10 juin 2019
Une œuvre d'Henry Darger. Musée
d'art moderne de la ville de Paris
L’art brut est devenu un objet d’étude spécialisé et il occupe un champ de réflexion non négligeable tant du côté universitaire que dans le monde institutionnel de l’art. Sans entrer dans les méandres de ce savoir théorique en plein essor, on peut repérer quelques points névralgiques qui ressurgissent immanquablement, autant dans les débats érudits que chez le simple spectateur.
L’art brut fait partie du paysage contemporain de l’art, et y occupe même une place importante, y compris sous l’aspect financier. Un dessin d’Henry Darger ou d’Adolf Wölfli peut atteindre des sommes astronomiques.
Un « art des fous » ?
L’art brut est-il l’art des fous ? On fait souvent la confusion entre les deux. Pourtant Jean Dubuffet (1901-1985), peintre, écrivain et inventeur de la notion d’art brut juste après la seconde guerre mondiale en France, a très tôt marqué la nette différence entre les deux. L’art brut n’est pas l’art des fous, bien que beaucoup d’œuvres estampillées art brut proviennent des hôpitaux psychiatriques, par exemple pour Aloïse Corbaz. Définissant l’art brut, Dubuffet éloigne très vite le critère psychique de la maladie mentale, pour ne retenir que celui de la création : « Ce sont les productions d’art émanant de personnes étrangères aux milieux spécialisés et élaborées à l’abri de toute influence, de façon tout à fait spontanée et immédiate, qui m’intéresse » (Honneur aux valeurs sauvages).
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