«FAIRE CHANGER COLLECTIVEMENT NOTRE REGARD»
Annick Hennion,
directrice générale de la Fondation Falret (1)
«Cette loi du 5 juillet 2011 constitue un progrès incontestable. C’est essentiel que les droits des personnes hospitalisées sous la contrainte puissent être examinés par un juge. Ensuite, cela suppose que tous ces magistrats soient bien formés à la réalité de la maladie mentale.
Au départ, il était aussi très choquant qu’on fasse comparaître dans un tribunal, comme n’importe quel autre justiciable, des personnes qui se retrouvent dans une situation de contrainte simplement parce qu’elles sont malades.
Mais ce problème du libre arbitre ne se résume pas à la seule question des soins sans consentement. Il est beaucoup plus large et doit nous amener à nous interroger sur le regard que porte notre société sur la maladie mentale.
Aujourd’hui, on constate qu’un grand nombre de personnes ne sont pas libres d’exister comme elles le voudraient simplement à cause de la stigmatisation que provoque leur maladie. Nous accompagnons 3 000 personnes par an et nous constatons, tous les jours, que l’on peut vous refuser l’accès à un logement ou à un emploi simplement parce que vous avez eu la franchise de dire que vous êtes schizophrène ou bipolaire. Ou qu’il vous est arrivé, à un moment de votre vie, d’être hospitalisé en psychiatrie.
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