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jeudi 27 août 2020

Pour Jean Castex, « papy et mamie » doivent éviter d’aller chercher les enfants à l’école

Pour compenser, le chef du gouvernement a laissé entendre qu’une extension de l’accueil périscolaire pourrait être mise en œuvre. Les municipalités tombent des nues.
Par  Publié le 27 août 2020

« Evitons que papy et mamie aillent chercher leurs petits-enfants à l’école, quitte à augmenter le périscolaire jusqu’à ce que les parents puissent venir eux-mêmes les récupérer. » Prononcée par le chef du gouvernement, Jean Castex, lors de sa conférence de presse consacrée à l’épidémie de coronavirus, jeudi 27 août, cette phrase a immédiatement fait réagir. La veille, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’était évertué à transmettre devant la presse l’idée d’une rentrée « normale ».

« Cette phrase vient encore donner un côté anxiogène à la rentrée. C’est par choix financier ou affectif que certaines familles optent pour les grands-parents à la sortie de l’école », rappelle Virginie Lanlo, adjointe au maire de Meudon déléguée à l’éducation. « Le gouvernement va petit à petit réamorcer le confinement des seniors », redoute-t-elle.
« Prolonger le périscolaire est une chose, mais jusqu’à quelle heure ?, interroge quant à elle Béatrice Laurent, secrétaire nationale de l’UNSA chargée du secteur des animateurs scolaires. Souvent, les grands-parents surveillent aussi les devoirs et préparent le repas du soir quand les parents ont des horaires tardifs. » Pour les municipalités, recruter des animateurs n’est pas chose aisée, ajoute-t-elle, car c’est « un boulot précaire aux horaires distendus ».

« Squeezer les grands-parents ? »

« Une chose est de dire attention aux grands-parents et une autre de dire ne vous inquiétez pas, les collectivités locales pourvoiront” », s’agace Jean-François Debat, maire (PS) de Bourg-en-Bresse. « Nous n’avons même pas eu une seule réunion de concertation au sujet de la rentrée avec le ministère de l’éducation nationale », rapporte le président délégué de l’association Villes de France. L’extension du périscolaire ne peut être « décrétée par l’Etat », pas plus qu’elle ne peut résulter d’un « claquement de doigts », dénonce-t-il.
A 67 ans, Michelle Hugues, grand-mère de deux enfants scolarisés en primaire en région parisienne, ne cache pas son courroux. Durant le confinement, c’est elle qui a assuré en partie le suivi de leur scolarité, par écran interposé. « Autant je suis sortie gratifiée de cette expérience, autant je suis navrée si le premier ministre nous enlève notre place aujourd’hui, commente-t-elle. Laisser les enfants plus longtemps à l’étude pour squeezer les grands-parents ? Non, je ne suis pas d’accord. »

« Phrase en l’air »

A Rosoy, commune d’un millier d’habitants dans l’Yonne, la maire Dominique Chappuit veut croire qu’il s’agit de la part de M. Castex « d’une phrase en l’air »« Ce ne peut être le premier ministre qui décide si les grands-parents vont ou non chercher leurs petits-enfants. Arrêtons d’infantiliser les adultes et de culpabiliser les enfants. » Celle qui préside l’association des maires ruraux de son département espère une rentrée apaisée.
Pour un budget de 3 000 euros, elle a équipé d’un plexiglas sur mesure chacun des 80 bureaux des élèves « pour limiter les distances mais aussi les risques de contamination ». Recruter un animateur de plus représenterait un coût pour une petite commune, d’autant qu’il est difficile de « trouver des gens de qualité et à proximité pour venir travailler une heure le matin, deux heures le midi et trois heures le soir ».
Pour Agnès Le Brun, porte-parole et référente éducation de l’Association des maires de France, citée par l’Agence France-Presse, cette « idée lancée par le premier ministre sans en avoir parlé avec les communes serait très compliquée à mettre en place dans de nombreuses villes. Car renforcer le périscolaire suppose des moyens financiers, des recrutements de personnel formé et enfin des locaux adaptés ». Selon elle, « s’il y a une réelle demande de l’Etat de modifier le fonctionnement du périscolaire, il va falloir se mettre autour de la table »
Sollicité, Matignon n’avait pas, jeudi après-midi, apporté de précision au sujet d’un éventuel plan de renforcement du périscolaire.

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