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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 1 septembre 2011


Lacan est mort il y a 30 ans, une tournée nationale prévue

Lacan image spéculaire de l’intelligentsia française ?

Rédigé par Xavier Gillard, le mardi 30 août 2011 

Jacques Lacan a fait école. 30 ans après sa mort, il réussit encore à motiver plus de 50 universitaires à lire ses textes à l’École Normale Supérieure. Résumé des festivités prévues pour fêter la mort du père.

Lacan est mort le 9 septembre 1981, à 80 ans. Il aura eu le mérite de prolonger et approfondir les théories de Freud, maître du soupçon moins ironique que son successeur, et sans doute un peu vieillissant dans les années 1960 et 1970.

Chapeautée par ces deux pères tutélaires et d’autres figures non moins prestigieuses comme Françoise Dolto, la psychanalyse aura fait florès en France et ailleurs. Plusieurs, comme Deleuze et Guattari, auraient voulu l’enterrer, mais elle continue à résister, principalement en France.
  
Haut lieu de la psychanalyse, Paris accueille aux éditions du Seuil Je parle aux murs et de Le Séminaire, livre XIX, ou pire , textes philosophiquement mis en place par Jacques-Alain Miller. 

Jean-Claude Milner, philosophe se laissant interviewer par deux lacaniens qui l’amènent à reconnaître sa dette envers le fondateur, publie Clartés de tout. Elisabeth Roudinesco a pour sa part historiquement établi la biographie du glorieux ancêtre, et montre sa perpétuelle actualité dans Lacan, envers et contre tout.
  

Le bal des festivités commencera le 9 septembre à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm, où de 19h30 à minuit, 50 personnalités du monde de l’université ou de l’art liront des textes choisis par la philosophe et écrivaine féministe Catherine Clément.

Lire la suite iciPsychanalyse en Midi-Pyrénées : ACF- MPOn trouvera sur cette page spéciale, toutes les informations relatives à l’actualité éditoriale liée au 30ème anniversaire de la mort de Lacan.

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Lacan, la voix de l'inconscient



ARTICLE PARU DANS PHILOSOPHIE MAG N°52
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DOSSIERS
« Je ne fais aucune philosophie, je m'en méfie au contraire comme de la peste », dit-il, frondeur. Et pourtant… Singulier personnage que Jacques Lacan, disparu il y a trente ans. Psychiatre de formation, extravagant dans tous ses faits et gestes, il est d'abord l'homme qui a réinventé la psychanalyse. En pratique, il conduit des séances (très) courtes, et en théorie, il opère un spectaculaire retour à l'oeuvre de Freud. Génie subversif pour les uns, gourou réactionnaire pour les autres, il détonne par ses formules fracassantes et ses concepts novateurs. Qu'il rénove la notion de sujet, comme le montre Jean-Pierre Cléro, ou qu'il propose une éthique du désir, Lacan bouscule la philosophie. En conclusion de ce dossier, deux éminents connaisseurs, Élisabeth Roudinesco et Alain Badiou, reviennent sur la trajectoire et l'actualité de cette figure iconoclaste.

3 articles composent ce dossier


Le "lean management" séduit tous les secteurs

Dégager d'importants gains de productivité, jusqu'à 20 %, voire 30 % ; stimuler l'esprit d'initiative des salariés et réduire la pénibilité au travail : ainsi peut se résumer le lean management (le management "sans gras"), qui suscite l'engouement des employeurs. Salariés et syndicats se montrent en revanche souvent réticents face à cette méthode inventée dans les années 1970 par le constructeur japonais Toyota.


En France, le lean s'est développé à partir des années 1980 dans l'industrie - l'automobile en premier lieu - et gagne désormais les services : le commerce, les banques, les hôpitaux, les sociétés d'informatique, jusqu'à Pôle emploi.


La recherche de la performance passe par l'amélioration continue des procédures et par l'élimination des "gaspillages" : temps d'attente, déplacements inutiles, stocks... En général, sa mise en place démarre par l'observation du travail des salariés par des consultants. Ainsi, dans la société de services informatiques Atos, "on nous a demandé de noter dans un fichier chaque jour, quasiment minute par minute, tout ce qu'on faisait : tâches professionnelles, heure de départ pour déjeuner et de retour, temps passé pour la pause pipi, etc., indique un ingénieur. Puis, on nous a demandé de remplir chaque semaine un fichier en indiquant nos tâches. L'idée sous-jacente était de définir un temps moyen pour réaliser telle ou telle tâche."


Chez Decathlon, "des groupes de travail ont été mis en place dans des magasins pour que les salariés expriment leurs idées pour s'économiser dans leurs tâches et être plus disponibles pour le client", explique Hervé Lefebvre, représentant CFDT au comité central d'entreprise. Exemple d'idée : équiper les salariés d'une sacoche pour y mettre des ronds de taille des vêtements. "En fait, estime le délégué, ces idées sont aiguillées par la hiérarchie. On nous dit : "Tu n'en as pas assez d'aller sans cesse en réserve ? Si tu avais une sacoche, ce serait mieux. En plus des ronds de taille, tu y mets le petit maillet, des stylos, le carnet, la paire de ciseaux." Mais au final, la sacoche est lourde !"


Les directions vantent, elles, les mérites du lean. Les réunions quotidiennes "permettent aux managers d'être à l'écoute des équipes", juge Jean-Marie Simon, directeur des ressources humaines d'Atos Origin. "Le déploiement du lean n'est pas arbitraire, assure-t-on chez PSA Peugeot Citroën. Les opérateurs sont bien souvent à l'origine d'améliorations. C'est un ajustement permanent."


Mais pour des syndicats, le lean risque de porter atteinte à la santé des salariés. "Le but réel du lean est que le salarié reste tout le temps à son poste, note M. Lefebvre, chez Décathlon. Alors que lorsqu'il se déplace, cela lui donne un petit temps pour souffler." Chez PSA, à Sochaux, où les déplacements dits inutiles des opérateurs ont été supprimés, Bruno Lemerle, délégué syndical CGT, souligne la hausse des maladies professionnelles : "130 en 2009, 160 en 2010, essentiellement des troubles-musculo-squelettiques (TMS). " Mais pour la direction de PSA, le lean "n'est pas en lui-même source de TMS".


"L'idéologie du lean est que l'homme s'adapte à tout, ce qui constitue une vision fausse, estime Xénophon Vaxevanoglou, ergonome et maître de conférence à Lille-2. En fait, le lean intensifie les contraintes pour les salariés." Pour Yves Clot, titulaire de la chaire de psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), "avec le lean sont introduits des standards. Dans l'automobile, on apprend aux opérateurs à faire le seul bon geste, prétendument moins fatigant", mais qui ne prend pas en compte les capacités diverses des salariés. "Cette chasse au gaspi provoque un mouvement rentré, une surcharge biomécanique et mentale", constate M. Clot.


Démarche dénaturée


Chez Atos, M. Simon met en avant le baromètre Météostress de février : 52 % des salariés ayant répondu se disent peu ou pas stressés ; 80 % disent que leur travail a du sens. Mais d'autres éléments du baromètre sont moins positifs : "Les sites où les salariés se sentent le plus mal appartiennent à l'entité Atos Infogérance, où le lean a été le plus déployé", note Jack Toupet, coordinateur CGT du groupe Atos.


L'autre effet dénoncé par les syndicats est la réduction d'effectifs, due, au moins en partie, au lean. Ainsi, chez Decathlon, dont la direction n'a pas répondu à nos sollicitations, M. Lefebvre dénombre une perte de 500 emplois en équivalent temps plein en 2010. "Dans les sites en lean, l'objectif affiché est de diminuer les effectifs de 20 %", indique M. Toupet, chez Atos.


Pour M. Clot, les organisations syndicales doivent "discuter de la santé des salariés et être porteurs d'une confrontation sur le travail de qualité". Mais les syndicats sont "trop peu associés à la mise en place du lean", déplore Laurent Rivoire, directeur associé de Secafi, cabinet d'expertise auprès des comités d'entreprise. Très souvent, le projet est déjà ficelé, les gains de productivité, les suppressions de postes et les investissements sont déjà définis. "Le projet lean répond souvent, ajoute M. Rivoire, à une situation d'urgence, à une volonté d'augmenter rapidement les marges. Ce qui dénature la démarche créée au Japon : une philosophie de progrès permanents sur vingt ou trente ans, de développement humain, dans une période de croissance."


Le lean implique de "reclasser en interne les salariés dont les postes ont été libérés par les gains de productivité, souligne le cabinet d'expertise Sextant.Aussi, dans le contexte économique actuel, sa mise en place semble impossible." Sauf à en faire une vaste opération de réduction des coûts.

Francine Aizicovici

"On bosse debout, en se passant les pièces de la main à la main"

C'est par les mains que ça a commencé. A force de gestes répétitifs : presser, saisir, presser... Pascale (un prénom d'emprunt) a travaillé quatorze ans durant sur les lignes de fabrication des enrouleurs. Jusqu'au jour où ses mains ont lâché. Opérée des métacarpes, la jeune femme a-t-elle repris trop vite le chemin de l'usine ? Après les mains, le dos... "Une fois qu'on est abîmé, ça reste", juge l'ouvrière de 44 ans. Est-ce la faute au lean manufacturing, qui rabote à l'extrême le mouvement du travail, au point, comme le dit Rémi Leroy, délégué du personnel et représentant CGT au comité d'entreprise de l'usine Autoliv de Gournay-en-Bray, qu'"il n'y a plus de métier, juste des gestes" ?




Champion de l'airbag et de la ceinture de sécurité, le suédois Autoliv figure parmi les équipementiers automobiles les plus prospères au monde. L'usine de Gournay-en-Bray (il y en a quatre autres en France) emploie 800 personnes. On est loin de l'âge d'or quand, en 1992, la société a vu la demande exploser - et les effectifs de l'usine s'envoler - grâce à son quasi-monopole sur le marché de l'airbag. En 2000, l'usine compte 1 800 salariés. Confrontés à une demande énorme des commanditaires (PSA, Renault, etc.), les dirigeants d'Autoliv s'adaptent. En recrutant, mais pas seulement.




Le lean manufacturing fait son entrée "peu à peu", se souvient Noam Lesueur, délégué CFDT. Lui et ses collègues, employés à l'atelier des prototypes, voient arriver un sigle bizarre, le "5F". Il s'agit d'une méthode de rangement : "Il faut identifier chaque outil, l'envelopper dans de la mousse après usage, ranger chaque chose à sa place, toujours la même, etc.. Bref, au début, ça faisait plutôt sourire."



Impératif "zéro défaut"



Puis apparaissent d'autres mots : le "kaisen" (amélioration continue, en japonais), les "muda" (temps perdu, geste inutile) et la "lean value" (réduction des coûts, en anglais), auxquels s'ajoute l'impératif "zéro défaut"... Les mots changent - et, avec eux, la culture de l'entreprise.



Catherine Parisy, 51 ans, déléguée CGT et secrétaire du comité d'entreprise, est entrée à l'usine de Gournay il y a trente-trois ans. Elle a connu le travail en ligne, puis la révolution du travail en U et du "kaisen". Les postes assis sont devenus l'exception. Puis on a supprimé les convoyeurs (tapis roulants). Désormais, "on bosse debout, en se passant les pièces de la main à la main". Chacun est tenu d'"optimiser" sa manière de travailler. "On s'impose à nous-même des rythmes qui nous cassent", résume Mme Parisy. Selon les syndicats, dans les ateliers de production, un quart des effectifs souffre de troubles musculo-squelettiques (TMS). "Théoriquement, ces personnes devraient se voir offrir un poste qui leur soit adapté. Mais ça coûterait cher, plus cher que de les laisser rester chez eux, à ne rien faire. C'est ce qui est fait", soulignent les syndicalistes.



Quand Mme Parisy a commencé à travailler, à l'âge de 16 ans, "malgré les cadences, assure-t-elle, il y avait une bonne ambiance". Pascale confirme :"Comme il y avait du stock d'avance, si l'une de nous flanchait, on pouvait se solidariser. Désormais, on ne peut plus : on est à flux tendu." Dans les bureaux, plus encore qu'à l'atelier, le personnel est "complètement atomisé", regrette le cégétiste Rémi Leroy, technicien à la maintenance informatique : "C'est une culture nouvelle - celle du "chacun sa peau"..."
Catherine Simon








Sur les docks | été 11

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Emission Sur les docks
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57 minutes

"Fenêtre sur cour : une expérience de la schizophrénie" 0

05.08.2011 - 21:00

Un documentaire de Kristel Le Pollotec et François Teste - Rediffusion de l'émission du 4 avril 2007


Entre Paris, Naples, Londres et Berlin, Anna est devenue schizophrène. Elle avait vingt-neuf ans au moment du diagnostic. Un an après sa sortie de l’hôpital, nous avons retrouvé Anna à Berlin, dans son appartement, avec vue sur la cour. Elle revient sur la progression insidieuse de la maladie, l’inconscience dans laquelle elle était, entrecoupée de moments de lucidité extrême, le souvenir de l’angoisse, les différents hôpitaux où elle a été internée, mais aussi sur sa vie actuelle : son quotidien dans cet appartement berlinois, sa vie sociale, considérablement ralentie, la peur de la rechute et le regard qu’elle porte aujourd’hui sur la « normalité » et les frontières, ténues, qui la séparent de la folie.

production : Kristel Le Pollotec
réalisation : François Teste




DIMANCHE 28 AOÛT 2011


L'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale

Ruwen Ogien
9782246750017
Septembre 2011 – Grasset – 18,50 €

Vous trouverez dans ce livre des histoires de criminels invisibles, de canots de sauvetage  qui risquent de couler si on ne sacrifie pas un passager, des machines à donner du plaisir que personne n'a envie d'utiliser, de tramways fous qu'il faut arrêter par n'importe quel moyen, y compris en jetant un gros homme sur la voie.
Vous y lirez des récits d'expériences montrant qu'il faut peu de choses pour se comporter comme un monstre, et d'autres expériences prouvant qu'il faut encore moins de choses pour se comporter quasiment comme un saint : une pièce de monnaie qu'on trouve dans la rue par hasard, une bonne odeur de croissants chauds qu'on respire en passant.
Vous y serez confrontés à des casse-tête moraux. Est-il cohérent de dire : "ma vie est digne d'être vécue, mais j'aurais préféré de ne pas naître" ? Est-il acceptable de laisser mourir une personne pour transplanter ses organes sur cinq malades qui en ont un besoin vital ? Vaut-il mieux vivre la vie brève et médiocre d'un poulet d'élevage industriel ou ne pas vivre du tout ?
Cependant, le but de ce livre n'est pas de montrer qu'il est difficile de savoir ce qui est bien ou mal, juste ou injuste. Il est de proposer une sorte de boîte à outils intellectuels pour affronter le débat moral sans se laisser intimider par les grands mots ("Dignité", "vertu", "Devoir", etc.), et les grandes déclarations de principe ("Il ne faut jamais traiter une personne comme un simple moyen", etc.).
C'est une invitation à faire de la philosophie morale autrement, à penser l'éthique librement.

lundi 29 août 2011


Hospitalisation en santé mentale: contrôle médicamenteux et contention plus utilisés qu'en dernier recours (Canada)

L'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) a mené la plus vaste étude à ce jour au Canada sur l'utilisation des interventions de contrôle des personnes hospitalisées pour des problèmes de santé mentale. L'étude portait sur le recours à ces méthodes dans le système de santé ontarien.
Les interventions de contrôle, comme le contrôle médicamenteux en phase aiguë, la contention physique et mécanique et l'isolement sont sensés être des méthodes de dernier recours dans les établissements de soins ontariens, dont les hôpitaux. Mais, le quart (24 %) des personnes admises à un lit réservé aux soins de santé mentale sont soumises à une telle intervention durant leur hospitalisation.

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dimanche 28 août 2011



« Enfant hyperactif : enfant trahi »




Préface de Roland Gori. La vie de l’enfant érès. 198 p

Pour tout psychanalyste et plus généralement pour tous ceux qui reçoivent des enfants en psychothérapie la question de l’hyperactivité en tant que symptôme et en tant que syndrome est une question centrale. La réponse que chacun y apporte implique des prises de position sur des questions multiples : Ce syndrome existe-t-il ? qu’elle en est l’origine ? Y-a-t-il une part biologique ? est-ce seulement un aspect de l’évolution du lien social ? faut-il impliquer les parents dans le travail psychothérapeutique ou seulement l’enfant ? Faut-il prescrire, proposer ou s’opposer à la prescription de Ritaline ? etc.

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jeudi 21 juillet 2011

Urgences psychiatriques : "On évite des drames tous les jours"

La grève dure depuis le 13 juillet. /Photo DDM, Camille Crépy
La grève dure depuis le 13 juillet. /Photo DDM, Camille Crépy
La grève dure depuis le 13 juillet. /Photo DDM, Camille Crépy

Le personnel des urgences psychiatriques en grève depuis le 12 juillet a reconduit son mouvement, suivi à 100% d'après les infirmiers, 96% selon la direction. Les grévistes dénoncent le manque de personnel et de moyens.


Assignés à leurs postes les infirmiers des urgences psychiatriques du CHU sont en
grève illimitée depuis le 13 juillet. Le personnel, gréviste à 96% d'après la direction, maintient tant bien que mal la continuité des soins aux urgences psychiatriques de Purpan, tout en dénonçant le manque de moyens. Les hospitaliers de Marchant qui étaient en grève pour les mêmes raisons il y a un an sont solidaires et ont signé le communiqué commun de la CGT. «Lundi soir nous avons été reçus par le professeur Schmitt, chef du service du pôle psychiatrie, qui nous a dit qu'il nous comprenait mais ne pouvait répondre à nos
attentes.

Le DRH du CHU n'est pas venu à cette réunion», explique Julien Bénézech, infirmier psychiatrique. «On nous a annoncé l'arrivée d'un agent de service remplaçant, d'un infirmier début août et d'un médecin cet été. Ce n'est pas suffisant car nous fonctionnons avec l'équivalent de 36,2 postes au lieu de 40 normalement. Vu l'augmentation de l'activité, de l'ordre de 10% par an, nous devrions être au moins 46. On évite des drames tous les jours» confie cet infirmier qui a eu à à gérer tout seul 8 personnes en même temps le 15 juillet.

Des patients «agités, délirants» qui arrivaient en consultation au rez-de-chaussée du Pavillon Laporte. «Nous voulons travailler dans des conditions adaptées, mais le manque de personnel aggrave la souffrance des gens ainsi que la mise en danger d'eux-mêmes et d'autrui» dit encore Julien Bénézech.


«Des mesures sont prises pour conforter le personnel médical et non médical» indiqueThérèse Cousseau-Bourdoncle, secrétaire générale du CHU. «La pénibilité des urgences est prise en compte. Le versement d'une prime est à l'étude.»


La démission de Xavier Emmanuelli met en lumière les ratés de l'urgence sociale

20.07.11

En 2009, les équipes du Samu social de Paris ont effectué près de 40 000 "rencontres", et le "115" a répondu à plus de 400 000 coups de fil.
En 2009, les équipes du Samu social
de Paris ont effectué près de 40 000
"rencontres", et le "115" a répondu
à plus de 400 000 coups de fil.
AFP / Joel Saget

Une figure de la lutte contre l’exclusion vient de claquer la porte de manière totalement inattendue. Dans un long entretien à l’hebdomadaire Charlie Hebdo, daté du mercredi 20 juillet, le président du SAMU social de Paris, Xavier Emmanuelli, déclare qu’il quitte ses fonctions "parce que ce n’est plus gérable".
Sa décision intervient dans un contexte très difficile pour tous les opérateurs, publics et associatifs, qui aident les sans-domicile fixe (SDF). Elle met fin au règne d’un homme de 72 ans, à la fois respecté et critiqué dans le milieu de l’action sociale.

Cofondateur de Médecins sans frontières au début des années 1970, M. Emmanuelli a créé le SAMU social de Paris en novembre 1993, avec l’appui de Jacques Chirac, alors maire de la capitale. Dans son esprit, la mission d’un tel dispositif consistait à aller au-devant des personnes à la rue qui ne peuvent plus appeler les secours – par analogie avec un SAMU médical pour des victimes d’accidents.

Des "maraudes" ont été mises en place, afin de voler à la rescousse des clochards et des sans-logis. Le SAMU social s’est également occupé du "115", ce numéro d’appel gratuit que les SDF peuvent composer pour obtenir un hébergement. En 2009, les "équipes mobiles" de M. Emmanuelli ont effectué près de 40 000 "rencontres", et le "115" a répondu à plus de 400 000 coups de fil.

L'ETAT ET LA MAIRIE DE PARIS VISÉS

Parallèlement, M. Emmanuelli a poursuivi son combat contre la précarité en exerçant d’autres responsabilités. Secrétaire d’Etat à l’action humanitaire d’urgence dans le gouvernement Juppé (1995-1997), il a ensuite été désigné président du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, une instance qui a joué un rôle important lors de l’adoption et de la mise en application de la loi sur le droit au logement opposable en 2007.

Aujourd’hui, il "passe [son] chemin" car "l’urgence sociale, personne n’y croit", confie-t-il à Charlie Hebdo. "Ça appartient aux petits hommes gris (…). Les technos, les mecs qui pensent structure, budget et pas souci de l’autre", ajoute-t-il dans un langage polémique, inhabituel chez ce personnage rétif aux coups d’éclat.
Xavier Emmanuelli à Moscou, le 29 mars 2011.
Xavier Emmanuelli à Moscou,
le 29 mars 2011.
AFP/NATALIA KOLESNIKOVA

Son propos vise l’Etat mais aussi la Mairie de Paris : "Ils se tirent dans les pattes, ils n’ont pas les mêmes objectifs." M. Emmanuelli avait annoncé, il y a quelques jours, lors d’une réunion du conseil d’administration du SAMU social, qu’il comptait quitter son poste.

D’après l’un des administrateurs, il avait, à cette occasion, exprimé son désaccord sur les restrictions budgétaires et sur les orientations du gouvernement, qui souhaite privilégier l’accès au logement des sans-domicile, l’hébergement d’urgence ne devant servir que de sas vers des solutions durables. Cette politique, dite du "housing first", vise à épauler les nombreux SDF qui multiplient, depuis des mois, les allers-retours entre la rue et les centres d’accueil.

"L'ACTION DOIT SE FAIRE PÉRENNE"

Rigueur financière oblige, la plupart des crédits consacrés à l’urgence sociale ont été revus à la baisse, en particulier celui pour les nuitées à l’hôtel offertes à des milliers de personnes – des étrangers, bien souvent, candidats au statut de réfugié ou en situation irrégulière.

Sur le terrain, la situation est parfois dramatique : ne pouvant pas être prises en charge par le "115", des familles entières déboulent dans les urgences d’hôpitaux. Fin juin, un collectif de plus de 30 associations, parmi lesquelles Emmaüs et la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale, a dénoncé le "mépris des plus hautes instances de l’Etat envers toutes les situations d’exclusion et de détresse sociale" laissées sans réponse. Quelques jours plus tôt, la fermeture d’une structure d’accueil gérée par le SAMU social de Paris avait soulevé un flot de critiques (Le Monde du 28 juin, disponible en édition abonnés).

Le secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu, a salué "le formidable boulot" abattu par M. Emmanuelli. Le maire (PS) de Paris, Bertrand Delanoë, lui a également rendu "hommage pour son soutien aux plus démunis". Tout en partageant ces appréciations, certains acteurs du monde associatif pensent que M. Emmanuelli avait tendance à focaliser son regard sur les SDF les plus désocialisés.
Dans un rapport sur l’urgence sociale en Ile-de-France remis en 2010, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) appelait à changer en profondeur le dispositif. La démarche de M. Emmanuelli a, certes, permis "de renouveler les pratiques de la lutte contre la grande exclusion", écrivait l’IGAS, mais désormais, "il ne s’agit plus de mettre en place des innovations pionnières pour résoudre des situations passagères". "L’action doit se faire pérenne", concluait-elle.
Bertrand Bissuel


Dialogues de l'idiot sur la sagesse et l'esprit
Nicolas de Cusa (1401-1464)

1
Juin 2011
PUF – Coll. Epiméthée 

L'«Idiot» est le personnage central de l'ensemble de ces dialogues qui rassemblent deux livres sur la sagesse, un troisième sur l'esprit et un quatrième sur l'usage de la balance comme instrument de mesure universelle. Étymologiquement, le mot signifie «l'homme simple» et «ignorant», au sens où il n'est initié à aucun savoir. Il se reconnait et se dénomme comme tel, non sans humour et une pointe de provocation badine, mais qui veut incarner avant tout l'ironie socratique. L'Idiot n'est pas un savant, c'est un petit artisan qui fabrique des ustensiles d'usage courant : des cuillers en bois. Sa science, dit-il, ne se trouve pas dans les livres écrits par les hommes, mais dans le livre de la nature. Porte-parole de Nicolas de Cues, il personnifie la docte ignorance, qui n'est pas un scepticisme mais une nouvelle forme de savoir, un gai savoir pourrions-nous dire, fondé non sur l'érudition livresque mais sur l'expérience directe, un savoir qui se «savoure» - sapientia vient de sapere, se plaît-il à souligner - et non qui se transmet, un savoir qui produit quelque chose et non un savoir stérile.

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De l'utopie !
Pierre Macherey

3
Avril 2011
De l’incidence Éditeur

Pourquoi s’intéresser aujourd’hui aux discours des utopistes ? Peut-être parce que, ce dont nous manquons le plus, c’est précisément d’utopie, sans même avoir conscience de ce manque. Plus fondamentalement, l’utopie ne correspond-elle pas au sentiment diffus que quelque chose ne va pas dans la société, à quoi il faudrait de toute urgence remédier, ce qui fait d’elle l’expression d’un manque ?                    

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