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mardi 27 avril 2021

Faut-il aller mal pour faire une psychanalyse ?

LE 26/04/2021

À retrouver dans l'émission

LA CHRONIQUE D'AURÉLIEN BELLANGER

par Aurélien Bellanger

La psychanalyse est-elle un spectacle ? Y a-t-il un usage métaphysique de la psychanalyse, comme un phénix qui renaît, à chaque rendez-vous, pour mieux réduire le monde en cendre ? N'est-ce pas l'inconscient qu’on libère, pendant la séance, mais le monde qu’on emprisonne et qui se débat ?

Faut-il aller mal pour faire une psychanalyse ?
Faut-il aller mal pour faire une psychanalyse ? Crédits :  CSA Images - Getty

Initialement, la psychanalyse a évidemment un rôle clinique : les premiers cas de Freud, qui donneront lieu à ses travaux canoniques — l’homme au rat, Anna O., le président Schreber — vont spectaculairement mal. Ou articulent, si l’on préfère, spectaculairement bien la grammaire de l’inconscient. 

Le spectacle de l'analyse

Suivra, d’abord à Vienne, puis en France, en Argentine et dans le New-York de Woody allen, l’incroyable vogue de la psychanalyse — de la psychanalyse envisagée comme un fait social, une pratique distinctive.
On va chez son analyste comme on va au cinéma. La séance est un peu chère et un peu plus courte.
Lacan invente même, avec sa célèbre scansion, le concept d’un entracte après lequel le spectacle ne reprend pas. Mais la psychanalyse comme spectacle, justement, a ses fans. On se raconte les brutalités de Lacan comme de bonnes histoires drôles. Un recueil en existe même. Moins drôle qu’on pourrait s’y attendre.

La psychanalyse, à un moment de son histoire, est-elle devenue un pur divertissement ? C’est la sympathique folie en tout cas de la geste lacanienne : avant l’essor de la planche à voile et du wingsuit, la psychanalyse aura été l’un des premiers sports extrêmes auquel la bourgeoisie aura goûté.
On n’allait plus chez son psy pour aller mieux, mais pour se faire un peu peur.
Personne n’a envie, en prenant l'ascenseur, qu’il dévisse de 5 étages. Mais on va passer la journée à Disneyland pour se laisser tomber de joie dans une maison hantée. De même qu’on détesterait faire des cauchemars éveillés, mais qu’on ne déteste pas entrouvrir en plein jour les gouffres de l’inconscient. 

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