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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 15 juin 2020

Qu’est-ce qui nous rend heureux ?

Books — Wikipédia
Publié dans le magazine Books n° 108, juin 2020.

© Christian Lutz / Maps
Macao, 2018. Image issue de la série The Pearl River, du photographe suisse Christian Lutz. L’effet d’un supplément de richesse sur le bonheur s’estompe au-delà d’un seuil étonnamment bas.

Que nous disent vraiment les enquêtes menées régu­lièrement, dans presque tous les pays, sur le degré de sa­tisfaction ou de bonheur éprouvé au cours de la journée précédente ou dans la vie en général ? Faut-­il accorder crédit aux nombreux palmarès du bonheur ? C’est l’objet de l’article du juriste améri­cain Cass Sunstein. Comment expliquer que le bonheur ne progresse pas avec le niveau de vie? Faut-­il être d’accord avec Audrey Hepburn, qui disait : « La chose la plus importante est de profiter de la vie. Être heureux, c’est tout ce qui compte » ? Et « profiter de la vie », est-­ce la même chose qu’« être heureux » ?
Le deuxième article pose une autre question : si des frères siamois peuvent se dire heureux, alors en quoi consiste le bonheur ? Faut­-il admettre que nous bénéficions d’un système im­munitaire psychologique ?
Le troisième article se penche sur l’histoire de la notion de bonheur, sur son étymologie (le bonheur est lié à la chance), sur ce que nous disent les neurosciences, la psychologie évolution­niste, la génétique et la psychologie dite positive. Chacun d’entre nous possède-t-­il son point d’équilibre, plus ou moins immuable ? Et pourquoi sommes-­nous obsédés par la recherche du bonheur, alors que toutes les études semblent prouver que cette quête est vaine ?
Nous terminons par un florilège d’extraits de textes classiques et moins classiques, d’Hérodote au dalaï­lama en passant par Zhuangzi, Montaigne, Tolstoï et Nietzsche.

Dans ce dossier :

Disques hors normes

Voir Hors normes d'Olivier Nakache et Éric Toledano m'a rappelé les 3 vinyles de La belle Brute reçus récemment. Ce label est un collectif d’amis aux parcours personnels convergents, entre musique, psychiatrie et art brut. Orgues limonaires répétitifs pour Puce Moment, Alex Barbier "chanteuse réaliste" accompagné par Pascal Comelade, Jean-Marie Massou artiste en forêt ...
la-belle-brute
Après un séjour au bord de la mer j'oublie un peu les articles que j'avais sur le feu, mais la projection du film Hors normes d'Olivier Nakache et Éric Toledano m'a rappelé que j'avais reçu du label La Belle Brute trois vinyles intéressants dans le même paquet que Cosmic Brain de Fantazio et les Turbulents.

"La Belle Brute c’est un collectif d’amis aux parcours personnels convergents, entre musique, psychiatrie et art brut : d’abord comme collection spécifique du label Vert Pituite La Belle autour des Pratiques Brutes de la Musique, mais aussi comme organisateur d’événements, concerts, performances ou tables rondes, avec des structures amies et même en tant que collectif sonore. Côté édition, à ce jour, deux double Vinyls et un CD de Jean-Marie Massou, un 10inch de Peür coproduit avec Les Potagers Natures et ce dernier 10inch d’Alex Barbier et Pascal Comelade ainsi que plein de projets à venir ! Côté concerts, des artistes tels que Space Lady, Jean-Louis Costes, Les Harry’s, Astéréotypie, Humming Dogs, Pierre Bastien, Frédéric Le Junter, André Robillard, Harry Merry ou Choolers Divisions ont été invité par le collectif à jouer sur Lille. Côté création enfin, le collectif joue régulièrement avec la jeune artiste autiste Lucile Notin-Bourdeau (résidence en Fonderie - Le Mans en 2017, au LaM de Villeneuve d’Ascq en 2019)."

5 millions de riches en France


ANALYSES 9 juin 2020

Cinq millions de personnes gagnent plus du double du niveau de vie médian, soit 3 470 euros pour une personne seule. Environ dix millions de personnes vivent au sein de ménages qui possèdent plus du triple du patrimoine médian, soit une fortune d’au moins 490 000 euros. En vingt ans, le niveau de vie et le patrimoine des 10 % les plus riches se sont accrus. Synthèse et chiffres-clés du Rapport sur les riches en France de l’Observatoire des inégalités.
Selon nos estimations, un peu plus de 5 millions de personnes vivent au-dessus du seuil de richesse, seuil que nous proposons de situer au double du niveau de vie médian, soit 3 470 euros par mois après impôts, pour l’équivalent d’une personne seule. Elles représentent 8,2 % de la population. En France, les riches sont aussi nombreux que les pauvres (8 % de la population vit avec moins de 867 euros [1]), coïncidence étonnante. C’est en tous cas l’une des conclusions inédites de nos estimations qui permettent d’avoir une vision globale de la distribution des revenus dans notre pays.

Thomas Piketty : face à notre passé colonial et esclavagiste, « affronter le racisme, réparer l’histoire »

Thomas Piketty Economiste Publié le 13 juin 2020

Après la vague de mobilisation contre les discriminations, il faut changer le système économique, avec pour fondement la réduction des inégalités, plaide l’économiste dans sa chronique.

Lors d’une manifestation contre le racisme, le 12 juin à Taipei (Taïwan).
Chronique. La vague de mobilisation contre le racisme et les discriminations pose une question cruciale : celle des réparations face à un passé colonial et esclavagiste qui décidément ne passe pas. Quelle que soit sa complexité, la question ne peut être éludée éternellement, ni aux Etats-Unis ni en Europe.
A la fin de la guerre civile, en 1865, le républicain Lincoln promit aux esclaves émancipés qu’ils obtiendraient après la victoire « une mule et 40 acres de terre » (environ 16 hectares). L’idée était à la fois de les dédommager pour les décennies de mauvais traitement et de travail non rémunéré et de leur permettre de se tourner vers l’avenir en tant que travailleurs libres. S’il avait été adopté, ce programme aurait représenté une redistribution agraire de grande ampleur, aux dépens notamment des grands propriétaires esclavagistes.
Mais sitôt les combats terminés la promesse fut oubliée : aucun texte de compensation ne fut jamais adopté, et les 40 acres et la mule devinrent le symbole de la tromperie et de l’hypocrisie des Nordistes – à tel point que le réalisateur Spike Lee en fit ironiquement le nom de sa société de production. Les démocrates reprirent le contrôle du Sud et y imposèrent la ségrégation raciale et les discriminations pendant un siècle de plus, jusqu’aux années 1960. Là encore, aucune compensation ne fut appliquée.
Etrangement, d’autres épisodes historiques ont pourtant donné lieu à un traitement différent. En 1988, le Congrès adopta une loi accordant 20 000 dollars aux Japonais-Américains internés pendant la seconde guerre mondiale. L’indemnisation s’appliqua aux personnes encore en vie en 1988 (soit environ 80 000 personnes sur 120 000 Japonais-Américains internés de 1942 à 1946), pour un coût de 1,6 milliard de dollars. Une indemnisation du même type versée aux Afro-Américains victimes de la ségrégation aurait une valeur symbolique forte.

Laval. Les visites à l’hôpital restent limitées

Publié le 
L’hôpital de Laval (en Mayenne) reste très prudent dans sa réglementation des visites. Les Ehpad, les soins de suite et la santé mentale ont toutefois un régime plus souple.




samedi 13 juin 2020

Marcel Sasollas Colloque communautés thérapeutiques Bruxelles

9 déc. 2014

1 Sasollas MVI 9356 - YouTube

Colloque communautés thérapeutiques / Bruxelles 2014. "Devenir des Communautés Thérapeutique dans la psychiatrie à venir" Marcel Sassolas (Séance pleinière 6)


L’usager dans la communauté

Fichier:Vimeo Logo.svg — Wikipédia

2018

FILM] L'usager dans la communauté de Nicolas JANAUD – Support de ...


En 1973, dans Le psychotique dans la Ville, Eric DUVIVIER sonde l'avis de riverains de l'hôpital psychiatrique de Lyon à propos de la sortie des malades pour des soins externalisés, à l'occasion de la mise en place du secteur psychiatrique.
En 2017, L'usager dans la Communauté ré-interroge les représentations sociales de l'univers de la maladie psychiatrique, dans une vision globale de la Santé Mentale, davantage intégrée dans la citoyenneté. 
En France, les politiques de Santé Mentale considèrent la lutte contre la stigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques comme enjeu prioritaire à leur réhabilitation psychosociale.



Introduction à la philosophie à l’hôpital – État de l’art de la psychiatrie actuelle – Cynthia Fleury – 22 novembre 2016



6 décembre 2016

CM Introduction à la philosophie à l'hôpital - État de l'art de la ...


Cours du 22 novembre 2016 / Cynthia Fleury

État de l’art de la psychiatrie actuelle

Dans l’histoire de la psychiatrie, on peut observer comme deux tendances contradictoires relevant, dans le fond, d’une part de la déshumanisation des personnes soignées en institution psychiatrique, et d’autre part, en réponse, tenant de leur humanisation. Ainsi, la reconnaissance des améliorations historiques dont ont fait l’objet la psychiatrie et le traitement des malades ne peuvent se suppléer à l’examen de ce qui les entache encore malgré tout. De cette manière, on trouve dans le rapport Robiliard pour le Sénat en 2013, ou dans le rapport d’activité pour 2016 du Contrôleur général des lieux de privation de liberté, la désignation de problèmes divers concernant la psychiatrie : prise en charge, financement des structures, recours disproportionné à la contention et à l’isolement thérapeutique, « banalisation de la mise à l’isolement dans les hôpitaux psychiatriques »…
C’est face à des constats du même ordre qu’était né un mouvement, à une époque où la psychiatrie tenait encore beaucoup de l’aliénisme, dans les années 1960. Il s’agit de la psychiatrie de secteur, notamment incarnée par L. Bonnafé, G. Daumezon ou F. Tosquelles, née des fracas provoqués par le cortège de désolations de la guerre. La sectorisation est une réflexion organisationnelle et thérapeutique visant non seulement à soigner la folie, mais à le faire par le biais et dans la finalité d’une réinsertion sociale. La notion de secteur est à voir comme contrepoint de l’hospitalocentrisme du « modèle médical » classique, et induit non seulement un changement du lieu de soin grâce à hôpitaux éloignés du cœur des villes, mais aussi du territoire de soin : la relation médecin-patient

« Ce que vous faites à l’hôpital, on le fait à la fac ! »

Le récit de la correspondance entre un groupe d’étudiants en psycho et les membres du journal Et Tout et Tout d’un service de psychiatrie doté des outils de la psychothérapie institutionnelle et ses effets pédagogiques dès lors qu’il y a subversion des établissements universitaires et de soins par l’invention d’institutions émancipatrices.
Ce texte, rédigé dans l’entre deux tours de la compagne présidentielle de 2017, a été initialement publié dans le numéro d’avril 2018 la revue Institutions de la Fedération Inter-Association Culturelle. Il est reproduit ici avec l’aimable autorisation du comité de rédaction de la revue. J’en profite pour les remercier et invite le lecteur à s’abonner à cette précieuse revue. 
Freud Et Tout et Tout © Benjamin RoyerFreud Et Tout et Tout © Benjamin Royer

Une offre politique de haine face à un évidemment de la démocratie.
En introduction, quelques propos visant à situer le contexte politique dans lequel il me parait important de situer ces pratiques. Election de D. Trump, Brexit, campagne présidentielle française, entrée de l’extrême droite au Bundestag,… autant de mini-séismes qui s’inscrivent dans le sillage direct d’une série d’évènements à l’échelle de la planète donnant le sentiment d’une accélération des transformations radicales que connait notre monde suite à la crise financière de 2008. Aux mutations économiques et sociales imposées par le mode de gouvernance néo-libéral depuis les années 90, répondent aujourd’hui des mouvements dits populistes qui paraissent pour beaucoup la réactualisation des émergences fascistes de l’entre-deux guerres. Le néo-libéralisme semble à l’origine de la montée des populismes lorsqu’il confisque la possibilité de création d’imaginaires alternatifs[2]. Depuis quelques années, l’expérience que nous faisons quotidiennement de la citoyenneté et du champ politique est en effet une expérience fondamentale d’extériorité, d’impuissance et de dépossession si bien que ce sentiment fonde actuellement notre rapport au politique : lorsque nous traversons un espace, nous ne le changeons pas. La tentation est alors grande d’« accéder à l’histoire, même au prix de l’autodestruction[3] » selon la formule de Hanna Arendt, de jouir d’un libéralisme sans liberté et d’un populisme sans peuple.

« Je suis un monstre qui vous parle » : la « psychanalyse mutante » de Paul B. Preciado

Le philosophe trans s’appuie sur son expérience pour appeler à « décoloniser » l’inconscient. Sans convaincre.
Par  Publié le 12 juin 2020
Le philosophe Paul B. Preciado à la Documenta, à Kassel, en 2017.
« Je suis un monstre qui vous parle. Rapport pour une académie de psychanalystes », de Paul B. Preciado, Grasset, 128 p.
Invité en novembre 2019 à donner une conférence devant un parterre de psychanalystes lacaniens, Paul B. Preciado, ravi d’en découdre avec les adeptes du « nom-du-père », choisit de s’identifier à Peter le Rouge, le personnage de Franz Kafka dans Rapport à une académie (1917). L’écrivain s’en prenait à la traite des animaux et au colonialisme en relatant l’histoire d’un singe enfermé dans une cage et choisissant de devenir humain, non pour se libérer de sa condition simiesque, mais pour ne pas mourir accroupi : magnifique parabole sur les paradoxes de la liberté humaine.

Ecrits éruptifs

Dans sa conférence, moitié réquisitoire, moitié plaidoyer, publiée ici sous le titre Je suis un monstre qui vous parle, Preciado, philosophe connu pour ses écrits éruptifs contre les réactionnaires de tout bord, se compare donc à un monstre, victime d’un ordre biologique honni qui l’a fait naître femme. Il a eu recours pendant des années à des injections douloureuses de testostérone, non sans avoir été la proie de psychiatres stupides qui l’ont traité de « dysphorique transsexuel ». Enfin, il a vécu sa plus sinistre aventure en restant dix-sept ans sur des divans de psychanalystes appartenant pour la plupart, dit-il, à la caste des bourgeois blancs colonialistes et hétérosexuels.