| 12.03.2018
Le cerveau reste un organe négligé. Les Français méconnaissent les facteurs de risque qui influencent la bonne santé de leur cerveau. Telle est la principale conclusion de l'enquête réalisée par la Fédération pour la recherche sur le cerveau (FRC) dont les résultats ont été révélés à l'occasion de la semaine du cerveau du 12 au 18 mars 2018,
Le module pédagogique moimoncerveau.org où chacun peut tester ses connaissances sur les bonnes pratiques pour prendre soin de son cerveau, mis en ligne par la FRC en 2017, a rencontré un franc succès - il a été utilisé par des dizaines de milliers d’internautes.
Pour aller plus loin, la FRC a voulu évaluer leur niveau de préoccupation grâce à un sondage réalisé par BVA sur un échantillon représentatif de 1 001 personnes de 15 ans et plus. Leurs réponses ont ensuite été comparées à celles données par 43 scientifiques experts du domaine (neurologues, neurobiologistes, psychiatres…) Ainsi, 45 % des sondés se disent inquiets pour la santé de leur cerveau, avec une légère prédominance chez les femmes (50 %) et les plus stressés (58 %).
Si 83 % citent au moins une maladie du cerveau parmi les plus préoccupantes à titre personnel, au même niveau que les cancers (84 %), ce sont les maladies neurologiques qui tiennent le haut du pavé (65 %), loin devant les troubles psychiques cités par seulement 31 % d’entre eux. Des réponses qui montrent bien la moindre préoccupation à l’égard de maladies qui concernent pourtant un nombre très élevé de patients en France avec notamment 2 millions de dépressifs et entre 650 000 et 1 650 000 personnes atteintes de troubles bipolaires.
Le cœur préoccupe plus que le cerveau
Si les Français citent la drogue, l’alcool, le stress et le manque de sommeil comme les quatre facteurs de risque ayant « un impact très négatif » sur le cerveau au même titre que les experts interrogés, ils en minorent d’autres, à tort. L’isolement social n’est ainsi évoqué que par 25 % des Français contre 35 % par les scientifiques, de même qu’une alimentation trop riche n’est considérée comme très délétère pour le cerveau que par 21 % du public contre 33 % par les experts.
Le plus grand décalage concerne le manque d’activité physique citée par 23 % des Français mais par 40 % des experts. Lorsque l’on présente différents facteurs de risque à l’échantillon interrogé (tabac, alcool, excès de bruit, pollution, l’alimentation, etc.) et qu’on lui demande de leur associer les organes qui pouvaient être endommagés par ces mêmes facteurs de risque, l’étude montre que les Français ont tendance à citer majoritairement le cœur et d’autres organes vitaux plutôt que le cerveau.
Encore une fois, le déséquilibre alimentaire n’est pas spontanément associé au cerveau contrairement à ce que pensent ses spécialistes (21 % vs 77 %), de même que le manque d’activité physique dont seulement 27 % des Français pensent qu’il peut nuire au cerveau contre 77 % des experts. De son propre aveu, 62 % du grand public avoue finalement ne pas être suffisamment informé sur ce qu’il est possible de faire au quotidien pour préserver la santé de son cerveau, de même que 59 % manque d’information sur les risques qui lui sont associés, notamment chez les 15/24 ans.
C’est dans ce contexte que la FRC promeut cette année encore l’opération Neurodon (www.frcneurodon.org) qui a permis de récolter plus de 1,5 million d’euros depuis 2002 pour financer la recherche et faire avancer les connaissances sur le cerveau.
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