Jérôme Robillard Publié le 25/09/20
Face à l'épidémie de la maladie Covid-19, les professionnels de santé d'anesthésie-réanimation et d'urgences étaient soumis à de multiples facteurs d'anxiété. Une étude évoque un stress supplémentaire lié aux réseaux sociaux.
Les services d'anesthésie-réanimation et d'urgences, en première ligne face à la première vague de l'épidémie de la maladie Covid-19, ont fait l'objet d'importantes et rapides modifications organisationnelles. Ces dernières, ajoutées au risque de contaminations lors des prises en charge, sont une source de stress et d'anxiété pour les professionnels de santé. Un autre facteur est évoqué, celui de l'utilisation des réseaux sociaux, selon une étude en prépublication*, pilotée par Thomas Clavier, praticien hospitalier en anesthésie-réanimation au CHU de Rouen (Seine-Maritime).
Cette étude quantitative suggère ainsi que l'utilisation des réseaux sociaux contribue à augmenter l'anxiété des professionnels de santé. Un arrêt temporaire de leur usage est ainsi évoqué pour limiter le stress professionnel. "Nous étions plusieurs à percevoir l'angoisse au cours de la préparation et de l'affrontement de la vague épidémique. Les réseaux sociaux sont pleins d'informations partiales, anxiogènes et catastrophistes, cela participe à l'anxiété des soignants", rappelle-t-il auprès d'Hospimedia.
Pour parvenir à la conclusion de leur étude, Thomas Clavier et les co-auteurs se sont appuyés sur un questionnaire envoyé fin mars, soit avant le pic épidémique. Au total, 641 réponses de médecins, d'internes, d'infirmiers et d'aides-soignants sont inclus dans l'étude. Sur la base d'un score d'anxiété, que le praticien rouennais reconnaît comme "très sommaire", l'augmentation du stress professionnel lié à l'utilisation des réseaux sociaux est, en moyenne, de 10% chez les utilisateurs, par rapport aux autres professionnels répondants. Pour les soignants utilisant ce type de canal pour obtenir des informations sur la pandémie de la maladie Covid-19, l'anxiété était également plus élevée que pour ceux se tournant vers d'autres sources.
* Sa publication est attendue dans les colonnes du JMIR Mhealth ans Uheallth.
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