La ministre de la Santé a annoncé ce jeudi matin à l'Assemblée nationale que le nombre d'étudiants autorisés à passer en seconde année de médecine en 2017 serait augmenté de 478 places (soit +6,2 %). Le numerus clausus était fixé à 7 676 postes l'an dernier. Il atteindra donc 8 154 à l'issue de cette année universitaire (hors passerelles d'accès en 2e et 3e années de médecine).
Attention : les places supplémentaires seront réparties entre 22 facultés uniquement, soit une hausse de 11 % des médecins formés dans celles-ci. La liste des UFR qui en bénéficieront et la répartition de cette augmentation n'a pas encore été précisée par le ministère de la Santé.
Marisol Touraine a défendu cette augmentation lors de l'examen de la proposition de loi du député centriste Philippe Vigier visant à rétablir un égal accès aux soins sur l'ensemble du territoire.
L'annonce de la hausse du numerus clausus a été diversement accueillie par les parlementaires. Des députés de gauche ont salué cette décision à l'instar de la députée PS du Puy-de-Dôme, Christine Pirès Beaune.
À droite, certains estiment, comme le député du Lot-et-Garonne, Jean-Louis Costes, secrétaire national LR en charge de la ruralité, que cette mesure intervient trop tardivement.
Fixé à sa création à 8 591 pour l'année 1972, le numerus clausus a énormément fluctué. Le nombre d’étudiants admis en 2e année a d'abord chuté à 6 409 en 1980. Ce nombre s’effondre ensuite et passe à 5 000 en 1983 puis à moins de 4 500 en 1986. Il continue progressivement de baisser pour atteindre son étiage le plus bas à 3 500 en 1992… À compter de cette date, le numerus clausus a progressivement été relevé à 4 100 en 2001, 4 700 l’année suivante, 6 200 en 2005, 7 000 en 2006 pour arriver au seuil de 7 676 en 2016.
Pour la première fois depuis 1978, le numerus clausus va donc dépasser le seuil symbolique des 8 000 étudiants admis en 2e année de médecine.
Contacté par « le Quotidien » ce jeudi, Antoine Oudin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), souligne que cette hausse du numerus clausus fait « partie des solutions contre la désertification médicale ». Le chef de file des carabins met en garde les pouvoirs publics sur la nécessité d'adapter les capacités de formation à cette accroissement des effectifs.
« Cette augmentation doit s'accompagner de l'ouverture de nouveaux terrains de stage et d'un recrutement d'enseignants, déclare-t-il. Nous devons avoir la garantie que tous les futurs médecins seront bien formés. »
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