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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

lundi 25 août 2014

Mathieu Bellahsen, La santé mentale. Vers un bonheur sous contrôle

La santé mentale
Mathieu BellahsenLa santé mentale. Vers un bonheur sous contrôle, Paris, La Fabrique, 2014, 186 p., Préface de Jean Oury, ISBN : 978-2-35872-059-5.
Omniprésente dans les discours de santé publique depuis le début des années 2000, la notion de « santé mentale » – et les multiples injonctions au bonheur et au bien-être qu’elle charrie – s’est imposée dans notre paysage social avec une évidence aujourd’hui trop peu discutée. C’est au questionnement de cette notion allant de soi, « qu’il est naturel de traiter socialement et politiquement » (p. 17), que s’emploie Mathieu Bellahsen dans cette étude captivante. Psychiatre de formation, désireux de porter un regard davantage réflexif sur sa pratique et, plus généralement, sur l’évolution de la prise en charge de la maladie mentale dans nos sociétés, Bellahsen s’est attelé à retracer la généalogie du concept afin de mettre en perspective notre situation présente. De ses origines progressistes d’après-guerre jusqu’à nos jours, l’auteur nous montre combien l’acception originelle du concept de santé mentale s’est considérablement renversée avec le temps. Outil au service de l’inclusion sociale des « malades mentaux », la notion est devenue, subrepticement, un outil de normalisation, œuvrant à l’institution d’un bonheur sous contrôle indissociable de l’idéologie néolibérale.
  • 1 On peut lire les recensions de l’ouvrage La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibér (...)
2S’appuyant sur les travaux de Christian Laval et Pierre Dardot sur la société néolibérale1, Bellahsen rappelle d’entrée de jeu que le néolibéralisme vise à « imposer le principe de la concurrence à tous les domaines de la vie des hommes » (p. 18), là où le libéralisme classique se limitait à la sphère économique. L’idée est désormais de faire de chaque individu l’entrepreneur de sa propre personne, concevant son espace intime comme une entreprise et un ensemble de capitaux qu’il s’agit de faire fructifier. Margaret Thatcher en avait clairement fixé le cap : « Economics are the method. The object is to change the soul ». C’est là qu’intervient précisément le concept de santé mentale. Il agit aujourd’hui selon l’auteur comme un puissant opérateur du néolibéralisme en investissant le domaine de l’intime pour y appliquer « la norme de la concurrence » : « La santé mentale dans sa forme actuelle est un processus de normalisation visant à transformer le rapport des individus, des groupes et de la société dans le sens d’une adaptation à une économie concurrentielle vécue comme naturelle » (p. 21). Cette congruence entre la santé mentale et la gouvernementalité néolibérale – ce que l’auteur appelle « santé-mentalisme » – n’avait pourtant rien de prédestiné.

La natalité du Japon au plus bas

AFP

Une femme enceinte se rend au bureau à Tokyo, en juillet 2013.
Une femme enceinte se rend au bureau à Tokyo, en juillet 2013. (Photo Yoshikazu Tsuno. AFP)

L'Archipel n'a pas atteint les 500 000 naissances au cours des six premiers mois de l'année. Une première, qui pourrait accentuer encore la décroissance de la population japonaise.

dimanche 24 août 2014

NOONEE, LA CHAISE PORTABLE ET QUASI INVISIBLE

Cette formidable invention d’une startup suisse promet de transformer la chaise classique de façon définitive. Car Noonee est une chaise que l’on porte, comme un vêtement. On ne la voit presque pas mais elle s’avère particulièrement utile pour les personnes qui travaillent dans des positions difficiles pour le dos.
chaise sans chaise
Surnommée la chaise sans chaise, la Noonee est un support pour jambes et fessiers conçu en aluminium et fibre de carbone. Elle a été pensée par Keith Gunura, le CEO de l’entreprise actuelle, alors qu’il était encore étudiant au Bioinspired Robotics Lab de l’Institut de recherche ETH de Zurich en 2009. Le secret de cette chaise se trouve dans son amortisseur électrique (à batterie) qui permet de supporter le poids de la personne lorsqu’elle se met en position assise. Il faut préciser que ce support est totalement portable (comme un vêtement) puisqu’il ne touche jamais au sol.
Pour le moment au stade de prototype, cet exosquelette intéresserait déjà Audi et BMW pour les employés de leurs chaines de production. On peut aussi y voir des applications infinies dans de nombreux emplois dans lesquels les employés doivent travailler debout ou prendre des postures fatiguantes pour le corps, les jambes ou le dos.
noonee

Cet infirmier se sert de sa voix d'or pour apaiser ses patients. Un véritable don du ciel !


Sophie Bernard, le 26 août 2014

L’Hôpital de Valencia, en Californie, compte un infirmier pas comme les autres. Il partage avec ses patients quelques notes de musique pour éclaircir leur horizon !

Flash-ball : en plein dans le mille

Il y a cinq ans, le soir du 8 juillet 2009, à Montreuil, la police nous a tiré dessus au flash-ball. Nous avons été touchés à l’épaule, à la clavicule, à la nuque, au front. Joachim, lui, a perdu un œil. La procureure avait requis le renvoi devant la cour d’assises d’un des trois policiers mis en examen et un non-lieu pour les deux autres. La juge d’instruction a finalement renvoyé les trois policiers devant le tribunal correctionnel.
 Si ces derniers vont comparaître devant les tribunaux, ce n’est pas la règle.
Combien de familles endeuillées, de personnes mutilées attendent que la justice reconnaisse le tort qui leur a été fait, pour finalement se voir signifier un non-lieu ou une relaxe ?

samedi 23 août 2014

Actualité philosophique : Dan Arbib à propos de Levinas, par Martin Quenehen

Par Martin Quenehen
Réalisation: Olivier Guérin



Aujourd'hui France Culture joue au « chamboule-tout ». C’est un peu jour de carnaval. Et me voici à la place d’Adèle Van Reeth, en compagnie, d’un jeune et brillant philosophe qui nonobstant cette atmosphère carnavalesque, ne s’avance pas masqué. 
Dan Arbib enseigne à l’université Lyon 3 Jean Moulin et est aujourd'hui sur les Nouveaux Chemins à visage découvert – et comment aurait-il pu faire autrement, lui qui vient de publier La lucidité de l’éthique – Etudes sur Levinas aux éditions Hermann) ?

Ainsi, les Nouveaux Chemins de la connaissance vous donnent-ils aujourd'hui rendez-vous avec la question de l'éthique selon Levinas, mais aussi son expérience de la Shoah, le visage d'Autrui et sa dimension infinie, l'antiracisme et même ce vieux Descartes...

Les infirmiers dans le projet de loi santé

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L'avant-projet de loi de santé soumis fin juillet au Conseil d'Etat qui devrait être présenté en septembre au conseil des Ministres, puis discuté au Parlement au cours du premier semestre 2015, prévoit de définir la notion de pratique avancée et de l'inscrire dans le code de la Santé Publique.

L'article 29 de projet de loi qui en compte 54, précise que"l’exercice en pratique avancée est défini par des missions de santé qui peuvent comporter la formulation d'un diagnostic, la réalisation d’une analyse clinique, l’établissement de prescription, ou l’accomplissement d’activité d’orientation ou de prévention. Ces missions  sont réalisées dans le cadre d’une prise en charge pluridisciplinaire du patient".

 22/08/2014 Nicole Boucheton, vice-présidente de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité, s'est retirée en Suisse pour y mettre fin à ses jours. Une mort tragique mais qui, pour le collectif Soigner dans la Dignité, ne doit pas relancer le débat sur le suicide assisté.
Jean Fontant est le président-fondateur de Soigner Dans la Dignité.
Il n'est pas dans nos habitudes de nous arrêter sur des cas particuliers. Quelle qu'elle soit, la maladie est toujours une étape douloureuse dans la vie d'une personne et d'une famille, et elle ne doit pas être exposée aux yeux de tous. Nous ne pouvons que déplorer la publicité accordée sans retenue à certains cas difficiles, qui relève parfois de tentatives de manipulation de l'opinion publique. Madame Boucheton, vice-présidente de l'ADMD, a voulu toutefois, dans ce qui semble être un ultime acte de militantisme, donner à sa propre maladie un caractère public. Tout en regrettant cet état de fait, nous nous devons de réagir à ce billet, quelque pénible que soit le commentaire d'un tel cas.

Suicide assisté : la nécrologie de la discorde

22/08/2014

Rennes
 Par souci de « neutralité», le quotidien régional Ouest-France s'est opposé à la parution de l'avis de décès d’une dirigeante d'une association pro-euthanasie.
Le texte reçu par le quotidien régional faisant part du décès de Nicole Boucheton était ainsi rédigé : « A S..., son époux, F B..., sa sœur, vous font part du décès de Nicole Boucheton Vice Présidente de l'ADMD à l'âge de 64 ans, contrainte de s'exiler en Suisse, pays humaniste, pour y mourir selon sa volonté le 7 août 2014 ».
Pour trouver un terrain d'entente, le journal avait proposé une version corrigée à la famille, en retirant la notion de « contrainte et l'idée que la Suisse était un pays «humaniste» (puisque cela sous-entend que la France ne l'est pas) et faisant part que madame Boucheton était  décédée en Suisse selon sa volonté », , explique François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef adjoint du quotidien. Cet avis corrigé a été refusé par la famille.

Décision indigne ou polémique grotesque ?

Jean-Luc Romero, le président de l'ADMD (Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité) à fait par de sa volonté de saisir le défenseur des droits en dénonçant une « décision indigne, discriminatoire et peu républicaine de la direction de ce journal ». « C'est même une censure contre lequel ce journal est censé pourtant se battre », développe-t-il sur son blog. « C'était la décision de Nicole de publier ce faire-part, sa famille est profondément choquée. Cet avis de décès est pudique et n'a rien de violent. Je ne comprends pas ce refus. On marche sur la tête », critique le conseiller régional d'Ile-de-France.

Une pétition contre l’Ordre infirmier recueille plus de 8 000 signatures

22 août 2014
Alors que la dernière mouture du futur projet de loi de santé ne mentionne plus l'Ordre infirmier et son éventuelle abrogation, la pétition en faveur de cette abrogation, lancée il y a un mois par le collectif Infirmières en colère, dépasse les 8 000 signataires.
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Ils étaient 8 750 signataires le 22 août à midi.

Cette pétition, soutenue également par le syndicat anti-Ordre Resilience, sera ensuite "adressée aux pouvoirs publics dans les semaines à venir".
Celle-ci reprend reprend les arguments de ce syndicat : "Pas besoin des chambres disciplinaires ordinales où tout n'est que magouilles et petits arrangements entre amis. L'ordre infirmier est sur endetté et se retrouve pieds et poings liés au bon vouloir de sa banque qui continue à le soutenir abusivement dans le seul but de récupérer sa mise de départ de ... 19 millions d'euros. Cet ordre est devenu l'enjeu de pouvoirs politiques et financiers qui n'ont rien à voir avec les intérêts de la profession infirmière".

Hôpitaux psychiatriques, un monde de fous !




Deux millions de patients ont été hospitalisés en psychiatrie en 2012. Qualité de soins et d'équipement, nombre de praticiens : c'est la loterie.

Les indicateurs montrent une grande disparité tant dans la durée d'hospitalisation que dans la qualité de la prise en charge (photo d'illustration).
Les indicateurs montrent une grande disparité tant dans la durée d'hospitalisation que dans la qualité de la prise en charge (photo d'illustration). © Amélie-Benoist / BSIP / AFP

Dépression, schizophrénie, c'est à travers ces deux pathologies queLe Point a évalué pour la première fois 400 établissements et structures de soins prenant en charge les maladies mentales. Une enquête rendue possible par l'analyse exclusive d'une nouvelle base de données, le RIM-P, qui regroupe les dossiers - anonymisés - des deux millions de patients pris en charge en 2012 dans ces centres, majoritairement publics, les cliniques privées à but lucratif n'assurant que 5 % de ces séjours. Au terme de cette longue investigation, s'il est possible de dresser un classement des meilleurs établissements pour la prise en charge de la schizophrénie et de la dépression chez les adultes, cette plongée révèle aussi les inégalités et les écarts de pratiques qui caractérisent l'offre kafkaïenne du système de soins psychiatriques français.

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Handicap : «Pas envie de faire la superwoman pour pisser au resto»

MARIE PIQUEMAL


«Je veux cesser de m’arracher les cheveux pour organiser chaque déplacement.» «Je veux pouvoir aller à la pharmacie de mon quartier.» «Je veux accéder à la plage comme tout le monde.» Ils ont tous les âges, ce sont des enfants, des jeunes, des actifs, des retraités. La plupart sont en fauteuil roulant, tous sont porteurs d’un handicap et souffrent au quotidien du manque d’accessibilité des lieux publics et des transports.Ils posent avec une feuille ou une petite ardoise sur les genoux. Certains avec le sourire, d’autres non, trop en colère.

vendredi 22 août 2014

Qu'est-ce que l'intelligence ?

L’économie de la connaissance, propulsée par Internet, exerce une pression paradoxale sur la vie de nos cerveaux. D’une part, la disponibilité vertigineuse des savoirs a ringardisé les « têtes bien pleines » pour favoriser la rapidité, l’agilité, la créativité neuronale. Mais, d’autre part, elle menace de nous abêtir par excès de sollicitations. D’où le repli inquiet vers les mille et une méthodes promettant de « muscler » notre intelligence, qui n’envisagent du coup que sa dimension mesurable – via les tests de QI –, c’est-à-dire calculatrice, abstraite, rationnelle. Or nous sentons bien que, dans notre quotidien même, sont à l’œuvre d’autres formes d’intelligence – « émotionnelle », « pratique » ou dévolue aux infinies nuances de l’existence. Et les philosophes nous le confirment, qui n’ont eu de cesse d’approfondir, d’élargir, d’affiner le spectre énigmatique de la sagacité humaine, des droites fulgurances de l’intuition aux somptueuses arabesques géométriques. Avec eux nous comprenons que les intelligences sont toujours singulières, étrangères aux règles, promptes à la surprise.


jeudi 21 août 2014

Pourquoi un Chinois sur deux naît par césarienne

Le Monde Blogs , par Pierre Barthélémy
C'est l'ivresse des grands nombres : en 2010, 8 millions de bébés chinois sont nés par césarienne. Soit un sur deux. Un taux à comparer avec les 21 % enregistrés en France, déjà considérés comme relativement élevés et qui font suspecter des abus. Pour mieux saisir l'ampleur du phénomène, poursuivons avec d'autres chiffres publiés mercredi 20 août dans une étude parue dans le British Journal of Obstetrics and  Gynaecology (BJOG). Très bas dans les années 1980, le taux de césariennes en Chine a explosé avec le développement économique du pays, passant de 3 % en 1988 à 39 % en 2008 et à 52 % deux ans plus tard ! Au point que des chercheurs de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont, en 2010, pu parler d'une "épidémie" de césariennes dans certaines régions du monde, dont la Chine. Dès 1985, l'OMS a d'ailleurs expliqué que rien, sur le plan médical, ne justifiait de dépasser un taux de naissances par césarienne supérieur à 10-15 %.