Alcool, tabac... la plus grande « fragilité » des hommes en matière de santé est souvent mise sur le compte de leurs comportements à risque. Mais une étude suggère l’implication de la génétique dans le surrisque masculin de cancer. Un autre travail pointe le poids du sexisme sur la santé mentale masculine.
En 2015, 211 000 hommes contre 174 000 femmes ont été touchés par le cancer en France. « Les données de l’institut national du cancer américaines (NCI) montrent que les hommes présentent 20 % de risques supplémentaires de développer un cancer que les femmes », affirme le Dr Andrew Lane, qui a dirigé les travaux. Les raisons exposées de cette disparité restaient les comportements à risque plus fréquents chez les hommes, notamment le tabagisme. Mais, si de nos jours les femmes fument plus qu’avant, les hommes restent plus à risque de développer des cancers liés au tabac.
Des recherches antérieures avaient découvert une mutation d’un gène suppresseur de tumeur présent sur le chromosome X chez des patients atteints de leucémie. Or les hommes en étaient plus souvent porteurs. L’explication serait que, si au stade embryonnaire un des chromosomes X est inactivé chez les filles, certains gènes restent néanmoins fonctionnels. Ce serait le cas pour des gènes qui préviennent la formation de tumeurs. Des mutations dans les deux copies de ces gènes seraient donc nécessaires pour provoquer un cancer chez les femmes.
Afin de tester cette hypothèse, les scientifiques ont analysé les génomes de 4 000 échantillons tumoraux provenant de 21 types de cancers différents. Ô surprise : sur les 800 gènes localisés sur le chromosome X, 6 se révélaient plus fréquemment mutés chez la gent masculine. Parmi eux, 5 sont connus pour échapper à l’inactivation du chromosome X, ce qui fait d’eux d’excellents suppresseurs de tumeurs potentiels !
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