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mardi 18 juin 2019

Colloque « Transhumanismes » à l’Académie de médecine : penser les limites de la vie, de la santé et du pathologique

18.06.2019
Le Grand Amphithéâtre de l’Académie de médecine accueille le 21 juin la 3e édition du colloque « Transhumanismes » de la revue « Passages ». Intitulé « La vie, la santé, le pathologique. Quelles limites ? », l’événement, dont « le Quotidien » est partenaire, invite à une réflexion éthique, philosophique et épistémologique sur les enjeux contemporains posés notamment par les avancées des biotechnologies.
Le colloque « Transhumanismes » de la revue « Passages » et de son association ADAPes (1) prend du galon. Après deux éditions organisées dans l’amphithéâtre Charcot de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), l’évènement, dont le « Quotidien » est partenaire, prendra place, grâce à l’impulsion du secrétaire perpétuel de l’Académie de Médecine, le Pr Jean-François Allilaire, dans le Grand Amphithéâtre de l’institution, le 21 juin.
« Les réflexions menées sur les transhumanismes par la revue Passages ont toute leur place au cœur de l’Académie, assure le Pr Jean-François Allilaire. Les médecins ont une pratique à la fois scientifique et sociale, fondée sur une éthique ancienne : ils sont en première ligne sur les questions posées par les transhumanismes. Les enjeux relèvent pourtant bien d’une dimension collective et politique qui dépasse la médecine. »

Penser les évolutions en cours
Cette troisième édition du colloque s’inscrit ainsi dans la continuité des réflexions des précédents colloques. Après avoir cherché, lors de la première édition, à penser les conséquences pour la médecine de l’objectif, porté par les tenants des transhumanismes, d’un homme augmenté, le colloque de l’an dernier s’est penché la nécessité ou non d’adhérer aux promesses incertaines de transformation du vivant.
Ainsi, après une année scientifique marquée notamment par la naissance des « bébés OGM », fruit des manipulations solitaires et expérimentales d’un chercheur chinois avec l’outil de modification du génome CRISPR-Cas 9, la troisième édition du colloque entend explorer les positions éthiques, mais aussi philosophiques et épistémologiques, que peuvent prendre la médecine et la science.
« Face à des questionnements contemporains qui tendent à déconstruire les limites naturelles, la question que nous posons est celle de la vie, de la santé et du pathologique, détaille le secrétaire perpétuel. La vie voulant tuer la mort est-elle une utopie ou une aberration ? Mesure-t-on bien toutes les implications sociales et sociétales d’une santé élargie, et aujourd’hui entendue, au sens de bien-être ? Et enfin, quelles limites poser entre ce qui relève du normal et du pathologique ? », interroge-t-il.
Résister aux promesses incertaines des transhumanistes
Pour alimenter la réflexion, le Comité « Médecine, Sciences et Psychanalyse » de la revue « Passages » a planché toute l’année. Médecins, dont certains membres de l’Académie, philosophes et chercheurs se sont réunis une dizaine de fois et ont relu leurs classiques. « Des ouvrages comme “le Normal et le Pathologique” du médecin et philosophe Georges Canguilhem ou “la Logique du vivant” du biologiste et médecin François Jacob peuvent nourrir notre pensée face aux évolutions en cours. Le premier nous montre qu’entre le normal et le pathologique, il n’existe pas de frontières étanches, mais seulement des variations quantitatives. Le second nous convie à partir du vivant et à y rester quand on parle du vivant », rappelle Émile Malet, directeur de la revue « Passages » et de l’association ADAPes.
Face à la tentation d’un dépassement du vivant par des manipulations scientifiques et à une philosophie abolissant toute limite pour fabriquer un « post-sapiens », Émile Malet avance l’idée que le corps médical a l’opportunité de faire valoir un point de vue de sachant sur ces questions. Selon lui, en plaçant des limites, qu’elles soient biologiques, philosophiques ou pathologiques, au normal et au pathologique, il est possible de faire avancer la condition du vivant sans la transformer en machine Le directeur de la revue « Passages » cite ainsi le propos de Canguilhem souhaitant « rappeler à la conscience médicale que rêver de remèdes absolus, c’est souvent rêver pire que le mal ».
Entrée libre, inscription obligatoire à l'adresse :



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