Les préjugés sur la profession infirmière ont la vie dure. Les femmes restent surreprésentées dans le métier et les stéréotypes de genre brident leur potentiel en matière de leadership. C’est ce que révèle un rapport de grande ampleur paru récemment. Si celui-ci pointe les problèmes de genres, il donne également des pistes pour ouvrir davantage de postes à responsabilités aux infirmiers et surtout aux infirmières !
Etablissez les mêmes règles pour tout le monde, brisez le plafond de de verre et abandonnez toute notion de "travail de femmes" et les infirmiers changeront le monde, scande Annette Kennedy, la Présidente du Conseil International des Infirmières suite à la publication du rapport sur le leadership des infirmiers (rédigé en anglais). Le texte montre une triste vérité sur les obstacles auxquels sont confrontés les soignants (et surtout les soignantes) pour pourvoir à des postes de décideurs. En effet, une problématique homme/femme demeure dans les métiers de la santé, le texte dénombre quantité d’exemples et constitue une liste de recommandations pour parer à cette situation.
Plus de 2600 infirmiers et maïeuticiens de 117 pays différents (plus d’un tiers venant d’Europe) ont été interrogés avant d’établir ces conclusions. Les auteures ont notamment constaté que, d’après les déclarations, plusieurs facteurs barrent l’accès à des postes plus élevés, notamment l’absence de ressources et d’équipements pour assurer le travail, le manque de formation au leadership et aussi un salaire pas toujours correct et juste.
Il est indispensable que les infirmières puissent donner directement leurs points de vue sur les questions d’égalité des sexes et de leadership, pour éclairer le programme mondial sur les soins infirmiers et la couverture sanitaire universelle, affirme Constance Newman, la chef d’équipe sur les questions d’égalité des sexes et de santé chez IntraHealth (association International sur la santé publique) et auteure principale.
C’est dans ce but que nous avons conduit cette étude : pour mieux comprendre et déterminer les facteurs, et leur ampleur, faisant que, parce qu’elles sont des femmes, les infirmières ne peuvent accéder à des fonctions de direction, afin que les décideurs mondiaux, nationaux et institutionnels s’y attaquent.
Les hommes sont appelésdocteurspar les patients et les femmesinfirmièresmême si elles s’avèrent être médecins
Une profession majoritairement féminine ne veut pas dire métier de femmes
Le rapport qui vient de paraître démontre un certain nombre de barrières pour parvenir à un leadership infirmier. Discrimination de genre, biais, stéréotype, plusieurs facteurs inhibent les soignants et plus particulièrement les femmes, pour développer des compétences et marginalisent leur accès à des rôles décisionnels. Il est facile de s’en rendre compte d’ailleurs : à l’heure actuelle, la gent féminine représente 70 % du total des effectifs de la santé et des services sociaux, mais seulement 25 % ont des fonctions de direction au sein du système de santé.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire