Nous publions, avec l'autorisation de l'auteur, ce "Plaidoyer pour l'hôpital public". Il est écrit par une "jeune malade", comme elle se définit elle-même sur son blog au titre éponyme, le 10 octobre dernier, alors qu'avait lieu, à la Pitié-Salpétrière, une assemblée générale de médecins et paramédicaux pour la défense de l’hôpital public. "J’ai voulu écrire quelques mots en soutien. Je ne peux pas faire grand chose de plus, vu mon état, depuis le fond de mon lit. Je me battrais autant que je le pourrais pour devenir moi même médecin et praticien hospitalier si je le peux un jour", écrit-elle. C'est ce que nous lui souhaitons du fond de notre coeur, elle qui souligne combien "la petite malade a mal à son hôpital".
Quiconque a été malade récemment sait cela : l’hôpital public se meurt. C’est un mouvement qui a commencé il y a bien longtemps mais ne va qu'en s’amplifiant. Les directeurs luttent contre les déficits, contre cette abomination qu’est la tarification à l’activité. Le gouvernement vient encore de demander 800 000 millions d’euros d’économies aux hôpitaux pour l’année 2020. Les médecins, nous en manquons cruellement à tous les postes, que ce soit en ville ou à l'hôpital. Pour que cela puisse changer, il faudrait des moyens importants pour que les facs puissent former des étudiants et aussi… des stages donc des praticiens dont nous manquons terriblement. Même en réussissant cette équation impossible, les nouveaux médecins ne seraient pas formés avant 10 ans… L’hôpital pourrait embaucher des infirmier(e)s et aides-soignant(e)s, mais cela demande des moyens … qu’il n’a pas et qu’on ne lui donne pas. Rappelons-le, un budget, c’est un choix politique. Il n’y a pas d’argent magique mais on peut et doit trouver de l’argent pour la santé. Quoi de plus primordial que la santé ?
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