LEDEVOIR
Karine Gauthier Psychologue neuropsychologue, membre de la Coalition des psychologues du réseau public québécois*
La pandémie a sans aucun doute un impact sur notre bien-être psychologique. Beaucoup vivent avec la crainte d’être contaminés ou de contaminer leurs proches. Le niveau de stress et l’isolement augmentent avec les limitations imposées sur nos activités quotidiennes. Pour plusieurs raisons personnelles telles que l’épuisement ou la colère, certains renoncent à respecter les consignes du gouvernement. Plusieurs sont confrontés à un important stress financier et à la conciliation famille-travail. Lorsque le stress dépasse nos ressources internes, la concentration, la capacité à gérer nos émotions et nos comportements sont mis à rude épreuve. Nos capacités d’adaptation ont déjà été très sollicitées lors de la première vague de la pandémie. Comment s’assurer de ne pas totalement les épuiser dans la deuxième vague ?
La Coalition des psychologues du réseau public québécois est préoccupée par la hausse de 20 % des réclamations pour des antidépresseurs chez les assureurs privés au Québec depuis le début de la pandémie (Le Devoir, 22 septembre 2020). Cette hausse est d’autant plus inquiétante sachant que la fréquence de prescription d’antidépresseurs était déjà très élevée avant la pandémie. À l’automne 2019, on notait déjà une hausse de 68 % de la consommation d’antidépresseurs chez les adolescentes dans les cinq dernières années (RAMQ). Déjà en 2010, une personne sur sept assurée par le régime public d’assurance médicaments du Québec s’était vu prescrire des antidépresseurs (Conseil du médicament, 2011)`
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