "Outsiders/Insiders?", le MACAAL présente au public jusqu’au 25 juillet 2021 une sélection de leurs œuvres issue des collections de la Fundación Yannick y Ben Jakober / Museo Sa Bassa Blanca et de la Fondation Alliances.

"Outsiders/Insiders?" est dédiée à Frederic Damgaard, critique d'art, historien et créateur en 1988 de la première galerie d’art à Essaouira, qui a largement contribué à l'émergence et la promotion des artistes souiris.


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Regraguia Benhila (1940-2009) est née à Douar Lamssassa, dans la commune rurale de Lahrarta. Elle est la première femme d’Essaouira à faire de la peinture. Comme autant de traces d’une vie onirique ancestrale, ses œuvres la rapprochent de l’univers de l’art brut. Abdelkader Mana, auteur de plusieurs livres sur le Sud marocain, Essaouira et la peinture contemporaine déclare : "Artiste autodidacte, ce n'est que tardivement, en 1988, qu'elle a commencé à produire ses premières esquisses si caractéristiques par leur univers labyrinthique et tourmenté aux thématiques extravagantes et aux couleurs chatoyantes où s'expriment son imaginaire, sa féminité et sa forte personnalité." Son travail a été présenté pour la première fois à la galerie Frederic Damgaard en 1989.     REGRAGUIA BENHILA


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Bordeaux : flambée des hospitalisations de jeunes adolescents en psychiatrie à Charles-Perrens

Publié le 15/04/2021

"En 20 ans de carrière, je n'ai jamais vu un tel afflux de jeunes adolescents aux urgences psychiatriques". Depuis novembre, l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux assiste à une hausse de 65 % des hospitalisations. Le phénomène est inédit, selon les médecins. 

L'unité de soins Upsilon de l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux accueille des enfants et des adolescents.
L'unité de soins Upsilon de l'hôpital psychiatrique Charles-Perrens de Bordeaux accueille des enfants et des adolescents. • © Hôpital Charles-Perrens

Toutes les urgences pédiatriques et psychiatriques sont saturées. "40 % des jeunes admis aux urgences présentent des troubles graves et ce sont des primo-consultations, c'est-à-dire qu'ils n'avaient  jusque-là aucun problème de santé. Ils étaient inconnus des services. Le lien avec la pandémie de la Covid-19 est incontestable", selon la direction de l'hôpital Charles-Perrens. C'est un phénomène général, national et même européen : la détresse des jeunes.

90 % des hospitalisations sont des filles âgées de 13 ans 

Le professeur Manuel Bouvard, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent, est le chef du pôle enfants et adolescents de Charles-Perrens. Pour lui, ce phénomène est inédit par son ampleur et l'âge des patients.
"Ça fait 20 ans que je suis là et je n'ai jamais vu un tel afflux de très jeunes adolescents entre 11 ans et 16 ans, des enfants, des pré-ados qui sont des collégiens, c'est inhabituel. La vulnérabilité des 14-18 ans est connue mais là c'est nouveau. La tranche d'âge est plus jeune et les cas d'hospitalisations sont à 90 % des filles de 13/14 ans, s'inquiète le professeur Bouvard, "il y a même des enfants de 8-10 ans qui manifestent une détresse psychiatrique".

Ce pic touche des filles, particulièrement entre 11 et 15 ans. Les troubles sont graves : pensées suicidaires, passages à l’acte par strangulation, scarifications sur le corps, et beaucoup de troubles de l’alimentation, des formes sévères d'anorexie mentale qui nécessitent des hospitalisations. 

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Reims : Emmanuel Macron rencontre des ados déprimés et des psychiatres débordés au CHU

Publié le 14/04/2021

Le président de la République Emmanuel Macron était en visite au CHU de Reims ce mercredi 14 avril. Il a rencontré des patients et des soignants au service pédopsychiatrique de l'hôpital. 

Emmanuel Macron au CHU de Reims, le 14 avril.

Emmanuel Macron au CHU de Reims, le 14 avril. • © CHRISTIAN HARTMANN, MaxPPP

Une visite de deux heures sur fond de santé mentale et de confinement. Le chef de l'Etat Emmanuel Macron est arrivé comme prévu à 15 h au CHU de Reims ce mercredi 14 avril, pour évoquer la santé mentale des jeunes sur fond de crise sanitaire.  "Qu'est-ce que vous redoutez le plus ?" demande Emmanuel Macron. "Un nouveau confinement"dû au Covid-19, a répondu mercredi une adolescente hospitalisée pour dépression au CHU de Reims, débordé par l'afflux de jeunes en détresse. " Nous faisons tout pour l'éviter" a répondu le président. 

Le chef de l'Etat est venu visiter le service de pédopsychiatrie pour rencontrer médecins et jeunes patients, pour constater le fort impact psychologique de la crise. "Il faudrait doubler, voire tripler les effectifs", l'a alerté à son arrivée la cheffe du service de pédopsychiatrie, qui lui a précisé que les consultations avaient doublé depuis septembre. Il faut maintenant huit mois d'attente pour obtenir un rendez-vous. "On est fatigué, ce n'est jamais fini, on est très sollicité en permanence", a précisé Anne-Catherine Rolland, la cheffe du service.

En janvier, Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, responsable de l’unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, a affirmé dimanche 31 janvier sur franceinfo que l'état psychologique des Français était "calamiteux". La santé psychique des Français est au plus bas depuis le début de la pandémie de coronavirus Covid-19. Il expliquait que "le pays connaît un traumatisme qui dure à l'heure actuelle. Il y a eu traumatisme de l'épidémie".

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Edito : L’Homme de la Préhistoire et de l’Antiquité n’était pas moins intelligent que nous…

Jeudi, 15/04/2021 

L’Homme de la Préhistoire et de l’Antiquité n’était pas moins intelligent que nous…

Lorsque nous nous retournons vers nos lointains ancêtres, ceux qui ont précédé Sapiens, pendant plus de deux millions années, nous imaginons souvent des êtres frustes, écrasés par la puissance de la nature et entièrement soumis aux rudesses du quotidien et à la nécessité de survie. Mais même si cette représentation comporte une part de vérité, elle est loin de rendre compte des capacités cognitives étonnantes de nos ancêtres et de la prodigieuse inventivité, conceptuelle et pratique dont ils ont su faire preuve, pour maîtriser leur environnement, le rendre plus vivable et tenter sans relâche d’améliorer leurs conditions de vie.

Pour s’en convaincre, il faut lire le très beau livre du paléoanthropologue belge Marcel Otte, qui s’intitule « Sommes-nous si différents des hommes préhistoriques ? » Pour ce scientifique mondialement connu, il ne fait pas de doute que le moteur principal de notre longue évolution réside principalement dans notre système de pensée, et dans la culture que nous produisons.

Nos très lointains ancêtres n’ont eu de cesse que de comprendre le monde dans lequel ils vivaient, de le rendre intelligible, de lui donner sens, non seulement pour toujours mieux en exploiter les ressources, mais pour le réinventer par le sacré, l’art et les productions symboliques. Ce grand scientifique a raison de dire que toute l’histoire de notre espèce est une « conquête activée par le goût de l’inconnu, de l’insaisissable. Aucune de nos actions ne peut être envisagée en dehors de ce mécanisme spirituel qui mène l'être humain de son statut de primate forestier à celui de bipède social et expansionniste ».

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«Mon père ne me parle plus»: ils ont transmis le Covid-19 à un proche


Audrey Renault — 

Entre culpabilité et reproches de l'entourage, comment vivre avec le poids d'avoir contaminé quelqu'un de cher ?

Plusieurs Français ont été rejetés par leurs proches après avoir contracté le Covid-19. | Anne-Christine Poujoulat / AFP
Plusieurs Français ont été rejetés par leurs proches après avoir contracté le Covid-19. | Anne-Christine Poujoulat / AFP

Lorsqu'elle a été testée positive au Covid-19 en octobre dernier, Séverine, 45 ans, ne s'attendait pas à devenir la pestiférée de son groupe d'amis. «J'ai été testée positive deux jours après un dîner chez une amie. Lorsque j'ai envoyé un sms à tout le monde pour les prévenir qu'ils étaient cas contacts, je pensais recevoir des messages de soutien. Ce fut tout le contraire.» Blâmes, culpabilisation, leçon de morale: cette chargée de communication, mère de deux enfants, se fait remonter les bretelles comme lorsqu'elle était adolescente. Ses amis lui reprochent de les mettre en danger, de ne pas avoir fait assez attention, de les prévenir trop tard. Séverine comprend leur inquiétude, mais tombe des nues face à leur hostilité.

«Sur le moment, je ne savais plus où me mettre, je m'en voulais tellement. J'avais peur pour eux, pour mes enfants, pour mon mari, pour moi. Je ne sais pas comment j'aurais réagi si l'un de mes amis était tombé malade. Mais avec le recul ça me met hors de moi, car le dîner à plusieurs, tout le monde y est venu de bon cœur, en connaissant le risque potentiel, fulmine Séverine. Ok, j'étais contaminée, mais ça aurait pu être n'importe qui! Et s'ils avaient tant peur du virus que ça, il ne fallait pas se réunir à plusieurs, personne ne les a forcés. Cet acharnement était d'une hypocrisie sans nom!»

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Numéro commun et unique pour la psychiatrie

15.04.2021

SUISSE

A partir du lundi 3 mai 2021, l’Hôpital du Jura bernois et le Centre psychiatrique Münsingen SA exploiteront ensemble un numéro de téléphone commun et unique pour la prise en charge des urgences psychiatriques pour Bienne et sa région

L’Hôpital du Jura bernois et le Centre psychiatrique Münsingen SA s’associent pour se mettre au service de la population. L’HJB et le CPM ont annoncé jeudi qu’ils exploiteront ensemble un numéro de téléphone commun et unique pour la prise en charge des urgences psychiatriques pour Bienne et sa région. A partir du lundi 3 mai 2021, le numéro 0848 000 660 sera atteignable.


Une clown au cœur du soin

DE DIESBACH Caroline 

Depuis plus de dix ans, Caroline de Diesbach alias son clown Vroum, se rend dans les EHPAD, les hôpitaux, les services de soins de suite ou palliatifs. Ce livre, sous forme de petites vignettes, est un hommage aux personnes âgées rencontrées au fil des ans, Claude, Elena, Erneste, Paul, Georgette, Claudine... Un témoignage poétique du temps passé aux côtés de personnes Alzheimer ou souffrant de maladies apparentées, où l’artiste, dans sa singularité et l'exhibition paroxystique... 


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Flaubert et l'épreuve du "gueuloir" : crier pour mieux écrire ?

Par Pauline Petit   15/04/2021 

"Je ne sais qu’une phrase est bonne qu’après l’avoir fait passer par mon gueuloir", confiait Gustave Flaubert. Moquée, cette technique de lecture à (très) haute voix permettait à l'écrivain de satisfaire son exigence stylistique.

"Voilà une lecture amusante" d'Honoré Daumier
"Voilà une lecture amusante" d'Honoré Daumier Crédits :  www.laurencin.net

"Il est 1 h. du matin. Je ne sais pas comment je n’ai pas la poitrine défoncée, depuis 4 h. que je hurle sans interruption." Ce message n'est pas celui d'un chanteur qui occupe ses nuits à répéter son grand concert, mais celui d'un écrivain : Gustave Flaubert. Celui dont on fête le bicentenaire de la naissancen'a jamais dissimulé la difficulté qu'il avait à écrire. Ses correspondances avec ses amis poètes, Louis Bouilhet à qui est adressé le mot ci-dessus, ou Louise Colet, en témoignent : 

Ça ne va pas. Ça ne marche pas. Je suis plus lassé que si je roulais des montagnes. J'ai dans des moments, envie de pleurer. Il faut une volonté surhumaine pour écrire. Et je ne suis qu'un homme. (...) Vingt pages en un mois, et en travaillant chaque jour au moins 7 heures ! - Et la fin de tout cela ? Le résultat ? Des amertumes, des humiliations internes, rien pour se soutenir que la férocité d'une Fantaisie indomptable", Gustave Flaubert à Colet Louise, Croisset, 3 avril 1852. Lettre n° 418   

Il faut imaginer Flaubert assis à sa table d'écriture de 9 heures à 13 heures, faire une sieste, puis se remettre à l'ouvrage de 16 heures jusqu'à 3 heures du matin en y apportant d'incessantes corrections. Toute la journée, il noircit du "papier gâché", sans savoir que cette accumulation de brouillons deviendra le trésor de futurs exégètes qui exhument, d'en-dessous les ratures, les bouts de phrases abandonnées. 

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Maman d'un enfant autiste, elle remercie un inconnu de l'avoir aidée

Par Melissa Makaya  15/04/2021 

Sur Facebook, Natalie Fernando partage un témoignage dans lequel elle remercie un inconnu de lui être venu en aide pendant la crise de son fils de 5 ans, autiste.

Natalie Fernando, mère d’un petit garçon autiste, a tenu à publier lundi 12 avril un message sur sa page Facebook “Better To Be Different”, remerciant un inconnu de l’avoir aidée lorsque son fils faisait une crise.








jeudi 15 avril 2021

Revivez notre journée consacrée aux 100 000 morts du Covid-19 en France

Au funérarium de Rosendaël (Nord), le 7 avril 2021.

Journalistes et experts ont répondu à vos questions en direct. La psychothérapeute France Cottin est revenue sur les répercussions du Covid-19 dans nos vies quotidiennes. Et Marie de Hennezel a évoqué notre rapport à la mort et au deuil.

e Monde aujourd'hui à 18h40
SUR LEMONDE.FR
"Si la France comme entité collective souhaite récupérer de cette crise sanitaire, il semble nécessaire qu’une célébration des morts et des vivants ait lieu. Pourquoi les morts et les vivants ? Parce que les morts n’ont pas accompli d’acte valeureux ou patriote, mais parce qu’ils ont trouvé une mort injuste, une mort collective, non marquée comme elle le mérite", plaide la psychologue et psychanalyste Marie-Frédérique Bacqué. La pandémie de Covid-19 s'inscrit, selon elle, dans la tendance générale d’un changement de notre rapport à la mort.
 
Le Monde aujourd'hui à 18h33
URGENT

Avec 300 morts jeudi, la France franchit officiellement la barre des 100 000 morts

Trois cents personnes sont mortes du Covid-19 à l'hôpital ces dernières vingt-quatre heures, a fait savoir, jeudi, Santé publique France. La France déplore ainsi officiellement plus de 100 000 morts du Covid-19 depuis le début de l'épidémie, à l'hôpital et dans les Ehpad. La veille, le bilan était de 99 805 décès.

Selon les données du centre d’épidémiologie sur les causes de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ce seuil est déjà franchi depuis des semaines.

Le Monde aujourd'hui à 18h25
SUR LEMONDE.FR
"C’est un beau roman, c’est une belle histoire…" La chanson de Michel Fugain succède aux accents graves de la Rhapsodie hongroise n° 2 de Franz Liszt. D’une célébration à l’autre, toujours la même peine.

Dans la salle de recueillement du crématorium Grand Littoral de Dunkerque (Nord), les cérémonies d’adieu se suivent. Ce mercredi d’avril, le bâtiment blanc qui jouxte le grand cimetière de la ville a accueilli six services ; la veille, cinq.
 

En pleine pandémie de Covid-19, les pompes funèbres accompagnent des familles « en état de sidération »

Le Monde.fr
Gérants et salariés de la dernière entreprise familiale de Dunkerque racontent la frustration des endeuillés confrontés aux contraintes sanitaires, au cours d’une troisième vague plus forte que les précédentes.
Le Monde aujourd'hui à 18h17
TÉMOIGNAGES
En écho aux conseils de Marie de Hennezel, ce témoignage qui fait référence au poème Souffles, du Sénégalais Birago Diop :
 
Je me console avec Birago Diop : "ceux qui sont morts ne sont pas morts, ils sont dans le souffle du vent..."


-No 

Le Monde aujourd'hui à 18h11
TCHAT
Comment pouvons nous développer à l'occasion de cette pandémie une solidarité intergénérationnelle et non une scission comme nous pouvons parfois le constater ? 


-Joëlle
Marie de Hennezel : Un des effets de la pandémie, c’est malgré tout d’avoir développé de la solidarité. Les gens se sont rendu compte de la solitude des personnes âgées. Des enfants, des petits-enfants aussi ont pris conscience du risque de perdre leurs grands-parents. Je connais beaucoup d’exemples de personnes que la crise sanitaire a rapprochées. S’il y a un gain de cette pandémie, c’est cette solidarité intergénérationnelle.
Le Monde aujourd'hui à 18h08
TCHAT
Quelles sont les grandes tendances de la relation des individus à la mort en France et quelles sont les caractéristiques de l'impact de la pandémie sur nos pratiques et rites funéraires ? Pouvez vous nous donner votre sentiment sur le situation des EHPAD durant la pandémie ?


-domi92
Marie de Hennezel : Les grandes tendances de la relation des gens à la mort en France, comme je l’ai dit, c’est le déni. Mettre des mots sur la question de la mort, c'est quelque chose que les gens ne savent pas faire. Les rites funéraires ont été inexistants ou appauvris. Cela est très grave. Il faut compenser ce qu’il s’est passé par l’invention de rituels auxquels on redonne du sens. Celui qui est mort reste vivant dans notre pensée, les rites servent à illustrer cela. Ce qu’il s’est passé dans les Ehpad est grave, on a isolé des personnes dont le sens de la vie était d’être en lien avec les autres. En les isolant, on les a tuées.