Loïc Geffrotin
En n'ayant lu que la quatrième de couverture d'On agite un enfant, on s'attend à ce que le livre mette en lumière les différentes stratégies commerciales, politiques et scientifiques des laboratoires pharmaceutiques, pour maximiser leurs profits, en inventant de nouvelles maladies et les molécules pour les traiter. En commençant notre lecture, on se rend compte que cet ouvrage de Yann Diener, psychanalyste, est bien plus que cela.
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Afin que l'on saisisse bien ce qui se joue actuellement, Yann Diener propose un bref historique du lien entre maladie, Etat, médecin et industrie pharmaceutique depuis la Libération. Il revient sur l'existence des Centres Médico-Psychopédagogique (CMPP), qui sont financés par la sécurité sociale. Ceux-ci sont créés en 1946, sous le terme de Centres Psychopédagogiques (CPP), par des psychanalystes, dont le but est de prendre en charge des symptômes légers, et ne pas les laisser entre les mains des services hospitaliers de psychiatrie. En parallèle se créent en 1949 les centres médico-psychologiques (CMP). Les deux types de structures fusionnent en 1963. La psychanalyse y était reconnue comme une des façons de soigner les enfants. Yann Diener rappelle cette histoire afin de tracer de façon sous-jacente ce qui est en train d'être perdu : une certaine conception de l'individu, sa maladie, et la façon de la soigner.
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