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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 21 février 2012


Une pétition internationale pour l'abord clinique de l'autisme. Enjeux.

21 Février 2012 Par pascal b
Signez la pétition internationale pour l’abord clinique de l’autisme :
http://www.lacanquotidien.fr/blog/petition/
Une « pétition internationale pour l'abord clinique de l'autisme : pourquoi ?
1. L'autisme.
L'autisme est un trouble de la petite enfance, persistant à l'âge adulte, qui se manifeste par  l'incapacité à avoir des interactions sociales normales, l'altération de la communication,  le caractère limité et répétitif  des comportements , selon la définition que l'Inserm donne. L'évolution des diagnostics de l'autisme a fait que ce qui était un trouble très rare est maintenant décrit comme affectant un enfant sur 150. 
Les équipes de psychiatrie infanto-juvénile du service public, des institutions du secteur associatif accueillent de longue date des enfants diagnostiqués autistes. Une prise en charge curative et éducative y est proposée ; certains soignants ont une formation psychanalytique, d'autres pas. Des enfants sont scolarisés, la scolarisation est source de trop d'angoisse pour d’autres. 

2. Un conflit ancien.
Depuis des années, une guerre de basse intensité oppose des associations de parents d'enfants autistes à « la » psychanalyse accusée de mettre en accusation les mères de ces enfants. Ils créent des centres où des techniques éducatives spécialisées (ABA, TEACCH, …) sont à l’œuvre. Ils affirment que ces techniques ont des résultats très généralement très favorables sur ces enfants. Ils considèrent que la psychiatrie n'a pas à accueillir ces enfants puisque l'autisme est une « réalité neurobiologique », non pas une maladie mentale. 

3.Une guerre totale contre la psychanalyse.
Depuis quelques mois, la bataille menée contre la psychanalyse (et la psychiatrie française censée orientée par la psychanalyse) est devenue une sorte de guerre totale. La psychanalyse est présentée comme un archaïsme français résiduel ignorant les données de la science, provoquant un retard en France de la prise en charge des autistes sur les autres pays. Certes, on ne peut se satisfaire des moyens humains et matériels mis à disposition pour la prise en charge des enfants autistes, en France, mais il ne s'agit pas de cela, principalement, actuellement. 
Des associations comme « Autisme France », « Vaincre l'autisme », « Autisme sans frontière » sont à la manœuvre. Elles ont obtenu que l'autisme soit déclaré « grande cause nationale 2012 » par le Premier ministre. Elles veulent utiliser cette opportunité pour éliminer la psychanalyse de tout abord de l'autisme, au profit  d'un « accompagnement éducatif adapté ». Il leur faut « créer des formations nouvelles conformes aux recommandations de la Haute autorité de santé et de la communauté internationale.», la formation des professionnels actuels étant dénigrée. On peut lire sur le site d'Autisme France que « la science et les familles récusent la psychanalyse ». Dans un texte sur « psychanalyse et autisme », on y lit une citation de Lacan ainsi commentée : « ce jargon est incompréhensible et difficilement supportable » : ce qui n'est pas compris et repéré comme tel est l'objet d'un rejet virulent ; dont acte.

4. Des batailles multiples pour faire interdire la psychanalyse.
Fin 2011, une « pétition internationale contre le packing », méthode soins pour autistes utilisée exceptionnellement a été lancée ; puis des plaintes auprès du Conseil de l'ordre des médecins ont été déposées contre les professeurs Delion et Cohen. C'est un élément d'une lutte acharnée pour discréditer des pédopsychiatres de renom et refuser l' « institutionnalisation » de ces enfants. « Pas de 0 de conduite » qui a mené une lutte efficace contre la détection des enfants « dangereux » dès l'âge de 3 ans, comme le gouvernement voulait l'instaurer, a soutenu ces deux psychiatres.
Puis une vidéo diffusée sur Internet, intitulée « le Mur » par un montage malhonnête tente de présenter des psychanalystes comme des dogmatiques culpabilisant les mères d'enfants autistes. Il y eut un procès fait par les trois psychanalystes parmi ceux interviewés, qui sont membres de l'Ecole de la cause freudienne, contre cette diffamation. La justice, en janvier 2012, ordonna que passages litigieux de la vidéo soient retirés.
Le 20 janvier 2012, le député UMP Fasquelle, président du groupe parlementaire sur l'autisme,  dépose un projet de loi qui stipule que « les pratiques psychanalytiques sous toutes leurs formes doivent être abandonnées dans l'accompagnement des personnes autistes ». Consultant le blog de ce député, on y lit un article ainsi titré :« je demande aux présidents d'université de tourner le dos définitivement à l'approche psychanalytique dans l'enseignement et la recherche ». Cette demande d'interdiction concerne, à lire le texte, l'autisme ; mais ce titre dit la vérité du combat de ce député : en finir avec la psychanalyse, en commençant par l'approche de l'autisme. 
Il peut, dès à présent, se féliciter et écrire : « la Haute Autorité de santé ferme la porte à la psychanalyse », cette institution cassant « le lien entre la psychanalyse et l'autisme au profit d'approches éducatives et comportementalistes ». 
En effet, le 13 février, sous le titre « Autisme, les psys réduits au silence », dans le journal Libération, on peut lire que la psychanalyse ne saurait être recommandée selon les « Recommandations de bonne pratique sur l'autisme et autres troubles envahissants du développement » que la HAS doit rendre publics le 6 mars.

5. Riposte en défense des pratiques psychanalytiques.
C'est une volonté de disqualifier la psychanalyse par la loi et par les règlements. C'est un acharnement contre la psychiatrie décrite comme inféodée à la psychanalyse, ce qui est faux. Les écoles de psychanalystes, le collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, ont réagi vivement face à cette offensive autoritaire et scientiste. La députée UMP Edwige Antier, pédopsychiatre, ou encore le PCF ont aussi demandé le retrait de ce projet de loi du député Fasquelle. La puissante fédération d'associations de personnes handicapées mentales et de leurs familles, l'UNAPEI,  et encore la CIPPA (Coordination internationale des psychothérapeutes, psychanalystes et membres associés) de même.
Annick Deshays, dans son livre « Libres propos d'une autiste », écrit : « Faire du comportementalisme c'est inciter à nous rendre « facile » par un formatage réduisant notre liberté d'expression ; c'est durcir notre grave problème d'identification et d'humanisation ». 
Voilà pourquoi la « Pétition internationale pour l'abord clinique de l'autisme » proposée par l'Institut psychanalytique de l'enfant (Université populaire Jacques-Lacan), est une urgence pour qui veut défendre les pratiques psychanalytiques.

Signez la pétition internationale pour l’abord clinique de l’autisme :

Bibliographie :
Les articles du site Lacan Quotidien, ceux d' Eric Laurent, Jean-Claude Maleval, François Ansermet, Laurent Ottavi, et d'autres.
Les articles d'Eric Favereau dans Libération du 13 février, celui de Catherine Vincent dans « Le Monde du 16 février, 
Le site du collectif des 39. Celui de « pas de0de conduite ». Le site « Oedipe ».
Le site d' »Autisme France », de l'Inserm, de la Haute autorité de santé, du député Fasquelle.
Les articles de l'édition « contes de la folie ordinaire » de Mediapart avec les textes : « L'autisme, grande cause nationale ? »  d'Yves Gigou, « La psychanalyse en ligne de mire » de Paul Machto, « Interdire les suppléments d'âme de la psychiatrie ? » de Mathieu Belhasen.

Pascal Boissel

Interdire les suppléments d’âmes de la psychiatrie ?

17 Février 2012 Par Mathieu Bellahsen
Le conflit actuel qui fait rage dans le domaine de l’autisme nous oblige à expliciter ce que peuvent apporter, au quotidien, la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle dans le champ de la psychiatrie. Explicitation d’autant plus nécessaire que les recommandations de la Haute Autorité de Santé sur la prise en charge des personnes atteintes d’autisme entend mettre au ban ces deux méthodes (1).  Comment transmettre au grand public ce qu’elles apportent dans le concret des pratiques ? Tâche bien ardue pour ne pas rentrer dans le débat d’experts tout en ne sombrant pas dans un simplisme réducteur.
Dans son fauteuil écoutant un patient allongé sur le divan, le cliché du psychanalyste est tenace. Il n’a cependant rien à voir avec ce que peut apporter la psychanalyse dans les secteurs psychiatriques et autres lieux d’accueil de la souffrance psychique. Dans ces lieux, elle est un des outils permettant de penser ce qui arrive à une personne et à ses proches, d’inscrire leurs souffrances dans une histoire et de construire un sens à même de transformer leur rapport à eux-mêmes et au monde. La psychanalyse n’est pas l’apanage des seuls psychanalystes et ne peut se résumer à élucider “ le complexe d’Œdipe ”, à pratiquer des interprétations sauvages et violentes voire à trouver le ou les soi-disant responsables des troubles.
Que l’on soit infirmier, aide-soignant, éducateur, ASH, psychologue, secrétaire, psychiatre, la psychanalyse est à disposition de l’ensemble des soignants pour penser ce qui se joue pour un patient dans sa relation à eux et aux autres en général. Tant du côté des soignants que du côté des patients, la psychanalyse est un outil consistant de compréhension et de traitement dont dispose la psychiatrie pour élaborer ce qui se passe dans les liens interpersonnels et inconscients. Pour autant, en institution, cet outil n’est pas exclusif et s’intègre nécessairement à d’autres (psychotropes, activités thérapeutiques et éducatives, groupes de parole, réinsertion sociale etc.) dans une perspective psychothérapique.
A contrario, si les psychotropes soulagent les souffrances, ils ne guérissent pas les « troubles » et ne permettent pas de subjectiver l’expérience de la maladie. Cette idée, de nombreuses personnes ont pu la connaître lors de la traversée d’un épisode dépressif : un traitement apaise mais ne peut pas se substituer à un travail psychothérapeutique. Alors que de plus en plus de patients se plaignent de l’approche exclusivement pharmacologique des troubles psychiques et sont en demande d’être « écoutés » par les psychiatres et les équipes qui les prennent en charge, comment comprendre qu’une méthode qui cherche à mettre en circulation la parole se voit ainsi rejetée ?
Rappelons que bien loin des clichés en vogue actuellement, aucune découverte majeure n’a affecté le champ thérapeutique en psychiatrie depuis plusieurs dizaines d’années (2). Bien que nettement plus chers, les nouveaux psychotropes ne sont pas plus efficaces que ceux découverts  dans les années 1950 et présentent pour la plupart des effets secondaires tout aussi importants que les premiers (surpoids, obésité, diabète etc.).
Idem pour l’imagerie médicale et les neurosciences qui seraient une « révolution », tant et si bien que, dans le rapport 2009 de l’OPEPS sur « la prise en charge psychiatrique en France », il est déclaré qu’aux vues des progrès des neurosciences, la partition entre neurologie et psychiatrie n’est plus de mise à l’heure actuelle (3) or, si l’imagerie médicale a permis d’affiner les diagnostics différentiels, c'est-à-dire de préciser les affections qui ne sont pas psychiatriques, aucun progrès n’a été fait dans le domaine de l’accompagnement au long cours et des soins si ce n’est grâce aux développements des méthodes actives comme celles de psychothérapies institutionnelles.
Si le grand public est à peu près au fait de la psychanalyse, qu’est-ce donc que la psychothérapie institutionnelle ? Inventée lors de la Guerre d’Espagne puis développée en France lors de la Seconde guerre mondiale, son postulat est simple, travailler l’organisation de l’hôpital afin de mettre un terme à des pratiques nuisibles aux soins : les hiérarchies hospitalières rigides avec leurs logiques gestionnaires et administratives, les dépendances générées par les milieux clos voire homogènes (unités par « troubles » qui produisent encore plus du trouble en question), les régressions qu’elles induisent ainsi que les préjugés des soignants et des patients, notamment sur l’incurabilité des maladies psychiques graves comme la schizophrénie. En somme, pour traiter les patients il s’agit également de traiter les pathologies créées par le lieu de soin lui-même.
Si la psychothérapie institutionnelle entend prendre en charge activement les phénomènes concentrationnaires en traitant l’ambiance, elle met aussi en question l’arbitraire des systèmes asilaires en responsabilisant patients et soignants, là où tout concourt à infantiliser les premiers et à figer hiérarchiquement les seconds. Lutter contre les cloisonnements de toutes sortes qui empêchent les soins, qui fabriquent de la ségrégation, tel est l’enjeu quotidien pour permettre au patient de tisser des relations humaines, d’être actif dans ses soins, de faire preuve d’invention et de créativité.
Que ce soit à l’hôpital et/ou en ambulatoire, la psychothérapie institutionnelle est une méthode de choix pour soigner et guérir les patients présentant des pathologies complexes qui ne peuvent se limiter à des approches exclusivement individuelles. Un collectif de soignants rigoureux et engagés est alors nécessaire pour rassembler tout ce qui se joue dans les relations intersubjectives.
La psychiatrie, en traitant ces phénomènes institutionnels et intersubjectifs, a pu dans de nombreux endroits, se passer de camisoles, de recours inflationniste aux chambres d’isolement, des tendances punitives, sécuritaires, de tris par pathologies qui avaient cours dans les asiles d’antan.
Aujourd’hui, dans les services de psychiatrie, il est de plus en plus fréquent d’attacher des patients sur leur lit en chambre d’isolement, il est de plus en plus fréquent d’augmenter ad nauseam les doses de psychotropes, il est de plus en plus fréquents de laisser les patients errer dans les unités d’hospitalisation sans que de réels soins leur soient prodigués. Comment comprendre le retour de ces pratiques qui, elles, mériteraient le qualificatif de « barbare » ?
En se pliant aux protocoles de la HAS (Haute autorité de la santé), ces pratiques violentes « certifiées conformes » sont plus difficiles à remettre en cause, d’autant plus qu’elles se légitiment du manque de personnel, du manque de formation et d’une conception déficitaire de la maladie mentale.
Et pourtant, à l’heure actuelle, il est encore possible de travailler les milieux de soin pour créer des espaces de confiance avec les équipes, les patients et leur famille, de donner du sens aux crises existentielles majeures que traversent les personnes en souffrance, de ne pas abandonner la perspective d’une guérison, c'est-à-dire que la personne puisse retrouver goût à la vie, au partage avec d’autres. La psychothérapie institutionnelle, en pensant ce que les patients jouent dans le dispositif de soin, est un outil d’une efficacité que l’on peut apprécier au quotidien, dans les équipes qui se donnent le temps de penser leur pratique (faire des réunions, partager les ressentis différents qu’un même patient provoque dans l’équipe etc.).
François Tosquelles, psychiatre catalan, l’un des fondateurs du mouvement de psychothérapie institutionnelle en France, rappelait que cette méthode marche sur deux jambes : la jambe psychanalytique et la jambe politique. La psychiatrie en étant poreuse au contexte socio-politique, doit le remettre en permanence en question pour ne pas sombrer dans l’arbitraire, la ségrégation et l’exclusion des plus malades d’entre-nous. La psychanalyse lui apporte un outil distinctif majeur pour replacer la singularité des personnes au centre des soins, bien loin de l’indifférenciation des patients, de la standardisation des prises en charge et de l’interchangeabilité des soignants.
Que l’on ne se méprenne pas, la psychothérapie institutionnelle, dans sa lutte permanente avec les totalitarismes, en a vu d’autres ! Née au creux des catastrophes du siècle passé, son éventuelle interdiction n’empêchera pas les équipes d’y avoir recours, puisque sans elle, l’accueil de la folie et la pratique quotidienne de la psychiatrie pourraient y perdre leur supplément d’âme.
Mathieu Bellahsen, psychiatre responsable d’un secteur de l’Essonne,

membre du collectif UTOPSY
et du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire

[1] Libération, 13 février 2012, p14-15
[2] GONON François, « la psychiatrie, une bulle spéculative ? », Revue Esprit, novembre 2011, p54-74
(3) OPEPS (Office Parlementaire d’Evaluation des Politiques de Santé). «Rapport sur la prise en charge psychiatrique en France.» 2009 : « Le mouvement de mai 68, porteur notamment de ces critiques, a tenté d’émanciper la psychiatrie des pratiques chirurgicales inadaptées et d’une vision jugée trop étroite de la maladie. Il a abouti, par l’arrêté du 30 décembre 1968, à la séparation de la psychiatrie et de la neurologie auparavant réunies au sein de la neuropsychiatrie. Cette division en deux spécialités se révèle aujourd’hui regrettable en raison de la révolution qu’ont connue les neurosciences et l’imagerie médicale et des connaissances acquises depuis lors dans ces disciplines

Défendre la psychanalyse

A PROPOS DES INITIATIVES ACTUELLES CONTRE LA PSYCHANALYSE, UN COMMUNIQUÉ DU COLLECTIF DES 39 CONTRE LA NUIT SÉCURITAIRE.
samedi 18 février 2012
Article lu à 272 reprises
Après avoir lancé sa proposition de loi « visant à interdire la psychanalyse pour l’accompagnement des personnes autistes », le député UMP Daniel Fasquelle continue sa croisade. Il vient de déclarer à l’AFP qu’il « va saisir le Conseil national des universités afin que l’enseignement et la recherche sur les causes et les prises en charge de l’autisme ne fassent pas référence à la psychanalyse ».
Ce député se fait donc le relai du puissant lobby de quelques associations pour interdire la psychanalyse et également la Psychothérapie institutionnelle. Certaines de ces associations se sont illustrées par la violence et la virulence de leurs attaques personnelles contre des praticiens pourtant reconnus.
Si des parents d’enfants autistes ont pu être malmenés, mal accueillis, maltraités par certains psychanalystes, il est tout à fait justifié qu’ils puissent faire entendre leur voix. De la même façon, les dérives sécuritaires comme les mises en chambre d’isolement abusives, les contentions punitives, et les "traitements de chocs" ne sont pas tolérables. Mais ce n’est pas une loi qui règlera les dérives des pratiques ou qui devrait décider des traitements à la place des praticiens.
Les familles et tous les citoyens doivent pouvoir garder le droit inaliénable d’une liberté de choix de leur praticien et de la façon dont ils souhaitent se soigner, en respectant la nécessaire pluralité des approches.
Au nom de quel pouvoir, de quel supposé savoir un député peut-il refuser aux personnes autistes d’avoir un inconscient comme tout être humain et donc de bénéficier de soins relationnels pluralistes dans leur inspiration ?
De telles initiatives ne laissent pas d’interroger sur leurs buts. En effet, depuis quand une loi devrait-elle venir s’immiscer dans le débat scientifique ? Allons-nous accepter sans réagir des lois interdisant la liberté de pensée et de recherche ?
La psychanalyse est une méthode qui a fait ses preuves depuis plus d’un siècle et qui constitue un aspect crucial de la formation des praticiens. Bien au-delà elle fait aussi partie intégrante de la culture au même titre que les autres avancées du savoir humain.
Aurons-nous bientôt une loi interdisant le darwinisme et niant l’existence des dinosaures comme certains fondamentalistes chrétiens le prônent aux USA en menaçant les enseignants ? Depuis le nazisme qui avait interdit la psychanalyse comme science juive et pratiqué des autodafés des œuvres de Freud, seules des dictatures comme celle des colonels grecs avaient osé interdire cette part du savoir de l’humanité ! Ou encore le stalinisme qui, à la fin des années 40, avait interdit la psychanalyse en tant que « science bourgeoise ».
Tout récemment, à l’automne 2011, une psychanalyste syrienne, Rafah Nached a été emprisonnée par la dictature syrienne parce qu’elle animait des groupes de parole pour des personnes traumatisées par la répression.
Au-delà de la personne du député Fasquelle, qui vient de se discréditer irrémédiablement et dont nous exigeons la démission de la présidence du Groupe d’études sur l’autisme à l’Assemblée Nationale, nous nous inquiétons de cette dérive inquiétante où des propos tenus jusqu’alors uniquement par des sectes telles que l’église de scientologie font retour depuis le sommet de l’État.
Cette dérive au même titre que certains discours prônant l’inégalité des cultures est en train d’introduire un discours populiste fort inquiétant pour la démocratie. Nous appelons donc tous les professionnels du soin psychique, mais aussi tous les citoyens à une vigilance républicaine pour refuser un tel tournant dangereux pour les libertés.

Le Collectif des 39


A Créteil, la justice débordée par l'afflux de patients en psychiatrie

CRETEIL - Une femme persécutée par sa télé, un agresseur jugé irresponsable, un accès de paranoïa : à Créteil, la justice est débordée par l'afflux de dossiers d'hospitalisations sans consentement, depuis le vote d'une loi qui contraint tribunaux et hôpitaux à une union forcée. 


La situation est devenue intenable, dit Bernard Seltensperger, juge des libertés et de la détention (JLD) à Créteil, l'un des tribunaux les plus touchés par la réforme.



Depuis juillet, les patients internés en psychiatrie à la demande d'un tiers ou du préfet doivent être systématiquement présentés avant le 15e jour de leur hospitalisation à un JLD, qui peut maintenir la mesure, prononcer une mainlevée ou requérir une expertise. 



Contestée lors de son adoption, la réforme se heurte aujourd'hui à des obstacles. Certains hôpitaux ne peuvent assurer le transport de patients parfois dangereux vers les tribunaux. De leur côté, des juridictions déjà surchargées croulent sous de nouvelles audiences. 



L'application de la loi est chaotique, affirme le député PS Serge Blisko. Ca fonctionne mal dans deux-tiers des cas, ajoute son homologue UMP Guy Lefrand. Les deux élus préparent un rapport parlementaire sur le sujet.



Concernant Créteil, le premier président de la Cour d'appel de Paris Jacques Degrandi a écrit au Garde des sceaux en octobre pour certifier que le tribunal n'était pas en mesure de fonctionner de manière efficiente.

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Loi du 5 juillet 2011 et soins sans consentement en psychiatrieNora Berra envisage une refonte règlementaire

16.02.12 - 17:51 - HOSPIMEDIA 
En déplacement à Armentières à l'EPSM Lille Métropole, Nora Berra, secrétaire d'État à la Santé a évoqué la possibilité d'une évolution de la loi du 5 juillet 2011 réformant les soins psychiatriques sans consentement. Cette déclaration est intervenue à l'occasion d'un échange réunissant entre autres des professionnels de l'établissement nordiste et des représentants des usagers. Elle a ajouté qu'elle veillait à mettre en place un comité de suivi de l'application de cette loi réunissant les différentes administrations centrales des ministères concernés par la réforme des soins psychiatriques (santé, intérieur, justice). Ce comité doit permettre aux différentes instances administratives d'instaurer un rendez-vous régulier. Une évaluation de mise en œuvre de la loi est attendue d'ores et déjà avant la fin de l'année.
Joseph Halos, président de Association des établissements participant au service public de santé mentale (ADESM) et aussi directeur de l'EPSM Lille Métropole qui recevait Nora Berra a notamment suggéré à la secrétaire d'État que le dispositif de Foire aux questions(FAQ) mis en ligne sur le site Internet du ministère de la Santé pour expliquer la nouvelle réglementation devienne un outil réglementaire. Prenant acte de cette demande, Nora Berra a annoncé qu'une circulaire reprenant les problématiques évoquées dans la FAQ était justement en cours de rédaction et qu'elle serait soumise prochainement à l'ADESM.
Par ailleurs, présente dans la salle Claude Finkelstein, présidente de la Fédération nationale des associations d'usagers de psychiatrie (FNAPSY) a interrogé Nora Berra sur l'absence de décret d'application relatif aux soins ambulatoires sans consentement entraînant selon elle un certain flou et une diversité des pratiques sur le territoire. En réponse, il a été confirmé, par un proche de Nora Berra, qu'un texte serait en cours d'examen au ministère de la Santé.
L.W.

Hôpital : « Quand un infirmier a peur de tuer un gamin, c'est qu'il y a un souci »

Problèmes d'effectif et de logement, surmenage : les infirmiers de l'hôpital pour enfants Necker, à Paris, témoignent d'une dérive du système hospitalier.


Des enfants passent des tests d'asthme à l'hôpital Necker, en avril 2008 (Valinco/Sipa)
Parce qu'« on joue avec la vie des enfants », Marc Marlier veut témoigner. Le « petit infirmier » a par moment la voix qui se casse quand il parle des conditions de travail de son service, miné par le manque de personnel. Il œuvre pourtant dans le plus prestigieux hôpital français, référence mondiale pour les enfants malades : Necker, à Paris.
Marc se souvient de son arrivée dans le service de néphrologie pédiatrique (maladies des reins), il y a quatre ans : « C'était génial. » Peu à peu, il a vu les conditions se dégrader. A tel point qu'il sent aujourd'hui qu'une dangereuse limite est franchie : celle de la qualité des soins. « Je ne supporte plus la situation. »
Rue89 a rencontré Marc juste avant son départ pour une année sabbatique.

« On bosse en flux tendu »

PÉNURIE D'INFIRMIERS
Au 1er janvier 2010, 520 000 infirmiers étaient en activité [PDF] en France. Malgré leur constante augmentation, ils ne sont pas assez nombreux – d'autant que les besoins grandissent car la population vieillit.
Les infirmiers sont inégalement répartis sur le territoire : l'Ile-de-France est l'une des régions à enregistrer la densité la plus faible. Dans les formations, les inscriptions sont encore insuffisantes pour combler le manque. Infirmier fera partie des métiers les plus recherchés en 2015.
Il y a quatre ans, ils étaient trois infirmiers pour douze lits, raconte Marc. Puis ceux qui partaient n'étaient pas souvent remplacés.
Ils sont désormais deux la journée et deux la nuit à courir le long des deux ailes du service :
« On bosse en flux tendu. »
Faute de personnel, l'hôpital est contraint par moment de fermer des lits. Et de faire appel à des intérimaires ou des infirmiers d'autres unités pour former les binômes :
« Quand ils débarquent, ils ont cinq minutes pour s'adapter alors que le temps normal pour connaître les spécificités d'un service, c'est un mois. Alors ils ne peuvent pas suivre. »
Débordés, les infirmiers voient leurs horaires s'allonger. Les vacances d'été se posent jusqu'à octobre. Le personnel travaille trois week-ends sur quatre (au lieu de deux par mois). Marc dit n'avoir plus le temps de prendre ses pauses.
Quand un collègue est malade, il n'y a souvent personne pour le remplacer. Ces dernières semaines, Marc a même été forcé à deux reprises d'enchaîner deux gardes, de 6h30 à 22 heures, en ayant « à peine le temps de boire un verre d'eau ».

« Les enfants ne doivent pas voir notre détresse »

« On est surmenés. Une personne crevée n'est pas dans les conditions optimales pour travailler. Combien de temps on va tenir ? »
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Pour un accès simplifié dès 2013 à la psychothérapie

La Confédération réfléchit à simplifier dès 2013 l'accès à la psychothérapie en Suisse. Les psychologues non médecins, entre 3800 et 4000, pourraient en profiter. Mais les réfractaires à cette ouverture craignent une hausse des coûts pour l'assurance de base.

Pour que cette simplification soit effective, un aménagement de la législation sur les professions de la psychologie sera nécessaire cette année même si le Parlement a adopté la loi en mars 2011. Mais d'ici son entrée en vigueur, prévue le 1er janvier 2013, des modifications seront apportées lors des travaux préparatoires, selon le porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) Jean-Louis Zürcher.



Directement chez les psychologues


Ce dernier a confirmé dimanche à l'ats les propos du vice-directeur de l'OFSP Stefan Spycher, tenus dans la "NZZ am Sonntag", pour qui "la situation actuelle doit être clarifiée concernant les prestataires qui exercent de manière indépendante" en Suisse.

Ainsi, selon lui, les patients devraient pouvoir à l'avenir directement se rendre chez des psychologues sans devoir passer obligatoirement par le cabinet d'un médecin.

L'OFSP constate aussi qu'annuellement 5% de la population consulte des thérapeutes alors que la demande est estimée à environ 10%. La plupart des prestations en psychologie et en psychiatrie requièrent le concours d'un médecin. Or, ceux-ci ne sont qu'environ 2300 à exercer alors qu'entre 3800 et 4000 psychothérapeutes non médecins pratiquent dans notre pays, des psychologues pour la plupart.



Hausse des coûts


Des voix critiques craignent pourtant qu'avec ce changement on assiste à une augmentation des coûts pour l'assurance de base. C'est le cas de Santésuisse, interrogé par la "NZZ am Sonntag".

La Fédération suisse des psychologues est consciente que cette modification pourrait entraîner une explosion des dépenses. D'autres voix redoutent aussi à terme une forme de dumping sur les prix pratiqués ainsi qu'une augmentation sensible des prestataires.

dimanche 19 février 2012



:

Il y a des jours où l’on se rend compte qu’on ne va pas bien. Que notre vie est fade, et bien trop surchargée alors que nous ne sommes que des Hommes. Et en général, quand ça arrive, on se fait suivre. N’ayons pas peur de le dire : on va voir un psychologue. Oui, mais un psychologue, c’est cher. Heureusement, il y a une application pour ça.

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