Par Virginie Ballet — 22 novembre 2016
Le Haut Conseil à l'égalité a passé au crible les actions gouvernementales des deux dernières années en matière de violences faites aux femmes dans un rapport rendu public ce mardi. Bilan ? Bien, mais pourrait mieux faire, si le financement suivait.
C’est une triste litanie de chiffres qui ressurgit chaque année en novembre, à l’approche de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, qui se tient vendredi : tous les ans, 223 000 Françaises sont victimes de sévices physiques ou sexuels de la part de leur conjoint. Soit l’équivalent de la population de la ville de Reims. Et dans l’Hexagone, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint… Pour endiguer ces violences, moult plans d’actions ont été lancés ces dernières années. Mais sont-ils efficaces ? Les moyens sont-ils à la hauteur ? Pour le savoir, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), instance nationale consultative créée en 2013, a été chargé d’évaluer le dernier plan du gouvernement en la matière, mené entre 2014 et 2016, alors qu’un nouvel arsenal doit être dévoilé cette semaine. Bilan ? «Globalement satisfaisant, à poursuivre», estime le HCE, qui émet toutefois des «inquiétudes» quant au financement des mesures, dans son rapport rendu public ce mardi.
Dans le détail, le conseil note que contrairement au plan gouvernemental 2011-2013, qui souffrait d’un «manque de priorités claires», celles-ci ont par la suite été mieux définies, plus restreintes. Le HCE salue notamment le «corpus de nouvelles lois ayant permis depuis 2014 de mieux prendre en compte» ces violences. Et de citer, notamment, la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes ; l’intégration via la loi Rebsamen de la notion d’agissement sexiste dans le code du travail, ou encore la loi d’avril dernier renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Le Haut Conseil estime également que les actions menées sur «une part importante du territoire» (campagnes de sensibilisation, formation) ont participé à «la libération de la parole des victimes».
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