INTERVIEW- Le psychanalyste Jean-Claude Liaudet vient de publier Quand l'amour manque, comment se reconstruire ? (Éditions de l'Archipel). Il explique pourquoi la psychothérapie insiste tant sur le rôle fondateur de l'amour parental.
LE FIGARO. - Le fait d'avoir vécu des carences affectives dans l'enfance semble être la cause de la plupart de nos difficultés… Pourquoi les psychothérapies sont-elles tant attachées à cette explication?
Jean-Claude LIAUDET. - Parce que la plupart d'entre elles sont filles de la psychanalyse! Or que dit la théorie freudienne? L'investissement que nous avons reçu de la part de nos premiers interlocuteurs (nos parents, mais aussi tout adulte qui s'est occupé de nous dans notre petite enfance) est un socle déterminant qui aura une influence sur notre personnalité, nos comportements. Dans cet esprit, la psychanalyste Françoise Dolto estimait que, in utero déjà, l'enfant est affecté par les sentiments éprouvés par sa mère. Ayant un jeune patient «anormalement mature», la psychanalyste avait en effet découvert que la mère de celui-ci, alors qu'elle était enceinte, avait eu «de longues périodes d'inattention» concernant son bébé… Ce manque d'amour était comme une énergie de vie qui s'était retirée du petit être en devenir.
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