| 03.07.2015
Alors que l’Inspection générale des affaires sociales
s’apprête à sortir un rapport très attendu sur l’observance, les usagers du
Collectif interassociatif sur la santé (CISS) ont réclamé ce vendredi le droit
à la parole. L’association a présenté une série de recommandations pour
favoriser le bon suivi de leurs traitements au long cours, préférer l’adhésion
du patient et permettre une « décision médicale partagée ».
Les patients s’élèvent avec vigueur « contre le
passage d’un principe d’observance de tout traitement d’une pathologie
chronique à une modulation du remboursement selon la bonne utilisation du
patient », a exposé Christian Saout, secrétaire général délégué du CISS.
L’assurance-maladie avait ouvert une controverse en
proposant de moduler la prise en charge du traitement de l’apnée du sommeil par
masque à pression positive continue (PPC) selon l’observance du traitement,
jusqu’à ce que le Conseil d’État mette le holà, en novembre 2014.
Dans un contexte économique défavorable, les usagers
craignent aujourd’hui un retour de flamme.
Le développement de la santé et de la médecine
numériques ne doit pas porter préjudice aux usagers, en devenant le « support
de stratégies punitives à l’égard des patients non observants », s’inquiète le
CISS.
« Ce n’est pas supportable d’être menacé à longueur
de temps de sanctions alors qu’on porte déjà le fardeau de la maladie chronique
», a commenté Yvanie Caillé, présidente de l’association Coopération patients.
Un entretien d’adhésion avec l’infirmière ou le
pharmacien
Parmi les autres mesures plébiscitées, le CISS veut
créer un « entretien d’adhésion » (terme préféré à « observance ») avec
l’infirmière ou le pharmacien pour les patients en demande d’aide et
d’informations sur leur traitement ou le suivi de leur pathologie chronique.
Les professionnels seraient formés, précise le CISS. Et le médecin ? « Les
médecins sont surchargés de travail, a indiqué Christian Saout. C’est donc en
dehors de la relation médicale que l’entretien d’adhésion doit avoir lieu. »
Dans la même veine, les usagers veulent favoriser
l’éducation du patient par la création de nouveaux métiers : coach (par exemple
une assistante sociale formée), accompagnant à distance (par une plateforme en
ligne), etc. Les lieux d’éducation entre pairs atteints d’une même maladie
doivent également être développés.
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