Paris, le samedi 19 octobre 2019 – Les études de médecine sont longues et denses. Les heures passées sur les bancs de la faculté s’additionnent et constituent un solide socle de connaissances. Pourtant, régulièrement, les impasses de ce long programme sont évoquées. Des éléments majeurs de la pratique quotidienne des médecins, généralistes comme spécialistes, sont comme passés sous silence, réduits à la portion congrue. Il est vrai, qu’en dépit de la volonté d’ancrer la formation des médecins dans une dimension plus éthique et pratique, certaines choses s’apprennent difficilement. Les mille enjeux de la relation médecin-malade, l’écoute, le soulagement des souffrances infligées par l’existence et la maladie (au-delà des soins médicamenteux) peuvent difficilement s’inscrire dans un cadre pédagogique formel, même si certaines techniques peuvent s’enseigner, certains fondamentaux peuvent être rappelés.
Que dire ?
Dans un post publié en septembre, l’interne en médecine auteur du blog Litthérapeute évoque comment lors de son stage en cabinet de médecine générale, il était allé à la rencontre de l’épouse d’un patient de ce praticien, qui venait à 90 ans de perdre son mari. « Que voulez-vous dire à une femme de 90 ans, du haut de vos 60, 40 ou même 20 ans, sur ce que c’est de perdre un être avec lequel vous avez traversé presque 70 ans de vie commune ? Que voulez-vous apaiser, moins de 48h après la mort de la personne auprès de laquelle vous avez cheminé la majeure partie de votre existence ? » s’interroge-t-il signalant bien par ces questionnements l’extrême difficulté d’accompagner le deuil ; une complexité à laquelle des cours théoriques ne pourraient que difficilement répondre.
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