Christophe Gattuso, directeur de la rédaction PUBLIÉ LE 02/10/2020
On a coutume de dire que la France compte 67 millions de sélectionneurs pour son équipe nationale de football. Depuis quelques semaines, notre pays rassemble aussi 67 millions d’épidémiologistes. Olivier Véran est au moins aussi décrié que Didier Deschamps. À l’apparition de l’épidémie, les décisions politiques étaient peu contestées. Désormais, pas un jour ne passe sans que la gestion de la crise sanitaire ne soit remise en cause. Finie l’union nationale.
À Marseille, la décision de fermer les bars et les restaurants a entraîné une grande manifestation de leurs propriétaires. Le président de la région Paca, le Dr Renaud Muselier, a même déposé un recours contre l’arrêté préfectoral. Le mécontentement ne se résume pas à un match Paris-Marseille. Loin du stade Vélodrome, les maires écolos de Lyon et de Bordeaux ont aussi regretté des décisions prises sans concertation. Des gérants de salles de sport, dans une dizaine de grandes villes françaises, ont contesté lundi par référé la fermeture de leurs établissements.
Olivier Véran ne doit plus seulement gérer la crise du coronavirus. Il doit répliquer aux experts réels ou autoproclamés qui lui disent quoi faire. Renvoyer dans son but Nicolas Bedos, qui invitait tous les Français à ne plus porter de masques. Tacler les prix Nobel d’économie Esther Duflo et Abhijit Banerjee, qui réclamaient un reconfinement de l’Avent de trois semaines pour permettre aux Français de passer Noël en famille !
Au milieu de cette cacophonie, les médecins ne sont pas en reste. Depuis quelques semaines, ils signent à tire-larigot des tribunes médiatiques. Pour défendre l’hydroxychloroquine ou la contester, pour dénoncer le discours anxiogène du gouvernement ou lui demander de « siffler la fin de la récré ». Même le président de l’Ordre des médecins brandit un carton jaune au gouvernement, qu’il accuse de n’avoir pas assez anticipé la seconde vague épidémique. La coupe est pleine !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire