Propos recueillis par Célia Cuordifede Publié le
L'enquête sur l'assaillant de Rambouillet, Jamel Gorchene, 36 ans, qui a assassiné une agente administrative du commissariat de la ville, a révélé "une radicalisation peu contestatble", mais également "des troubles de la personnalité". Depuis plusieurs années, il n'est pas rare que la psychiatrie soit évoquée dans les affaires de terrorisme. Explications avec Samuel Lepastier, psychiatre et psychanalyste.
Ce n'est pas la première fois que les troubles du comportement sont mis en avant pour tenter d'expliquer, du moins en partie, le passage à l'acte d'un terroriste. En 2020, Nathan Chiasson, auteur de l'attaque du parc départemental des Hautes-Bruyères à Villejuif avait été diagnostiqué schizophrène. Tandis que des crises mystiques avaient été évoquées pour Mickael Harpon, policier et auteur de l'attaque à la préfecture de police de Paris en 2019. Puis, ce dimanche 25 avril, Jean-François Ricard, le procureur national antiterroriste a affirmé que "si la radicalisation de l’agresseur paraît peu contestable" la présence de "certains troubles a pu être observée". Jamel Gorchene, le Tunisien de 36 ans qui a tué au couteau vendredi Stéphanie M., agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), avait bénéficié à sa demande de deux consultations psychiatriques les 19 et 23 février. À la suite de quoi rien : pas d'hospitalisation, ni de traitement. Son père, placé en garde à vue a signalé aux enquêteurs avoir remarqué des "troubles du comportement" depuis le début de l'année, tandis que d'autres membres de sa famille évoquent une dépression.
En très peu de temps, le débat sur la vigilance des professionnels de santé en psychiatrie pour mieux déceler les prémices de radicalisation chez leurs patients a été relancé. "Certains individus, qui peuvent être fragiles, avoir des troubles psychologiques à un moment de leur vie, sont sans doute plus influençables et plus perméables à ce genre de thèse et nous serions bien irresponsables de ne pas nous attaquer à ce problème", a déclaré Laurent Nunez, le patron de la DGSI au micro de France Inter. Un projet de loi antiterroriste doit être présenté ce mercredi 28 avril en conseil des ministres, incluant la transmission par les psychiatres des informations relatives à une prise en charge psychiatrique d'individus à leur Préfet. Y a-t-il un lien entre terrorisme et troubles psychiatriques ? Entretien avec Samuel Lepastier, psychiatre et psychanalyste, membre de la sociéte psychanalytique de Paris.
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