Seuls 35 % des médecins hospitaliers ont un avis positif sur la nouvelle génération. Pour une étude*, Appel Medical Search a interrogé des cardiologues, anesthésistes, radiologues et urgentistes en établissement public et privé de plus de 45 ans, sur leur vision du métier et sur le regard qu'ils portent sur les futurs médecins. Le résultat est sans appel et les 228 praticiens interrogés ne sont pas tendres avec leurs jeunes collègues et successeurs. Les cardiologues sont les plus sceptiques avec 27 % d’avis positifs seulement contre 45 % chez les anesthésistes ou 40 % chez les praticiens hospitaliers. Et quand il s’agit de la relève, 58 % des adjectifs employés sont négatifs : « investissement moindre, pédants, opportunistes, peureux, pas assez humains »…
L'appât du gain
65 % des sondés s’accordent quand même pour dire que la nouvelle génération est mieux informée et 77 % aussi bien ou mieux formée. En revanche, 85 % considèrent que les jeunes sont moins disponibles et 69 % qu’ils ont un engagement moindre. Les aînés ont également une vision assez péjorative des aspirations des jeunes. 72 % considèrent ainsi qu’une rémunération attractive est leur principale préoccupation, suivie par la possibilité d’équilibrer vie professionnelle et vie personnelle (67 %).
Cette vision tranche pourtant avec les déclarations des jeunes en question. En 2016, dans l’enquête Futuramed, le salaire élevé n’arrivait qu’en 7e position des motivations des étudiants en médecine. En revanche, les sacrifices par rapport à la vie privée étaient bel et bien leur crainte numéro 1. Alors même que pour les médecins de plus de 45 ans, la rémunération est classée en quatrième position des points de satisfaction de leur métier aujourd’hui, elle arrive même en première position pour les praticiens exerçant en hôpital privé.
Pessimistes sur l'avenir en général
Mais si les médecins hospitaliers jugent durement la jeune génération, ils ont également une vision assez noire de l’avenir en général. 60 % sont inquiets ou pessimistes pour le futur de la profession. Le durcissement des politiques de santé avec une diminution du financement du système de soins est l’inquiétude principale (47 %), suivie par l’émergence de la télémédecine (36 %) et le regroupement des structures hospitalières (36 %).
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