Collectif
Suite à une séparation, les parents qui n’ont pas la garde de leurs enfants s’appauvriraient-ils davantage que les parents gardiens ? C’est ce que montrerait une étude réalisée par Pierre-Yves Cusset et Mahdi Ben Jelloul, publiée le 18 juin, et dont de nombreux médias ont repris les conclusions sans en interroger la validité. Or, ce constat pour le moins surprenant va à l’encontre de tous les résultats statistiques sur l’évolution des ressources des parents suite à une séparation : sans exception, ils montrent un appauvrissement bien plus fort des parents gardiens (qui sont la plupart du temps les mères). Le contraire serait étonnant pour celles et ceux qui ont en tête les données sur la pauvreté des familles monoparentales, composées à 85 % d’une mère et de ses enfants. En revanche, il réjouit les associations de pères, qui se sentent légitimées dans leur croisade contre une justice qui servirait avant tout l’intérêt des « bonnes femmes ».
Malgré ses atours de scientificité (à grand renfort de chiffres) et son apparence de sérieux (elle provient du Commissariat général à la stratégie et à la prospective - France stratégie -, organisme rattaché au Premier ministre qui fait des recommandations au gouvernement), le constat présenté à partir de cette étude est donc faux. Il ne repose en effet sur aucune enquête empirique, sur aucun recueil de données réelles. À partir de situations fictives, il propose une simple simulation fiscale (comme on peut estimer le niveau de ses impôts sur internet).
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