Depuis dix ans, Hannah Kozak documente l'enfer vécu par sa mère, au destin brisé par une relation violente.
Hannah Kozak a derrière elle une longue carrière de cascadeuse. Iron Man, Twin Peaks ou encore La Guerre selon Charlie Wilson, elle a prêté son corps à de périlleuses scènes hollywoodiennes. Habituée aux souffrances physiques, il est pourtant des douleurs qu’elle ne parvenait pas à digérer malgré les années : celles concernant sa relation avec sa mère.
À neuf ans, sa maman, une sorte de "Sophia Loren guatémaltèque, belle, passionnée, vive et fougueuse", quitte son père pour un autre homme qu’elle épouse. Ce dernier est très violent. La petite Hannah, qui raconte s’être sentie abandonnée par sa mère, est témoin des coups qu’il lui assène lorsqu’elle passe des week-ends avec eux.
Un jour, "il a donné son dernier coup trop violemment", tel que le rapporte le titre du livre photo signé par Hannah Kozak. Sa mère souffre désormais de lésions cérébrales irréversibles et la partie droite de son corps est totalement paralysée. Elle vit dans un centre de soins depuis ses 41 ans et Hannah Kozak raconte lui avoir peu rendu visite avant il y a une dizaine d’années.
La photographe raconte avoir quasiment ignoré sa mère pour se mettre à distance de la colère et de la tristesse qu’elle ressentait en la voyant. En 2009, après un accident sur un tournage qui l’empêche de travailler un moment, elle décide de renouer avec elle. C’est (à quelques années près) à l’âge où sa mère a vu son destin lui échapper complètement que Hannah Kozak s’est emparée du sien. Pendant dix ans, elle a documenté sa relation avec sa mère.
Ma mère dans les années 1970. (© Hannah Kozak)
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