La variété et la richesse des récits sur l’origine que les anthropologues ont rapportés des quatre coins de la planète sont impressionnantes. Dès lors, la question qui se pose est celle-ci : est-il possible de classer ces discours en un petit nombre de familles ?
La notion d’origine mêle des considérations temporelles à des ambitions explicatives, trimbalant son ambiguïté entre deux idées par ailleurs limpides : d’une part, celle de commencement, qui répond à la question « quand ? » ; d’autre part, celle de cause, qui répond à la question « pourquoi ? ».
Prenons l’origine du monde, qui est sans doute – et de loin - la plus délicate à saisir de toutes les origines. Elle demeure assurément un mystère, une question sans réponse connaissable, car sans point d’ancrage ferme. Pourtant, dès qu’un discours prétend nous éclairer sur elle, nous tendons l’oreille, avides d’entendre l’écho du tout premier signal. Car nous autres, les humains, nous sommes des « animaux métaphysiques », comme disait Schopenhauer, les seuls qui s’interrogent sur l’être en tant qu’être, les seuls pour qui l’être fasse question.
[...] Invité : Pascal Nouvel, docteur en biologie et en philosophie, professeur de philosophie à l’université de Tours, auteur de « Avant toutes choses, enquête sur les discours d’origine » (CNRS/Editions)
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