"C'est inacceptable et illégal", a réagi, vendredi 19 juin sur franceinfo, Pierre-Michel Llorca, chef de service psychiatrie au CHU de Clermont-Ferrand après le rapport de la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) sur des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes hospitalisées dans un hôpital psychiatrique du Val-d’Oise durant la crise sanitaire due au Covid-19, notamment le recours à l'isolement thérapeutique. "Quand on lit le rapport, on voit bien que certaines situations semblent directement liées à un manque de moyens", a aussi estimé Pierre-Michel Llorca.
franceinfo : comment expliquer la situation constatée par la contrôleure des prisons dans son rapport ?
Pierre-Michel Llorca : dans son rapport, elle évoque précisément les fonctions de la psychiatrie. On demande aux psychiatres de soigner de plus en plus les gens dans la cité depuis longtemps. Il y a d’un côté ce fameux virage ambulatoire, qui est demandé à toutes les disciplines médicales, mais aussi d’un autre côté pour des raisons de pression sécuritaire de maintenir les gens enfermés. Enfermés parce qu'on a peur des malades qui sont stigmatisés, de leur dangerosité, etc. Et on voit bien que dans une situation comme celle du Covid-19, on vient sur une logique d'enfermement qui n'est effectivement pas justifiée d'un point de vue médical, ce qui est tout à fait inacceptable. C'est inacceptable et illégal. Il y a des conditions très précises pour priver les gens de liberté fixées par la loi.
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