Attention, «Femme fragile» ! «C'est une femme, elle est donc plus dépressive» : les clichés sur la santé mentale des femmes ont toujours cours, au point que même certains médecins ont parfois tendance à leur prescrire plus vite des médicaments tels des antidépresseurs. Faux ! Déshabillage de ces stéréotypes...
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Si l’espérance de vie des femmes est supérieure à celle des hommes (en Belgique, 82,8 ans contre 77,2) elles ne vivent pas plus longtemps en bonne santé. «Nous avons choisi d’appliquer une grille d’analyse par genre à propos de la santé mentale car, dans ce domaine aussi, les stéréotypes sont très développés, et les contraintes que vivent les femmes dans notre société ne sont pas les mêmes que les hommes subissent», explique Stéphanie Jassogne, du service Communication des Femmes prévoyantes socialistes (FPS), réseau Solidaris. «Nous constatons que les approches psychologiques ou psychiatriques ne tiennent pas toujours compte de ces paramètres, et les thérapies ne se font pas suffisamment sous l’angle du genre. Car naître femme ou homme conditionne à s’adapter à des rôles déterminés par notre entourage social.»
Certains médecins ont-ils encore une propension à qualifier plus facilement ou un peu vite les femmes de «dépressives»? «Une étude canadienne de 1997 allait effectivement dans ce sens: les médecins de l'étude ont en moyenne prescrit des psychotropes à un plus grand pourcentage de femmes que d’hommes. Les médecins eux-mêmes seraient plus enclins à diagnostiquer des troubles psychiques aux femmes», poursuit Mme Jassogne. «Dès l’antiquité, on retrouve cette distinction caractéristique hommes/femmes. L’hystérie (utérus en grec) en est un exemple typique ; ce diagnostic « fourre-tout » a été principalement rattaché à la femme, et à la peur que la société a de sa sexualité.»
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