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vendredi 3 juillet 2020

L’éthique médicale en France : résultats de l’enquête Medscape

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Véronique Duqueroy | 23 juin 2020

Relations intimes avec les patients, erreurs médicales, GPA, euthanasie... Medscape a interrogé les médecins français sur les enjeux éthiques auxquels ils peuvent être confrontés dans leur pratique quotidienne. Près de 900 praticiens ont partagé leurs opinions et leurs expériences sur ces sujets d’actualité, entre le 6 janvier et le 8 avril 2020.

Nous avons également effectué un sondage sur les enjeux éthiques rencontrés durant la crise du Covid-19. Ces données, recueillies entre le 16 avril et le 19 mai 2020, sont publiées ici.

En mars 2019, le Conseil de l’Ordre formalisait, dans le Code de déontologie, l’interdiction de toute relation sexuelle entre médecin et patient, considérée désormais comme un abus de faiblesse de la part du soignant, puisque celui-ci détient un ascendant sur le patient. Une décision entérinée par près de 2 médecins sur 5 dans notre sondage.
La majorité estime cependant, en répondant « oui » ou « selon les circonstances », qu’une relation intime peut être acceptable. Pour 18% d’entre eux, elle doit se développer en dehors du contexte médecin/malade : il faut référer le patient à un confrère et respecter un délai de carence. Car pour beaucoup, l’attirance est en quelque sorte une fatalité : « On ne peut pas lutter contre l’Amour », « Humain, trop humain ! », « L’amour d’abord, le patient pourra toujours changer de médecin après ! », « L’amour ne se contrôle pas » témoignent-ils dans leurs commentaires. « C'est mon histoire personnelle depuis 30 ans », indique un généraliste, « Je suis le médecin de ma propre femme », confirme un autre. Nombreux sont ceux qui estiment qu’à partir du moment où la relation s’établit « entre adultes consentants », nul n’est apte à la juger.
Un médecin sur 3 exprime cependant des doutes, tel ce cardiologue : « La passion et l’éthique sont-elles compatibles ? ». Un anesthésiste, réaliste, estime que « le pouvoir de séduction des blouses blanches exploité à des fins de libertinage est condamnable et doit impérativement rester encadré… », mais admet que « toutefois, un praticien célibataire peut tomber amoureux d'un patient, et réciproquement, et en ce cas souhaitons-leur tout le bonheur du monde. »
« J’ai découvert, avec stupeur, que cela n’était interdit que depuis peu », admet une généraliste, confirmant que les nouvelles directives du CNOM ne semblent pas avoir été entendues.

Un peu plus de 4 médecins sur 7 sont contre la légalisation du cannabis récréatif, en grande partie en raison de ces effets néfastes sur la santé. « Nous connaissons les ravages du THC sur le système de la motivation, » indique un neurologue. Un autre : « J'ai vu trop de jeunes décompenser sur un mode psychotique en psychiatrie. »  Un urgentiste estime avoir « déjà assez de problèmes avec l’alcool, le tabac et autres médicaments légaux mais détournés, sans avoir à en rajouter d’autres... ». Ce médecin du travail constate une augmentation du nombre « de personnes dépendantes, avec un certain nombre de troubles (mémoire, concentration, motivation…) et un manque de fiabilité professionnelle ».

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