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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 24 décembre 2015

Une « vie de carabin » racontée en BD

Le Monde.fr  | Propos recueillis par Eric Nunès
Extrait de la couverture de "Vie de carabin 2". Védécé
Interne des hôpitaux et auteur de bandes dessinées, Védécé chronique en bande dessinée sa vie d’apprenti médecin dans le deuxième opus de Vie de carabin.
Védécé, c’est curieux comme pseudo ? Vous l’avez construit comment ?
Védécé : C’est tout simplement les initiales de Vie de carabin, la chronique en bande dessinée de mon quotidien d’étudiant en médecine, que je tiens sur les réseaux sociaux depuis quatre ans. Ce sont des dessins humoristiques, mais il m’arrive aussi de dénoncer les dérives de l’hôpital. C’est la raison pour laquelle je dois être anonyme. Quand on m’a proposé de faire le premier album, il a donc fallu trouver un pseudo. VéDéCé est venu assez rapidement, en référence à Hergé [pour RG : Georges Rémi].
Comment un interne, qui, selon votre BD, travaille 80 heures par semaine parvient-il à faire un livre par an ?
Il m’a fallu deux ans pour écrire ce tome II. Environ neuf mois pour écrire le scénario et quinze mois pour le dessin. C’est deux fois plus que ce que mettent des dessinateurs professionnels. Et encore, j’avais heureusement acquis un peu d’expérience en écrivant le premier tome. Quand quelque chose d’intéressant m’arrivait dans la journée, je le notais sur mon téléphone, et je l’intégrais le soir dans le scénario. Tout ce que je raconte dans mes livres est inspiré de mon expérience à l’hôpital. Même les éléments les plus drôles ou les plus choquants. Et il y a matière ! Avant ce livre, je me demandais pourquoi aucun interne n’avait jamais sorti de bande dessinée sur son quotidien. Maintenant je sais… J’ai passé tous mes temps libres sur ce 2etome. Certains dorment pendant leurs jours de repos, moi je dessine pour évacuer.

Abandonnée par le réseau de santé

Par  24 décembre 2015
Chantal LevesqueDanielle Paquette-Harvey


Une citoyenne dénonce la difficulté qu’elle a eu à obtenir des services pour sa mère, atteinte de graves problèmes de santé mentale. Elle a même craint que celle-ci se retrouve à la rue. Son cas est loin d’être unique, selon divers organismes et intervenants en santé mentale.

À la fin du mois d’octobre, la mère de Danielle Paquette-Harvey a été hospitalisée à l’hôpital Notre-Dame pour une psychose. «Elle en fait deux à trois fois par année depuis quelque temps. L’an dernier, elle a appelé au 911 et a demandé aux policiers de lui tirer dessus, a rapporté cette mère de famille de 31 ans. À chaque crise, à chaque tentative de suicide, elle est renvoyée chez elle sans suivi après quelques jours. Elle n’a pas de médecin de famille.»


Petits arrangements après la mort

LE MONDE CULTURE ET IDEES |  | Par Anne Chemin
La promesse d’égalité de 1789 ne s’est pas arrêtée aux portes de la famille. Abolition du droit d’aînesse, proclamation de l’égalité entre héritiers, suppression du privilège de masculinité : en matière de succession, les révolutionnaires ont remplacé le principe de hiérarchie de l’Ancien Régime par le principe d’égalité, instaurant une « démocratie domestique » dénoncée par les doctrinaires de la contre-révolution. Au nom d’une « logique égalitaire propre aux temps nouveaux », « les législateurs ont été guidés par un souci très politique de favoriser les nouvelles générations et de lutter contre “le despotisme des pères” », résumait, en 2004, l’historien du droit Jacques Poumarède.

«Nous d’abord» ? Les mirages de la préférence nationale

Par Frédérique Leichter-Flack Maître de conférences en littérature à l’université Paris-Ouest. — 23 décembre 2015

Un discours économique et rationnel explique que l’immigration crée des emplois, de la croissance et des ressources, plus qu’elle n’en ponctionne. Mais c’est sur les imaginaires qu’il faut agir. Car plus que la pénurie réelle, c’est la croyance à la pénurie qui mène à la résignation et au rationnement.

Il y a deux versions du même conte russe. Dans la première, différents animaux de plus en plus gros, de la souris à l’ours, se glissent dans une moufle abandonnée dans la neige ; chacun à son tour demande la permission d’entrer à ceux qui l’ont précédé, ceux-ci se concertent, hésitent, puis acceptent de se serrer pour laisser entrer le nouvel arrivant transi. Même l’ours parvient ainsi à se blottir dans la moufle aux coutures distendues. Jusqu’à ce que se faufile, sans se faire remarquer et sans demander la permission, une petite fourmi : la moufle alors trop pleine explose, et les animaux se dispersent tristement sur la neige inhospitalière, chacun pour soi à la recherche d’un nouvel abri. Dans la seconde version du conte, c’est une cabane dans la forêt qui accueille successivement des animaux de plus en plus gros en quête d’un abri ; malheureusement, l’ours est trop lourd, et sans le vouloir, il fait tout s’écrouler. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : l’ours promet de réparer la cabane, et tous les animaux se mettent au travail avec lui pour en reconstruire ensemble une plus belle et plus grande qui sera vraiment leur cabane à eux tous.


VIETMAN - Encore des lacunes en matière de soins psychiatriques

LE COURRIER DU VIETMAN 26/12/2015
Au Vietnam, 10% de la population souffre de troubles mentaux. Un chiffre considérable. La pénurie de psychiatres, de centres adaptés et le manque de loi dans ce domaine provoquent de réels problèmes sociaux. Des solutions doivent être développées.
Dix pour cent des Vietnamiens présentent des problèmes psychiatriques.
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN

Conseils à un jeune chercheur en psychiatrie

29/12/2015




Deux psychiatres d’Australie proposent des « conseils à un jeune » collègue désireux de s’engager dans une carrière de recherche en psychiatrie. La qualité première « sine qua non» du chercheur est la vocation, la « passion de l’excellence dans la pensée critique. » En effet, précise Santiago Ramón y Cajal[1] dans Advice for a young investigator[2], la déférence excessive aux travaux de ses prédécesseurs peut nuire à la créativité : il faut certes connaître et respecter la démarche de ses aînés, mais aussi se garder d’une admiration excessive risquant de stériliser une originalité parfois nécessaire pour proposer un nouvel angle d’attaque d’une question encore en suspens. Le chercheur doit donc savoir sortir des sentiers battus et se consacrer à des sujets plus inattendus car, résument de façon pittoresque les auteurs, « il n’y a aucun intérêt à suivre le troupeau. »

La start-up Brain Power "hacke" les Google Glass pour aider les enfants autistes


Industrie et Technologies : Veille des technologies émergentes et des solutions innovantes. Ingénieur de l'année, CNISF et derniers brevets  PAR  PUBLIÉ LE 

AUTISME : La thérapie médiée par les parents fait ses preuves

The Lancet Psychiatry

Développé par des médecins de l’Université de Liverpool et de Manchester, cette nouvelle thérapie de l'autisme, médiée par les parents, vient d’être testée avec succès en Inde et au Pakistan. L’objectif au départ, améliorer la prise en charge des 5 millions d'enfants de la région touchés par les TSA. Ces nouvelles données concernant la thérapie PACT (PASS en Asie du Sud) confirment l'importance de l'implication des parents dans l'apprentissage de l'enfant autiste et montrent que la thérapie peut être adaptée avec succès à des pays moins favorisés. 

mercredi 23 décembre 2015

Aide-soignante, elle publie son premier roman

20/12/2015


Nadia est installée à Loreux. - Nadia est installée à Loreux.Nadia est installée à Loreux.













Nadia est installée à Loreux.

Aide-soignante en psychiatrie, Nadia Baudouin Bekkari place l’histoire de son premier roman dans cet univers de schizophrénie et d’hallucinations.
Après tout, je ne fais de mal à personne est le titre du premier roman de Nadia Baudouin Bekkari. Du moins du premier qu'elle publie. « J'en ai écrit un autre mais je ne trouve pas la fin… Je compte le reprendre plus tard. C'est un roman un peu fantastique », décrit cette habitante de Loreux, qui écrit depuis très longtemps : « C'est ma passion, ce qui me motive. Cela me permet d'extérioriser beaucoup de choses, personnelles comme professionnelles. Quand j'écris, je me mets dans ma bulle, souvent avec le casque sur les oreilles, j'écoute beaucoup de rock. C'est mon moment à moi. »

"J'ai travaillé avec les fous, et ce n'est pas ce que vous croyez"

Célia Carpaye,  le 

Le métier d'éducateur spécialisé est peu connu. Leur image, déformée par la télé-réalité, relève souvent du fantasme. Notre contributrice Célia Carpaye a travaillé auprès de personnes atteintes de troubles psychiatriques. Elle raconte.


J'ai travaillé avec les fous qui vous effraient. Ceux qui hurlent dans la rue, ceux qui repoussent les passants parce qu'ils puent, qu'ils sont sales, qu'ils disent des mots pleins de mots, des mots qui ne veulent rien dire, des mots qu'on ne comprend pas, des mots qui vont trop vite, trop fort. J'ai travaillé avec les fous qui marchent toujours dans la même direction, voyageurs prisonniers de la ville, avec ceux que la rue a rendu dingue ou a appelé en son sein parce que de là où ils viennent, personne n'a compris les voix dans la tête et les silences prostrés. J'ai travaillé avec les fous qui refusent d'être réduits au silence en se couchant sur des lits d'hôpital, ceux qu'on accuse d'être des dangers pour la société et qu'on menace d'enfermer loin du monde loin des regards, j'ai travaillé avec ces gens qui ont gardé la tête hors de l'eau même quand les vagues ont balancé leur corps malade contre un rivage hostile. 

DARWIN L'ORIGINAL À LA CITÉ DES SCIENCES


L'expo DarwinL'expo DarwinLa prochaine fois que vous allez à la Cité des sciences de la Villette, avec vos gamins, faites le aussi pour vous. Et rendez vous à la nouvelle exposition temporaire «Darwin, l’original».
Ce n’est pas que cette exposition n’ait rien à proposer aux minots. Ils pourront s’amuser avec des pinsons aux becs aimantés. Trier des jeux de cartes virtuelles pour autant de quizz culturels et historiques sur le 19ème siècle. Jouer à sélectionner des pigeons virtuels. Voir des films particulièrement réussis. Pourront «singer» des expressions animales et de se faire prendre en photo, pour l’amusement de tous et des visiteurs suivants. Et trouveront même des écrans devant lesquels on peut jouer à se prendre pour Tom Cruise dans Minority report en agitant les bras pour le commander avec de grands gestes. Et ainsi lancer des jeux sur les traits anatomiques ou comportementaux que l’homme partage avec d’autres animaux. Mais l’expo vise aussi, voire plutôt, un public de lycéens et d’adultes (et de scolaires mais accompagnés). Mission ? Comprendre vraiment la pensée de Darwin.
Ouch ! La pensée de Darwin ? Ce truc dense, complexe, déformé à grands coups d’idéologies dès sa formulation avec l’Origine des espèces en 1859 ? Oui. Car nous avons besoin de «cette histoire culturelle des sciences», explique le concepteur de l’exposition, Eric Lapie. Elle prend d’ailleurs place dans un cycle pluriannuel sur les grands «penseurs» des sciences, démarré avec Léonard de Vinci. Il se poursuivra avec Louis Pasteur, début 2018. Lapie rêvant d’en faire une sur Ada Lovelace, la comtesse Augusta Ada King (1815-1852), la première et donc la plus innovante des informaticiennes dont on se demande vraiment pourquoi elle ne fait pas plus d’émules aujourd’hui dans la gent féminine à l'instar de Grace Hopper, à qui l'on doit l'invention du compilateur, ou de Margaret Hamilton, l'ingénieure en chef de l'informatique du programme Apollo. Ce serait là une excellente idée au vu des promotions mono-genre d'informatique à l'université.

CROIRE À L’ÉVOLUTION OU LA COMPRENDRE

Diffuser la pensée de Darwin est un besoin que Lapie justifie sans prendre de gants: «il y a un enjeu politique, lié au contexte actuel, de la compréhension de Darwin et du darwinisme. Quand j’entends des discours qui prétendent s’appuyer sur lui... dans le cadre d’un plan de licenciements dans une entreprise et où on nous ressort l’antienne des «plus aptes», de «la lutte pour la vie», ou de la «sélection naturelle»... je me dit qu’il est plus que temps de déconstruire ces discours trompeurs».

LE MONDE VA-T-IL SI MAL ?

PLUS 18 DÉCEMBRE 2015


Attentats, désastres écologiques, croissance des inégalités… Quelles sont encore les raisons d’espérer ? En effet, les questions s’accumulent : comment ne pas sombrer dans un pessimisme et un catastrophisme paralysant ? Comment appréhender ces différentes épreuves collectives ? Comment aller au-delà ?

CC Atreides59 / Flickr
  • Patrick Clervoy, médecin psychiatre, ancien titulaire de la chaire de psychiatrie et de psychologie médicale appliquées aux armées, auteur de L’Effet Lucifer : des bourreaux ordinaires (CNRS Editions, 2013)
  • Martin Steffens, agrégé de philosophie, auteur de Rien que l'amour : repères pour le martyre qui vient (Salvator, 2015)
  • Bruno Tertrais, politologue, auteur de L'Apocalypse n'est pas pour demain : pour en finir avec le catastrophisme (Denoël, 2011)
  • Edouard Tétreau, essayiste, président fondateur de Mediafin, auteur de Au-delà du mur de l’argent (Stock, 2015).

Ces sociétés matriarcales sont à l’opposé des nôtres : les femmes y régissent la vie de toute la communauté

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Notre société actuelle est basée sur le patriarcat, c’est-à-dire une organisation sociale et juridique fondée sur la détention de l’autorité par les hommes. Bien que cela soit peu à peu en train de changer, il existe des tribus et des peuples pour lesquels une telle chose n’est et n’a jamais été d’actualité. SooCurious vous présente quatre communautés où les femmes sont au centre de la vie économique et sociale.

L’île de Kihnu, Estonie
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mardi 22 décembre 2015

Voici comment la santé mentale est perçue et traitée dans 9 pays

SENEGAL    Rédigé par Tété Diatta le 14 Décembre 2015 




Voici comment la santé mentale est perçue et traitée dans 9 pays
La manière dont nous percevons, parlons ou traitons les maladies mentales n’est pas la même partout. Nous avons demandé à des journalistes de BuzzFeed originaires de neuf pays différents de nous raconter comment ce sujet est abordé chez eux. 
Dans un même pays, le regard des autres ou l’accès aux soins dépend bien souvent du genre, de l’âge, de la culture, des origines, des revenus, de la profession et d’autres facteurs encore. Cette discussion est donc un point de départ, basé sur nos recherches ainsi que nos propres expériences.

Comment les médias parlent -ils de santé mentale ? 
Dani Beck : Ça dépend vraiment du milieu. Il y a des gens très ouverts et compréhensifs, et d’autres qui vont être complètement désemparés. Si vous êtes en confiance, vous pouvez tout à fait demander conseil à un ami. Si vous travaillez dans une boîte soucieuse de la santé mentale de ses employés, vous pouvez même être ouvert à ce sujet au boulot. Mais le plus souvent, les gens gardent ça pour eux. Et leur entourage tombe souvent dans le piège des clichés véhiculés par certains médias, qui disent par exemple que les gens dépressifs devraient se «ressaisir». 
Jenna Guillaume : C’est un sujet encore très tabou. Les gens s’en libèrent de plus en plus, surtout les jeunes, et des campagnes de prévention comme la semaine de la Santé mentale (qui a lieu en octobre en Australie) ou des organisations commeHeadspace  ou le Black Dog Institute  aident à déstigmatiser les questions de santé mentale, mais les gens ont encore du mal à en parler. 
Personnellement, j’ai déjà évoqué mon anxiété avec mon entourage proche, et j’ai aussi demandé à une très bonne amie qui souffrait des mêmes problèmes le nom de son psychothérapeute. Mais j’ai longtemps eu honte d’en parler, en partie parce que les préjugés sont très persistants en Australie. 
La manière dont nous percevons, parlons ou traitons les maladies mentales n’est pas la même partout. Nous avons demandé à des journalistes de BuzzFeed originaires de neuf pays différents de nous raconter comment ce sujet est abordé chez eux. 
Dans un même pays, le regard des autres ou l’accès aux soins dépend bien souvent du genre, de l’âge, de la culture, des origines, des revenus, de la profession et d’autres facteurs encore. Cette discussion est donc un point de départ, basé sur nos recherches ainsi que nos propres expériences.

Comment les médias parlent -ils de santé mentale ? 

L'état d'urgence de noël

 

L’expérience de Rosenhan





Sud/Nord 2009/1

C’est au début des années 1970, en janvier 1973 précisément, que la prestigieuse revue Science publie l’article d’un psychologue américain diplômé de l’université Columbia, David L. Rosenhan, intitulé « On being sane in insane places [2][2] David L. Rosenhan, « On being sane in insane places »,... » (« Être sain d’esprit dans des lieux fous »).
2
David Rosenhan était à cette époque professeur de psychologie à l’école de droit de Stanford University, à Palo Alto (Californie). Il se posait alors une question simple, première phrase de son article : « Si la santé mentale (sanity) et l’aliénation mentale (insanity) existent, comment les reconnaître [3]
[3] Ibid., p. 250.
 ? » 

Il eut alors l’idée de mettre en place un groupe de huit faux malades mentaux : un jeune étudiant en psychologie âgé de 20 ans, trois psychologues, un pédiatre, un psychiatre, un peintre et une femme au foyer. Lui-même était un des trois psychologues. Ils devaient tous se faire hospitaliser en psychiatrie. Douze hôpitaux furent choisis, de sorte qu’ils représentent un échantillon très varié, « localisés dans cinq états différents des côtes Est et Ouest. Certains d’entre eux étaient vieux et miteux, d’autres étaient presque neufs. Certains étaient orientés vers la recherche, d’autres non. Certains avaient un bon ratio personnel-patients, d’autres étaient quasiment en sous-effectif. Un seul était un hôpital strictement privé. Tous les autres étaient financés par des fonds d’État ou des fonds fédéraux et, dans un cas, par des fonds universitaires [4]
[4] Ibid., p. 251.
 ». 

Chaque faux patient prenait rendez-vous et arrivait au bureau des admissions en se plaignant d’entendre des voix plus ou moins claires, mais qui disaient souvent empty (vide), hollow (creux) et thud (bruit sourd). Il présentait un faux état civil et racontait son histoire, banale et sans aucun élément pathologique sérieux, hormis les voix actuelles. Une fois admis dans le service psychiatrique, le faux patient cessait aussitôt de simuler quoi que ce soit et affirmait ne plus entendre ses voix. Dans certains cas, le faux patient a présenté une courte période de nervosité modérée, plus liée à la peur d’être identifié comme un imposteur qu’à la peur de l’hospitalisation elle-même. Chacun d’eux parlait aux autres patients et au personnel soignant et prenait des notes sans se cacher. Ils se montraient tous parfaitement normaux, obéissaient aux instructions du personnel, prenaient leurs médicaments (mais ne les avalaient pas !) et se montraient très coopérants. « Malgré cette démonstration de bonne santé mentale, ces faux patients ne furent jamais démasqués [5][5] Ibid., p. 252.. » Tous admis avec un diagnostic de schizo­phrénie, à l’exception de l’un d’eux qui fut étiqueté maniaco-dépressif dans l’établissement privé, ils sortirent tous avec un diagnostic de schizo­phrénie en rémission. Autrement dit, même normaux et ne présentant plus d’hallucinations, ils restaient tous schizo­phrènes. La durée des hospitalisations varia de 7 à 52 jours, avec une moyenne de 19 jours. Aucun professionnel ne remit en cause leur diagnostic.



Lieu d’asile Manifeste pour une autre psychiatrie

Préface du Pr Pierre Delion. Postface de Pierre Joxe
THIERRY NAJMAN
Les mesures d’enfermement, de contrainte, d’isolement, de contention et de surveillance des patients se développent actuellement dans la psychiatrie hospitalière, colonisée par la logique sécuritaire ambiante. 

Pour autant, la sécurité est-elle mieux assurée par la fermeture des portes des services de soins ? Les patients sont-ils ainsi mieux soignés ?

L’objet de ce livre n’est pas seulement de dénoncer l’inhumanité de certaines pratiques, la violation du droit dans l’hôpital contemporain et l’effondrement des moyens alloués aux soins, mais de montrer qu’une alternative est possible, appuyée sur les concepts de la psychothérapie institutionnelle.


lundi 21 décembre 2015

Transport de personnes handicapées : le système Vortex met ses salariés en « danger grave »

LAURENCE MAURIAUCOURT LUNDI, 21 DÉCEMBRE, 2015
   Alerte ! 2 700 salariés, des parents d’enfants handicapés et les élus de soixante conseils départementaux du pays 
peuvent maintenant prendre connaissance d’une note d’expertise accablante que publie l’Humanité.
Vortex est « l’entreprise la plus vertueuse du secteur », martèle depuis 2012 le leader français du transport scolaire d’enfants handicapés. Cynisme ou révoltante réalité ? Une note de synthèse d’expertise des risques psycho­sociaux réalisée par l’organisme Secafi remise le 25 novembre dernier aux instances représentatives du personnel fait froid dans le dos. « Ce rapport souligne les risques graves générés par les pratiques de la direction. Il y a dans le contenu de ce rapport tout ce que je dénonce depuis bientôt quatre années ! » commente Alain Gautier, syndicaliste CFDT de l’entreprise, qui compte environ 2 700 chauffeurs à temps très partiel et une centaine de salariés sédentaires disséminés dans tout le pays. La soixantaine de conseils départementaux et communautés d’agglomération qui délèguent le transport d’enfants à Vortex ne manqueront pas d’apprécier la page 13 de ce rapport (à retrouver ci-dessous) : « (...) Nous avons recueilli des témoignages de salariés ayant été victimes d’agissements hostiles et de pressions de leur hiérarchie à partir du moment où ils ont refusé de mettre en œuvre des pratiques illégales, notamment : ajout systématique de trajets non effectués afin de surfacturer les conseils généraux. Production de fausses attestations de formation pour remporter des appels d’offres », stipule Secafi.

Alzheimer : la piste inédite des protéasomes dans les tauopathies

21.12.2015

Les protéasomes, ces organites de dégradation intra-cellulaire, pourraient être un levier jusqu’ici inexploré pour inverser la maladie d’Alzheimer. Une étude américaine publiée dans « Nature Medicine » avec le soutien des National Institutes of Health (NIH) suggère que les processus neurodégénératifs liés à l’accumulation de protéine tau, les tauopathies, pourraient tirer bénéfice d’une intervention précoce au niveau du système de protéasome UPS (en anglais pour ubiquitin proteasome system).

Si « Le Généraliste » était paru en décembre 1910 La folie de Robert Schumann

Alain Létot
| 21.12.2015    
A-t-on dit que Schumann avait une hérédité assez lourde et que, notamment, son père s'était dans un accès de « fièvre chaude » précipité dans le Rhin ? Condamné à la vie par un sauveteur, écrit M. Chantavoine, il végéta deux ans à la maison de santé d'Endenich, près de Bonn, où il devait mourir en 1856.


Les lettres de jeunesse de Robert Schumann laissaient pressentir quelque chose de cette ruine affreuse et précoce. Âgé de dix-neuf ans, à Heidelberg, il écrit un jour à sa mère : « Soit dit en passant, ma maison touche, d'un côté à la maison des fous, de l'autre à l'église catholique, de sorte que je me demande s'il ne me faudra pas choisir entre devenir fou et catholique ».

Beaucoup plus morbides que ces idées passagères est une sensibilité qui se traduit quelquefois, chez le jeune Schumann, par de véritables phobies. « Je n'ai pas le courage, écrit-il à sa mère, le 27 novembre 1833, de faire le voyage seul d'ici (Leipzig) à Zwickau, de peur qu'il ne m'arrive quelque chose !... Violents afflux de sang, angoisses inexprimables, impossibilité de respirer, impuissance des sens, se succèdent encore rapidement... ».

C'est arrivé le 21 décembre 1824 Mort de James Parkinson

Alain Létot
| 21.12.2015  
Fils d’un pharmacien et chirurgien londonien, James Parkinson, né dans le quartier d'Hoxton, à Londres, a très vite la vocation pour la profession médicale et il étudie dans cette optique, sous la férule de son père, apothicaire et chirurgien, le grec, le latin, l’histoire naturelle et la philosophie.

Le 21 mai 1783 il épouse Mary Brun. Six enfants naîtront de leur union. Peu de temps après son mariage, James Parkinson succède à son père et reprend sa clientèle au N°1, Hoxton Square. En 1784, diplômé de chirurgie, son nom apparaît pour la première fois sur une liste de chirurgiens approuvée par la corporation de Londres.  Il estime que tout bon médecin doit connaître la sténographie, méthode dont il était adepte. Mais, à cette période de sa vie, Parkinson consacre l’essentiel de son temps à s’occuper des pauvres de sa paroisse. Il dirige aussi un asile d’aliénés où sa principale préoccupation est de rendre sa dignité aux malades. Esprit universel, il s’adonne aussi à la géologie et à la paléontologie.