Santé. « Il ne faut pas opposer l’hospitalisation à l’ambulatoire, mais donner davantage de moyens à une spécialité étranglée financièrement depuis une vingtaine d’années. »
Dans un long article consacré aux difficultés de la psychiatrie publique, publié le 23 novembre, M. Bellivier, délégué ministériel à la psychiatrie, expose sa vision pour résoudre la crise actuelle : le développement de l’ambulatoire qui aurait pour but de mettre en place un parcours de soins adapté à chaque patient et tourné vers son rétablissement.
Ce disant, il émet en creux l’idée que les soins en hospitalisation seraient contraires au rétablissement des patients. Cette vision, qui oppose les soins en ambulatoire avec les soins en hospitalisation, est assez sidérante de la part de quelqu’un censé proposer des solutions à la crise aiguë de la psychiatrie publique.
Vouloir appliquer à la psychiatrie un développement accéléré de l’ambulatoire, sur le modèle et les méthodes utilisées en chirurgie pour réduire les dépenses de santé, est la marque d’une méconnaissance ou d’un refus de voir la réalité.
Depuis deux décennies, la psychiatrie a été progressivement et systématiquement étranglée financièrement avec, pour conséquences, des fermetures massives de lits, même dans les secteurs où la population est en forte augmentation comme en Ille-et-Vilaine (10 000 habitants de plus par an).
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