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mardi 14 janvier 2020

À Naples, les agressions contre des médecins et paramédicaux se multiplient, l'armée appelée en renfort

PAR 
ARIEL F. DUMONT
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PUBLIÉ LE 13/01/2020

Crédit photo : AFP
Coïncidence ou début d'une longue série noire ? Depuis le début de l’année, une bonne demi-douzaine d'agressions de praticiens ont été enregistrées à Naples. Une femme médecin a été frappée avec une bouteille par un patient au soir du 31 décembre ; un médecin a été blessé par un pétard lancé contre une ambulance ; un autre véhicule sanitaire a été pris en otage par un groupe de mineurs obligeant le personnel médical et infirmier à secourir un ami qui s’était simplement luxé le genou... Plusieurs autres cas d'agressions physiques à l'encontre d'urgentistes ou d'infirmiers frappés par des patients ont été rapportés.

Face à la montée de la violence contre les praticiens et paramédicaux dans la cité vésuvienne, le conseil national de l’Ordre des médecins italiens sonne aujourd'hui l'alarme et réclame l’adoption de mesures ciblées. « Les médecins ne doivent pas se sentir isolés et il faut décourager la violence par tous les moyens », a lancé le Dr Filippo Agnelli, président de la Fédération des Ordres régionaux des médecins, chirurgiens et dentistes italiens (FNOMCEO). 
Intolérable
Signe que l'heure est grave, des voix s'élèvent pour réclamer une protection militaire des soignants dans les services et les zones à risques. « Là où la police ne peut pas intervenir, il faut mobiliser l’armée pour protéger les professionnels de santé dans l’exercice de leurs fonctions, le moment est venu de prendre conscience de l’urgence de la situation face à la montée inadmissible et intolérable de la violence », tranche le Dr Manuel Ruggiero, président de l’association médicale « Nessuno tocchi Ippocrate » [« Que personne ne touche à Hippocrate », NDLR]. 
Des représentants des praticiens qui exercent à Naples réclament eux aussi la mise en place de postes de police de proximité, le recours facilité à des gardes civils armés mais aussi la présence de militaires à bord des ambulances et aux urgences. Selon les syndicats, la pénurie de personnel soignant et le manque de lits alimentent les incidents avec les patients au sein des structures hospitalières. 
1 200 agressions par an
L’escalade de la violence ne concerne pas seulement la ville de Naples mais touche l’ensemble du pays. L’Ordre des médecins a estimé en décembre dernier que 1 200 agressions sont commises en moyenne chaque année contre des praticiens.
Pour sa part, le syndicat Nursing up (qui regroupe principalement des infirmières diplômées) affirme qu’un infirmier sur dix a déjà été agressé et que 4 % du personnel paramédical a été menacé au moins une fois avec une arme au cours de sa carrière.
L’inquiétude des soignants est d’autant plus forte que les chiffres officiels sont sans doute loin de la réalité, nombre de praticiens agressés ne portant pas plainte systématiquement.
Vidéosurveillance et boutons d'alarme
Pour stopper l’escalade de la violence à Naples, la ministre de l'Intérieur vient d'annoncer la mise en place de caméras de vidéosurveillance installées à partir du 15 janvier à bord des ambulances. Les services d'urgences seront également équipés de systèmes de vidéosurveillance reliés aux commissariats de quartiers. Enfin, les cabinets libéraux dans les zones sensibles pourraient être dotés de boutons d’alarme.
Parallèlement, le Parlement s’apprête à examiner un projet de loi prévoyant un renforcement des sanctions pénales à l’encontre des personnes ayant agressé un professionnel de santé.

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