L’odorat gagne du terrain dans le domaine de la psychothérapie. Photographee.eu/Photographee.eu - stock.adobe.com
Trop longtemps négligés, les pouvoirs olfactifs sur la vie émotionnelle sont de plus en plus considérés.Orthophoniste et docteur en neurosciences et en sciences de l’ingénierie, le Dr Auriane Gros exerce au CHU de Nice. Elle est enseignant-chercheur à l’université Nice-Côte d’Azur au sein du laboratoire CoBTeK (Cognition Behaviour Technology) et directrice pédagogique du département d’orthophonie de Nice.
«Choisissez l’une de ces huiles essentielles, celle qui vous attire. Déposez une goutte à l’intérieur de votre poignet. Maintenant, installez-vous confortablement, mettez vos mains en coupe sur votre visage et… respirez!» Dans le cabinet de Laure Mayoud, psychologue et enseignante à Lyon, le temps s’arrête, la séance peut commencer.
Ses patients, des étudiants pour la plupart, expérimentent un voyage sensoriel et psychosomatique. «En une fraction de seconde, les effets sont perceptibles!, s’enthousiasme la psychologue. Mes patients ont un regard plus clair, leur corps se détend. C’est comme une fenêtre s’ouvrant sur leur psychisme. Si je leur demande de me parler de l’huile qu’ils ont choisie, les associations arrivent, leur parole se libère…» Ainsi cette jeune fille qui, respirant de l’huile d’orange douce, s’est mise à parler avec affect des «mains de sa grand-mère». Si la psychologue a inclus cet outil olfactif dans sa pratique, c’est aussi parce qu’elle affirme en connaître «la puissance cathartique» qu’elle a mesurée sur elle-même. D’ailleurs, en séance, Laure Mayoud inhale le même parfum que ses patients. «Je suis avec eux dans cette expérience sensorielle, c’est souvent un pur moment de synergie humaine!»
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