Publié le Jeudi 9 Janvier 2020
Entre la mort fin décembre de l’actrice Sue Lyon - la Lolita de Kubrick - et la sortie du livre "Le consentement" (éd.Grasset) de Vanessa Springora, le mot "nymphette" est sur toutes les lèvres. Une sémantique dangereuse pour les victimes de pédophiles.
Qui croit-on duper quand on argue qu’une jeune fille de 12, 13, 14 ans "ne faisait pas son âge", "était consentante", "l’a cherché" ? Ce mythe, c’est celui de la nymphette, une "très jeune fille, à l’air faussement candide et aux manières plus ou moins aguichantes" (Larousse), popularisé par Lolita, le personnage inventé par Nabokov en 1955. Etre "séduit" édulcore commodément atteintes sexuelles et agressions pédophiles. Sauf que, comme le soulignait déjà Nabokov sur le plateau d’Apostrophes en 1975, une nymphette, ça n’existe pas, c’est juste une jeune fille dont on va abuser. "Lolita n’est pas une jeune fille perverse. C’est une pauvre enfant que l’on débauche et dont les sens ne s’éveillent jamais sous les caresses de l’immonde M. Humbert" rappelait l’auteur à Bernard Pivot.
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