| 30.06.2015
Quelque 12 432 signalements d’atteintes aux personnes
et aux biens ont été remontés en 2013 à l’Observatoire national des violences
en milieu de santé (ONVS), selon un rapport rendu public par le ministère de la
Santé. Les actes de violence signalés sont en nette augmentation (+12,8 %)
puisque l’ONVS n’en avait recueilli que 11 021 pour un nombre quasi équivalent
d’établissements (353 structures en 2013 contre 352 l’année précédente).
L’Ile-de-France concentre 31 % des déclarations
(3 845 signalements) loin devant les autres régions – en partie parce que
l’assistance-publique des hôpitaux de Paris a mis en place une politique de
déclaration exhaustive des atteintes.
Les signalements proviennent à 29 % des hôpitaux
publics, 6 % des établissements de santé privés d’intérêt collectif et 3 % des
structures à but lucratif. En 2013, 12 % des établissements sanitaires ont
saisi l’ONVS ; en revanche, seulement 2 structures médico-sociales se sont
tournées vers l’observatoire, méconnu dans le secteur.
Les psychiatries et les urgences particulièrement
concernées
Les atteintes aux personnes – les plus mal vécues par
le personnel – représentent 72 % des déclarations, les atteintes aux biens, 28
%. Les services de psychiatrie recensent près d’un quart des faits de violence
(24 %), devant les urgences (14 %), la médecine (9 %), et la gériatrie (9 %),
des proportions relativement stables d’année en année. « Il est très difficile
d’estimer les violences essentiellement verbales supportées par les agents
d’accueil, notamment au niveau de la caisse/admission, en raison d’une
sous-déclaration très importante. Elles apparaissent fréquentes dans de
nombreux établissements », précise le rapport.
Les violences rapportées sont à 45 % des violences
physiques et dans 32 % des cas des injures. Les menaces représentent 22 % des
signalements, les violences avec armes, 1 % (63 signalements).
En matière d’atteintes aux biens, les dégradations
légères dominent (90 %), devant les vols avec effraction (6 %) ou à main armée
(4 %).
10 % des victimes sont des médecins
Sur les 20 778 victimes déplorées, 78 % sont les
personnels des établissements, 13 % sont les patients. Le personnel de sécurité
apparaît dans 2 % des cas.
Parmi les soignants, les infirmier(e)s sont
violenté(e)s dans 46 % des cas, les paramédicaux dans 44 %. Les médecins
représentent 10 % des victimes (1 140 personnes).
Dans 9 cas sur 10, les auteurs des violences sont des
patients (7 075 cas) ou des visiteurs et accompagnants (1 632).
Une fois sur quatre, l’origine du conflit est un
reproche relatif à la prise en charge du patient. L’alcoolisation est en cause
de 5 % des cas ; le refus de prescription est avancé dans 4 % des signalements.
Quelque 2 257 dépôts de plainte ont suivi les
violences (contre 1 818 en 2012) et 260 mains courantes.
« On ne peut donc pas dire qu’il y a plus de
violences. Ce qui augmente cependant c’est l’aggravation du sentiment
d’insécurité ressenti par les personnels de santé. La tolérance face à des
violences dont les causes sont parfois mal identifiées ou à des violences
gratuites est devenue très faible » souligne l’ONVS, qui appelle à renforcer la
prévention.
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