SUISSE
Un homme joue à "Pokémon Go" dans les rues de Taipei à Taiwan en août 2019
Nicolas Nova, professeur associé à la Haute Ecole d’art et de design de Genève et cofondateur d’une agence de prospective, a longuement étudié un objet familier: le téléphone portable. Cet appareil technologique, qui nous accompagne dans nos tâches quotidiennes et nous suit à la trace, fascine autant qu’il inquiète. Dans son ouvrage Smartphones, une enquête anthropologique, qui vient de paraître aux éditions MétisPresses, le chercheur explore ses différentes facettes.
Ce travail minutieux est alimenté par des entretiens avec des utilisateurs de tous horizons, de Genève à Tokyo, et une fine observation des usages dans l’espace public. Des photographies, prises sur le vif, ponctuent ce récit découpé en six parties qui correspondent aux grandes caractéristiques du smartphone, toutes résumées en une métaphore parlante: la laisse, la prothèse, le miroir, la baguette magique, le cocon et la coquille vide.
Le Temps: Votre ouvrage s’intéresse au smartphone sous tous les angles. Etait-ce pour sortir d’une approche alarmiste ou naïve ?
Nicolas Nova: Dans une démarche sociologique ou anthropologique, il s’agit de nuancer les pratiques, les propos, les avis sur l’objet étudié sans pour autant adopter un point de vue surplombant. C’est une manière de sortir d’un discours manichéen. Bien souvent, quand on s’intéresse au smartphone, on s’attarde sur un aspect particulier. Or, les usages sont pluriels. Certains l’activent pour trouver une séance dans une salle de cinéma, d’autres pour se faire livrer des plats cuisinés via un service comme Uber Eats ou encore pour discuter avec leur entourage en visioconférence pendant une période de confinement.
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